Etre républicain en 1848 en France
Publié le 15/11/2011
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1848 serait une année très difficile à résumer : elle est en effet très riche en événements, qu'ils soient politiques, sociaux ou culturels. Définir lavant 48 par la monarchie, le pendant par la seconde république et l'après par le second empire réduirait cette époque grandiose. Toutefois, la succession de ces trois régimes est inhabituelle et semble illustrer l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les républicains. Enfin, pour être sur de bien cerner le sujet, il est nécessaire de comprendre que le républicain de 1848 est indéniablement lié a celui qui le précède ainsi qua celui qui le suivra. Au lendemain du XVIIIe siècle et de ses bouleversements, l'idée républicaine souffre d'une mauvaise image auprès du peuple. Associée aux excès de la Terreur, elle effraie. Tous ces évènements ont contribué à l'évolution de l'idée même de république et donc de républicain. Nous sommes alors en mesure de nous demander ce que signifie qu'être un républicain en 1848 et si cette notion existe réellement.
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II/ La république des désaccords
1) Des points de vue républicains divergentsLe 24 février, c'est par surprise que les républicains prennent la tète du gouvernement provisoire, grâce àl'insurrection parisienne.
Ces « républicains de la veille » sont divisés.
La plupart sont des modérés (Lamartine,François Arago) qui se contentent de réformes politiques.
Le 25 février, ils rétablissent le suffrage universelmasculin.
Le 27 avril un décret met définitivement fin à l'esclavage dans les colonies françaises.
Héritiers de laGrande Révolution (celle de 1789), ils souhaitent que les peuples puissent librement choisir leur destin.D'autres républicains sont partisans de réformes sociale (Louis Blanc).
Pour eux, l'État doit se doter de moyens delutter contre le chômage.
Ils obtiennent, difficilement, le 27 février, la création des ateliers nationaux.
Sous leurpression, le 2 mars, le gouvernement diminue d'une heure la durée de la journée de travail (10 heures à Paris, 11 enprovince).De plus, de nombreux notables légitimistes, heureux de l'éviction de Louis-Philippe, se rallient à la République.
Lesuffrage universel leur paraît un moyen pour reconquérir le pouvoir, puisque le contrôle économique qu'ils exercentsur nombre de ruraux leur permet de faire pression sur les électeurs.
2) Les difficultés politiquesToutefois, ce gouvernement n'est que provisoire.
Il faut donc recourir a des élections pour mettre en place uneassemblée.Les républicains de la veille sont conscients du danger que court la toute nouvelle république.
Le suffrage universelmasculin, institué le 5 mars, va donner beaucoup de poids politique aux ruraux qui ont été peu atteints par lapropagande républicaine et sont sous l'emprise économique des notables.Aussi le 17 mars 1848, à Paris, une grande manifestation impose au gouvernement le report des élections de quinzejours (pour le 23 avril).
Mais le 16 avril, une nouvelle manifestation visant à un nouveau report est brisée par laGarde nationale.De plus, le monde paysan bascule dans le camp défavorable aux républicains à cause d'une augmentation des impôts(rappelons que nous sommes dans un contexte de crise économique).La participation aux élections est massive, plus de 84% de votants.
Les nouveaux élus se recrutent presqueexclusivement dans la bourgeoisie (aucun paysan et les ouvriers-artisans ne sont qu'une quinzaine sur 800 élus) Lanouvelle assemblée compte près de 300 monarchistes, camouflés en républicains du lendemain.
Il n'y a que 285républicains de la veille et les radicaux et les socialistes sont une centaine (dont Louis Blanc).Réunie le 4 mai, l'Assemblée veut avant tout « épurer » : un nouveau gouvernement (la Commission exécutive)permet d'éliminer les hommes les plus à gauche du précédent gouvernement
Nous avons donc vu qu'au lendemain de la révolution, la France était désunie et en proie aux querelles entre lesrépublicains.
III/ Une république faible
1) Le camp conservateurL'hypothèse d'une république sociale étant brutalement levée, la majorité de l'Assemblée soutient le gouvernementdu général Cavaignac, républicain mais conservateur et autoritaire.
Il annule les mesures sociales prises auprintemps 1848, il limite la liberté d'expression (loi sur la presse et censure des théâtres).Pendant l'été 1848, les élections municipales du 3 juillet, et les cantonales des 27 août et 3 septembre, montrentune évolution de l'électorat.
Mécontents de la baisse des prix, liée à une bonne récolte, ulcérés des moyensmilitaires utilisés pour percevoir l'« impôt des 45 centimes », les ruraux sont déçus et désavouent la République.
Plusde 50% des maires et des adjoints élus occupaient déjà ces fonctions sous la Monarchie de Juillet.
Les électionslégislatives des 17 et 18 septembre confirment l'évolution : dans treize départements, sur dix-sept députés élus,quinze sont monarchistes.On voit donc poindre la fin de la seconde république qui semble oublier les besoins premiers du peuple.
2) Une république affaiblie : les prémisses du second empireLa fin de la seconde république, en 1851 par le coup d'état de louis Bonaparte, est tout d'abord causée par lesdéceptions croissantes du peuple.
Le gouvernement, pour tenter de résoudre la crise économique, revient sur dessystèmes mis en place etc.
… par exemple, es divergences sur les ateliers nationaux conduisent à unrétablissement de l'ordre.
Ces ateliers nationaux coûtent trop cher au gouvernement et sont de ce fait considéréscomme un échec : l'Assemblée décide de les supprimer et de forcer les ouvriers à s'enrôler dans l'armée.
Le peupleouvrier de Paris s'insurge contre un gouvernement qui lui refuse le droit au travail, les promesses démocratiques nesont pas tenues.
Le 3 juillet, les ateliers nationaux sont finalement dissous.Enfin, le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte est élu Président de la République par une très grande majorité.
CONCLUSIONLa seconde république fut certes brève mais décisive : elle fut tout d'abord la réunion de grands intellectuels (Hugo,Lamartine, George Sand, …), dans la ligné des Lumières.
De plus, elle instaure le suffrage universel masculin.Cependant les républicains furent trop en désaccord pour pouvoir satisfaire le peuple et bâtir sur un socle solide unerépublique puissante.Le coup d'état du 2 décembre 1851 par le neveu de Napoléon, prouve a quel point elle avait été affaiblie par ces.
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