Ethiopie de 1995 à 1999 : Histoire

« Le conflit entre l'Éthiopie er l'Érythrée met gravement en danger la stabilité datrs la Corne de l'Afrique.

La raison invoquée - un différend fromalier -reste disproportionnée par rapport aux conséquences d'tme guerre entre deux États dont l'économie est délabrée mais qui som surar�nés.

0 Patrick Robert/Sygma avec une augmentation significative de la part des services et de l'industrie ainsi que des exportations, le taux de croissance est élevé.

Si, sur le plan économique, la situation s'améliore, de nombreux problèmes restent en suspens, en particulier sur le terrain des droits politiques et sociaux : le nombre de journalistes emprisonnés est le plus élevé d'Afrique ; Je Parlement n'est qu'une Chambre d'enregistrement.

L'opposition ne dispose pas de moyens et reste interdite d'accès aux médias.

La corruption se généralise, et 1 'arrestation de certains hauts fonctionnaires, après celle de l'ancien vice-Premier ministre Tamrat Layne, ne suffit pas pour calmer l'opinion publique, très critique à l'égard des effets pervers des privatisations et des rentes dont bénéficient certains clans proches du pouvoir.

Sur le _plan diplomatique, les relations entre Ethiopie ct les pays voisins ne sont pas toujours sereines.

Avec Le Caire, la tension est vive en raison non seulement du problème de partage des eaux du Nil (l'accord de 1959 n'est en effet toujours pas mis à jour, compte tenu de la position intransigeante de chaque pays), mais aussi à propos de la crise somalienne (Addis-Abeba ct Le Caire se disputant le leadership afin de résoudre cene crise, après les accords de Sodere et du Caire de 1997).

Quant aux relations avec le Soudan, elles s'améliorent lentement, après les tensions nées de l'at!entat contre Hosni Moubarak à Addis­ Abeba et du soutien apporté par Le Caire à l'opposition soudanienne.

Avec l'Érythrée, le différend frontalier dégénère en guerre ouverte en 1998.

Anciens alliés dans le but de renverser le régime militaire de Mengistu, le Front populaire de libération du Tigré, principale composante du bloc au pouvoir en Éthiopie, et le parti unique érythréen misent désormais sur la fibre nationaliste pour obtenir le soutien populaire.

Après leur arrivée au pouvoir en 1991, ils développent des politiques économiques divergentes, qui provoquent de véritables conflits d'intérêts en novembre 1997: en effet, l'Érythrée remplace le birr, la monnaie éthiopienne, par le nakfa, et Addis­ Abeba exige en représailles que l'essentiel du commerce entre les deux pays se fasse en devises fortes, ce qui entraîne la dépréciation de la nouvelle monnaie.

N'ayant plus accès au port d' Assab, par lequel transite normalement le commerce éthiopien, Addis-Abeba se tourne vers Djibouti pour accéder à la mer, et, grâce aux relations privilégiées entretenues avec les autorités du Somali Land (la région sécessionniste du nord-ucst de la Somalie), vers le port de Berbera.

Un simple différend frontalier devjent une guerre meurtrière entre deux Etats surarmés, qui met en danger la paix dans la région.

Cependant, en mai 1 999, les deu:x États amorcent un dialogue sous J'égide de l'OUA.. »