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Explication de documents : Les traités de paix (1919-1920) - Histoire

Publié le 10/04/2011

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Document 1 « Le principal mérite de cet essai de pacification durable est d'avoir cherché, pour la première fois dans l'histoire, les points fermes d'un établissement de justice entre les peuples... Et si notre récente victoire n'avait été que de conquêtes territoriales qui devaient à nouveau nous amener sur les champs de bataille pour des guerres de revanche, notre succès eût été aussi stérile que les précédents. Ce qu'on pouvait souhaiter de mieux à l'Europe, c'était un vainqueur capable de se maîtriser lui-même pour remplacer la force armée par le droit... « G. Clemenceau, Grandeurs et misères d'une victoire, PLON, 1930, pp 140 et 165. Document 2 « Telle est l'Europe du Traité de Versailles : à l'est de sa ligne médiane, nous ne voyons plus qu'un grand État actuel, le Reich allemand. Dans les vastes contrées de l'Europe centrale et orientale où, avant la guerre, il y en avait deux autres, l'Autriche-Hongrie et la Russie, l'Allemagne se redresse bien vite et bientôt se dressera comme seul grand État actuel... « Ch. Benoist, député de la Seine, Débats parlementaires, séance du 27 août 1919, J.O. Document 3 « Le Traité ne comprend aucune disposition en vue de la restauration économique de l'Europe... Il est extraordinaire que le problème d'une Europe mourant de faim et se désagrégeant sous leurs yeux n'ait pu intéresser les Quatre. Les réparations furent leur principale incursion dans le domaine économique... « J.M. Keynes, Les Conséquences économiques de la paix, Paris, N.R.F., 1920 p 183.

Document 4 « Si l'on cherche comment, dans son immense majorité, l'opinion allemande interprète l'armistice du 11 novembre et la paix de 1919 (...) on se trouve en face de la version suivante, propagée par tous les journaux, ancrée dans tous les cerveaux, bien avant l'accession de Hitler et du nazisme au pouvoir : - l'Allemagne n'a pas été militairement vaincue ; son armée n'a pas été battue en rase campagne et acculée par la défaite à la reddition (...) elle n'a pas été envahie. - elle a été victime avant tout du blocus, moyen de guerre inhumain, contre lequel l'emploi de la guerre sous-marine à outrance était légitime (...) ; - l'Univers était ligué contre elle (...). L'Allemagne aurait pu reprendre la lutte, mais, à ce moment, les sociaux-démocrates, les marxistes, les juifs, ont porté à la patrie un coup de poignard dans le dos ; l'arrière a trahi le front ; il a fait une révolution qui rendait toute résistance impossible ; (...) Mais cette signature extorquée ne l'engage pas et les Allemands briseront les chaînes dont on les a chargés aussitôt qu'ils le pourront «. A. François-Poncet, De Versailles à Potsdam, Paris, Flammarion, 1948. pp 21-22. Questions : En vous appuyant sur l'analyse de ces textes, montrez : 1. Dans quelles conditions furent négociés les traités de paix. 2. Quels ont été les principaux résultats territoriaux, politiques et économiques du traité de Versailles. 3. Quelles ont été les réactions de l'opinion politique allemande dont vous discuterez le bien-fondé.

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« • Il convient de ne pas s'en tenir aux seules questions posées.

Il est indispensable de s'appuyer avant tout sur lesdocuments. m Le candidat n'oubliera pas de noter que la question I évoque LES traités (incluant donc les traités de Trianon,Neuilly, etc.) et que la question II évoque le SEUL traité de Versailles qui concerne l'Allemagne. développement Introduction • La Conférence de la Paix, en 1919, tenue à l'issue d'une guerre longue, meurtrière et coûteuse, avait suscité lesplus grands espoirs.

Tout le monde espérait que les divers traités sauraient assurer une paix « éternelle » pourl'Europe et le Monde. • Ces traités sont pourtant âprement critiqués dès leur signature.

Les documents présentés ici reflètent bien ladiversité des opinions.

Clemenceau vante « la victoire du droit et de la justice ».

Le député nationaliste Benoist,comme l'économiste anglais Keynes, en dénoncent les erreurs politiques ou économiques.

L'ancien ambassadeur àBerlin entre 1931 et 1938, André François-Poncet évoque l'amertume et la révolte de l'opinion publique allemande,dès 1919, face au « diktat » de Versailles. • Victoire du droit, monstruosité politique et économique, diktat, tels sont les trois aspects sous lesquelsapparaissent les traités qui, clôturant une guerre, n'ont pas su en éviter une autre. I.

La victoire du droit ? Clemenceau défend « sa » paix puisqu'il en fut le principal négociateur au nom de la France.

Il affirme que les traitésont tenu avant tout à faire prévaloir le droit sur la force et à instaurer la justice entre les peuples.

Les intentionsgénéreuses des vainqueurs sont indéniables.

Mais les conditions dans lesquelles se sont déroulées les négociationsde la Conférence de la Paix et la signature des traités contraignent à nuancer le plaidoyer de Clemenceau. 1.

La Conférence de la Paix • Un idéal de justice est hautement proclamé par tous les négociateurs.

Mais, derrière ce mot généreux, se cachentdes interprétations différentes.

Pour Wilson, la Justice est un grand principe, souvent abstrait.

Pour les peuplesd'Europe centrale, la Justice est la fin d'une tutelle qu'ils ont longtemps subie.

Pour les Français, la Justice exige queles responsables de la guerre en paient toutes les conséquences et indemnisent les victimes. • Des marchandages.

Les « 14 points » de Wilson servent de base aux discussions de la conférence, mais ils sontsouvent en contradiction avec les engagements pris par les Alliés durant les hostilités et surtout avec les diversintérêts nationaux, encore compliqués par l'imbrication confuse de nationalités différentes et hostiles que desfrontières nettes ne peuvent départager.

Finalement, les différents traités ne sont que les résultats de compromislaborieux.

Ils contiennent bien des entorses aux principes de droit hautement proclamés. 2.

Les traités • Des traités imposés.

Une fois rédigés, les traités sont présentés aux vaincus qui n'ont pas pu participer à leurélaboration.

Ceux-ci sont sommés de les accepter en bloc dans les quarante-huit heures sous peine d'une reprisedes hostilités qu'ils seraient bien en peine d'affronter puisque les conditions d'armistice avaient imposé ledémantèlement de leurs forces militaires. • Le droit des vainqueurs.

Il convient donc, pour le moins, de nuancer l'optimisme de Clemenceau.

S'il est vrai queles traités ont essayé d'introduire des principes de droit dans les relations internationales (droit des peuples àdisposer d'eux-mêmes, démocratie internationale par le truchement de la S.D.N.), ces fondements du droit queprétendent être les traités n'en sont pas moins, dès l'origine, entachés de quelque injustice.

La non-ratification destraités par les États-Unis, l'amertume italienne, sans compter les protestations allemandes, sont significatives à cetégard. II.

Des traités irréalistes ? Se réclamant l'un et l'autre du « réalisme », Benoist et Keynes s'élèvent contre la nouvelle carte politique del'Europe ou contre les insuffisances et les incohérences économiques des traités. 1.

Un déséquilibre politique au profit de YAllemagne • L'éclatement de l'Europe centrale et orientale.

Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, les traités ont favorisé la naissance de nouveaux États : Pologne,. »

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