Explication d'un document historique Discours de John Fitzgerald Kennedy (10 juin 1963) - Histoire
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Le texte dont il est question est un extrait d’un discours prononcé le 10 juin 1963 par John Fitzgerald Kennedy, président des Etats-Unis depuis novembre 1960 devant un auditoire éclairé qu’il est permis de considérer comme l’élite estudiantine américaine.
Candidat du parti démocrate, il bat Nixon de justesse et succède à Eisenhower à la présidence des Etats-Unis. Son mandat est marqué par l’apogée de la guerre froide, par ce « bras de fer idéologique « qui oppose son propre pays et l’URSS et surtout par les deux crises majeures qui ont manqué de mener le monde au bord du gouffre : l’érection du Mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 ainsi que la crise des missiles de Cuba survenue à l’automne 1962, crise qui a montré que le risque d'une guerre nucléaire n'est pas négligeable.
Partisan de la « coexistence pacifique «, Kennedy fait part dans ce discours d’une volonté de paix inébranlable pouvant rappeler sa politique appelée « Nouvelle Frontière « qui prévoyait entre autre la détente envers l'URSS.
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la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776 ainsi qu'aux amendements de la Constitution de 1787 mettant aucentre la garantie des droits et libertés des personnes (le modèle américain lui a permis de monter socialement), lerégime communiste ne laisse presque aucune marge de libertés politiques et sociales et réprime toute dissidencemalgré la déstalinisation entamée par Khrouchtchev, qui s'était traduite par une certaine libéralisation.
Si Kennedyreconnaît l'ingéniosité et les mérites de la population russe aux lignes 14 et 15, il est conscient que ledéveloppement économique et industriel de l'URSS s'est fait dans un climat de terreur au détriment des biens deconsommations des Soviétiques qui ont vu leur mode de vie se dégrader (excepté pour la nomenklatura) à cause dela place importante accordée à l'industrie lourde et au système de planification.
« Les nombreuses réalisations dansle domaine de la science et de l'espace » mentionnées ligne 14 suggèrent l'avance soviétique en matière derecherche scientifique avec la mise en orbite du 1 er satellite artificiel Spoutnik en 1957 et la conquête spatiale du cosmonaute Youri Gagarine en 1961.
A la date du discours, les Américains connaissent un certain retard dans ce quiva devenir une lutte technologique mais surtout symbolique, c'est pourquoi ils investiront sur le long terme en créantla NASA fin 1958 et répondront par la réplique américaine : le projet Apollo.
Si l'URSS mérite d'être saluée à certains égards, elle n'en reste pas moins rivale en terme d'idéologie et de conception du monde.
4.
Développée en mars 1947, la doctrine Truman marque une rupture définitive de la Grande alliance par sa volonté d'endiguer la progression du communisme.
Elle définit la doctrine du containment ou d'endiguement du communisme : les Etats-Unis s'engagent à apporter leur aide, financière tout particulièrement avec le plan Marshall de juin 1947, àtout pays en butte aux ambitions communistes.
D'abord effectif en Grèce et en Turquie toutes deux menacés par lazone d'influence soviétique, le plan d'aide économique sera élargi à l'ouest de l'Europe.
Après l'ère des premiersmalentendus et de la méfiance, le gouvernement américain jusqu'à la mort de Staline en 1953 alimentera unevéritable paranoïa anti-communiste.
Ce discours est donc en rupture avec la logique d'endiguement prônée jusque-là aux Etats-Unis même s'il rejette ouvertement (l.12) le système collectiviste soviétique.
Au début de sa présidence, Kennedy pense, à l'inverse de Truman, que le monde peut s'améliorer par des moyens pacifiques comme en témoignent la création du "Peace Corps" (Les régiments de la paix) et le vocabulairepacifiste qui revient souvent dans cet extrait.
Dans ce sens, il fait aussi référence au projet auquel tenaitparticulièrement Roosevelt à savoir l'ONU lorsqu'il parle de « soumettre [les] différends à un mode d'arbitrage justeet pacifique » tout en conviant l'URSS à faire de même.
Même s'il l'on pourrait croire qu'il est dans l'intérêt américainde maintenir la paix, Kennedy nie cependant toute volonté d'étendre le modèle américain (l.8 et 16) ou de favoriserson hégémonie.
Néanmoins, tout comme ses prédécesseurs, Kennedy dénonce l'idéologie communiste pour laquelle il nourrit « une aversion profonde » car il reste à la tête d'un pays dont le modèle est inconciliable avec celui qui lui estopposé, le communisme.
5.
A partir de 1962-1963, les risques encourus lors de la crise de Cuba et les coûts croissants de la course aux armements vont imposer la cohabitation entre les deux Grands.
Cependant, la phase de Détente n'empêche pas lapersistance de conflits localisés comme ceux du Proche-Orient ou la guerre du Vietnam de 1965 à 1975.
Les années1970 marquent un tournant dans les relations internationales et, en 1975, la « guerre fraîche » signe le retour à desrelations plus tendues entre les deux Grands.
L'armistice nucléaire se concrétise tout d'abord en 1963, par l'installation d'un lien fixe de communication entre Washington et Moscou, sous forme d'un télétype qui recevra le surnom de téléphone rouge et instaurera unecommunication permanente au sommet.
Les dépenses militaires étant considérables dans les deux camps, il y a uneconvergence d'intérêts pour réduire les frais d'armement et maintenir la paix mondiale.
Ainsi, Kennedy défend lasignature du traité de Moscou qui interdit partiellement les essais nucléaires dans l'atmosphère afin de lutter contrela prolifération des armements.
Voulant conserver leur duopole nucléaire et arriver à une situation de non-prolifération nucléaire, les deux Grands signent une série de traités.
En juillet 1968 est signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires auquel n'adhèrent ni la France ni la Chine : les pays détenteurs de l'arme atomiques'engagent à ne pas aider d'autres Etats à fabriquer ou à acquérir l'arme nucléaire.
En novembre 1969, s'ouvrent desnégociations entre les deux superpuissances en vue d'une maîtrise de la course aux armements.
Ce sont lesStrategic Armements Limitation Talks (négociations sur la limitation des armements stratégiques) qui débouchent en mai 1972 sur les accords SALT 1..
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