Expédition de Gallus en Arabie Heureuse. Commentaire de Texte Strabon
Publié le 01/03/2012
Extrait du document
La bataille d'Actium en - 30 avant J.C fait d'Octave le maître de l'orient. Il contrôle désormais toute la Basse-Egypte. Auguste veut consolider l'empire. L'Egypte est organisée en province en - 30, elle est le grenier à blé de Rome. C'est une province importante. Aelius Gallus est le second préfet de cette province de fin -27 à fin -25. C'est lui qui dirigea l'expédition en Arabie Heureuse en -25. Cette contrée était riche et surtout avait une position stratégique sur la mer Rouge.
Le texte est tiré du livre XVI de Géographie de Strabon portant sur l'Orient. Strabon est contemporain des événements qu'il raconte. Il naît en -58 avant J.C et mort aux alentours de 25. Il est apparemment un proche de Gallus. On pense qu'il a participé à l'expédition qu'il raconte. Son but est avant tout de décrire. Il insiste sur les détails du climat ou les particularités des personnages rencontrées. Il dresse en quelque sorte un « inventaire du monde «.
Le texte nous présente donc l'expédition menée par le préfet d'Egypte Gallus en - 25. Il présente les causes de l'expédition en insistant sur les richesses du pays, et raconte ensuite les préparatifs de l'expédition comme la construction d'une flotte. La suite du texte présente l'expédition comme un échec insistant sur les difficultés de navigation et les maladies. Ces maux dont Strabon rend responsable le guide nabatéen Syllaios. Cependant, le texte nous présente aussi la prise de nombreuses villes.
«
Strabon écrit: « Auguste avait songé à négocier une alliance avec les Arabes ou à s'assurer la soumission de ce peuple par lesarmes.
» Son objectif principal est le contrôle de la mer Rouge.
Notons qu'on retrouvait chez Alexandre le Grand cette volontéde contrôler cette mer.
Dans les derniers jours de sa vie Alexandre le Grand conçut le projet d'occuper le Yémen et decontrôler les voies de navigation de la mer Rouge et de l'océan Indien.
Ce fait historique nous est confirmé par le géographearabe Al Massoudi: « Alexandre le Grand dépêcha vers cette île yéménite des gouverneurs grecs.
Ceux-ci l'occupèrent...
Là, ilsse fournissaient en aloés et en épices.
» Il faut noter qu'Auguste est déjà maître de l'orient depuis la bataille d'Actium en -30.Il contrôle la Basse-Egypte.
Son premier préfet, Cornelius Gallus soumet la Thébaïde et intervient dans la désignation du vice-roi de la Triacontaschène.On voit également que les Nabatéens servent Rome.
B.
Les richesses de l'Arabie Heureuse.
On voit une deuxième raison qui a emmené Rome en Égypte aux lignes 7 et 8: « Une autre raison l'avait déterminé, c'est qu'ilavait entendu vanter la richesse séculaire de ce peuple, qui échange ses parfums, ses pierres précieuses, contre l'or etl'argent des autres nations.
» Il faut noter que les terres d'Arabie heureuse sont très peu connue à l'époque.
Il étaitégalement difficile de les situer concrètement.
De ce brouillard géographique ne s'évade que des mythes et des odeurs.Le parfum est la première chose citée.
L'Arabie heureuse est connue pour sa myrrhe, son encens, sa cannelle ou encore sonlâden, ladanum en latin, une sorte de résine gluante.L'importance du commerce peut aussi être retrouvé dans le texte.
Strabon signale à la ligne 24 que les arabes sont surtout desmarchands et des trafiquants plutôt que des soldats.
Il n'est pas rare de voir défiler nombre de caravanes composées engénérale de 1000 chameaux et de 100 à 300 marchands.
Strabon les compare à de véritables armées faisant la navette entre lacôte de l'Arabie et Pétra.
Là encore, les écrits manquant de précision et prouvent la méconnaissance de ces terres.A la ligne 34, on retrouve cette comparaison à une armée: « … et cela avec un nombre d'hommes et de chameaux qui nediffère en rien d'une armée véritable ».A la ligne 63, on constate que Gallus assiège une ville d'Arabie, Marsiaba.
Il l'a bloqua six jours.
Ces dires témoignent la encorede la richesse de l'Arabie.
Toutes les villes d'Arabie sont fortifiées.
Ces systèmes défensifs sont en place dès le VIIIe siècleavant J-C.
Ces fortifications renferment de riches maisons et sanctuaires.
La qualité de la pierre était très bonnes.
Cesfortifications témoignaient avant tout de la richesse des villes qu'elles défendent.
Les chefs caravaniers se vantaient de lesavoir financées.Les Hautes-Terres du Yémen ont des conditions climatiques qui permettent une agriculture prospère mais limitée aux petitsbassins encerclés de seuils montagneux.
On retrouve des exemples de cette agriculture à la ligne 51 avec l'épeautre, céréaleproche du blé.
Les deux raisons qui ont poussé Rome en Arabie Heureuse sont donc contrôler la mer rouge d'une part et s'enrichir grâce auxnombreux trésors de ces terres.
Dans notre deuxième partie, nous allons voir comment cette expédition se prépare.
On peut voir sur cette carte contemporaine le Yémen qui correspond à notre Arabie heureuse.
On comprend l'importancestratégique de cette terre débouchant sur la mer Rouge et l'Océan Indien.
Préparation du voyage A.
La levée d'une armée.
Aux lignes 26 et 27, on voit Gallus constituer une véritable armée pour partir sur ces terres: « il s'y embarqua avec 10 000hommes environ, tous fantassins, tirés des légions romaines et de troupes auxiliaires d'Egypte, lesquelles lui avaient fourninotamment cinq cents Juifs et mille Nabatéens ».
Ce qui apparaît immédiatement, c'est l'importance de cette armée.
On saitqu'après cette expédition des attaques ont eu lieu sur la province d'Egypte.
C'est ici la preuve que Gallus n'a pas hésité àdégarnir la défense de la province d'Egypte.Notons que cette expédition fut valorisée dans les Res Gestae.
Auguste nous montre l'expédition comme une prise de placesfortes.
Il légitime cette expédition par ses victoires.En effet, on voit qu'outre les nombreuses difficultés rencontrées par l'armée romaine, de nombreuses places fortes sontprises: lignes 55 à 63: « ...la ville de Négrana...le roi du pays s'était enfui et sa ville fut enlevée d'assaut » « Plus loin Gallus pritla ville d'Asca...
puis marchant sur Athurla, il s'en empara sans coup férir...il poussa en avant jusqu'à Marsiaba...
il attaquacette ville et la bloqua six jours durant...
».
On peut donc voir cette expédition comme une campagne militaire visant àprendre plusieurs places..
»
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