Etats-unis de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
Extrait du document
La fin de la guerre froide
S’adaptant à la nouvelle situation internationale, née de l’éclatement du bloc communiste. George Bush abandonne la stratégie d’endiguement (contaimment) suivie depuis 1945 par Washington et fondée sur l’idée que l’extension du communisme représente la principale menace pour les Etats-Unis. Bush s’engage, lors des sommets américano-soviétiques de Malte (décembre 1989) et de Washington (mai 1990), dans une accélération du désarmement, qui connaît une première étape importante avec la signature du traité de Paris (novembre 1990) portant sur la réduction des forces conventionnelles de l’OTAN et du Pacte de Varsovie en Europe. A cela s’ajoute un soutien plus actif à Gorbatchev, notamment par l’octroi d’aides et de crédits. Cette transformation des anciens adversaires en partenaires marque la fin de la guerre froide, dont les Etats-Unis ont d’autant plus le sentiment d’être sortis vainqueurs que l’effondrement économique et militaire de l’URSS les place en position de seule superpuissance mondiale.
De la guerre du Golfe...
C’est dans ce nouveau contexte que la diplomatie américaine nourrit l’ambition de créer un « nouvel ordre mondial », dont les États-Unis seraient le garant. Cette détermination se manifeste dans toute son ampleur lors de la crise du Golfe. Redoutant la mainmise de l’Irak sur le pétrole koweïtien et soucieux de protéger l'Arabie Saoudite, sa principale alliée dans la région, George Bush adopte une attitude très ferme, notamment à l’ONU, où il parvient à imposer ses vues, obtenant le soutien de l’URSS et l’abstention de la Chine lors du vote de plusieurs résolutions qui ouvrent la voie à une intervention armée contre Bagdad. Ce succès diplomatique se double sur le terrain d’un succès militaire total. Les États-Unis prennent la tête d’une coalition de vingt-huit pays et d’une force multinationale dont quatre cent cinquante mille soldats américains forment le gros des troupes. Commandée par le général américain Schwarzkopf, cette armée écrase en quelques jours (janvier-février 1991)
«
La
situation des Noirs
américains s'est dégradée
et la criminalité s'est
COIISidérablement développée,
malgré les campagnes en [ave11r
de l'éducation.
Ci-dessus : des
• tags • encourageam les enfams
à s' iiiStruire.
©Sygma marque
la fin de la période d'expansion
des années quatre-vingt, accentue la
crise du système bancaire et,
notamment, celle des caisses
d'épargne, les savings and loan
associations.
Leur sauvetage par le
gouvernement fédéral creuse alors un
peu plus le déficit budgétaire déjà très
important.
De plus, l'appareil productif
américain doit faire face à la
concurrence européenne et japonaise,
qui engendre une augmentation du
taux de chômage de 5,5 % en 1990 à
plus de 7 % en 1992.
Mettant en
évidence l'aspect improductif de
l'expansion précédente fondée sur le
recours au crédit et à l'emprunt, la
crise en révèle aussi les conséquences
négatives sur le plan social.
Ainsi, les
carences dans les domaines de
l'éducation ou de la santé, dues à la
volonté d�s républicains de réduire le
rôle de l'Etat, ainsi que la hausse de la
criminalité et de la consommation de
drogue, montrent l'ampleur de la
désintégration du tissu social.
En
progression constante, la pauvreté
touche, en 1991,31 millions de
personnes, principalement les Noirs.
Les émeutes de Los Angeles en avril et
en mai 1992 donnent la mesure du
sentiment d'exclusion de cette
communauté.
L'élection du démocrate Bill Clinton
Les classes moyennes n'échappent pas
à la crise.
Le désenchantement à
l'égard du modèle reaganien et le
désintérêt de George Bush pour les
problèmes intérieurs profitent au
candidat démocrate Bill Clinton, dont
le programme donne la priorité à
l'économie et au renforcement du rôle
de l'État.
Réussissant à imposer
l'image d'un Parti démocrate rénové
ayant renoncé à sa politique
traditionnelle « de l'impôt et de la
dépense "• le jeune gouverneur de
l'Arkansas parvient à rallier les
suffrages des démocrates reaganiens et
remporte l'élection présidentielle du
3 novembre 1992.
Avec 43 % des voix,
il devance George Bush (38 %) et le
candidat indépendant aux accents populistes,
Ross Perot (19 o/o ), tandis
que les démocrates conservent la
majorité au Congrès.
Cependant, l'état
de grâce est de courte durée.
L'image
du nouveau président est ternie par
l'indécision dont il fait preuve et par
l' affaire Whitewater, un scandale
immobilier impliquant son épouse et
plusieurs de ses collaborateurs, qui
avait éclaté en Arkansas à la fin des
années soixante-dix.
Bill Clinton doit
aussi faire face à l'opposition
républicaine au Congrès.
Celle-ci
parvient à bloquer l'important projet
de réforme du système de santé
présenté par Hillary Clinton, qui visait
à donner une couverture médicale
minimale aux trente-sept millions
d'Américains ne disposant d'aucune
assurance maladie.
Son action est
surtout limitée par l'ampleur du déficit
budgétaire, qu'il s'attache à réduire, en
diminuant notamment les dépenses
militaires.
Une reprise de la croissance
se dessine à partir de 1992 avec la
baisse de l'inflation et du chômage.
Mais ce redressement est limité par
plusieurs facteurs.
Ainsi,les trois
millions sept cent mille emplois créés
depuis 1992 le sont principalement
dans le secteur des services, alors que
la situation dans l'industrie continue de
se dégrader.
De plus, malgré la baisse
constante du dollar, le déficit
commercial ne cesse de se creuser.
Une diplomatie du commerce
Élu sur la base d'un programme
privilégiant les affaires intérieures sur
la politique étrangère, Bill Clinton
s'efforce alors de mettre en place une
diplomatie désormais liée au
renouveau de l'économie américaine.
Le président met ainsi un terme à la
politique de son prédécesseur en
retirant les soldats américains présents
en Somalie et définit de manière restrictive
les conditions d'une
intervention armée à l'étranger.
Cette
ligne de conduite du président paraît
cependant osciller entre la défense de
certains grands principes et un réalisme
teinté d'isolationnisme, comme en
témoigne la gestion de la situation
yougoslave : revenant sur ses
promesses électorales, Clinton renonce
à s'engager plus activement.
Une
même hésitation est perceptible lors de
l'affaire des réfugiés cubains et de la
crise en Haïti.
En revanche, Bill
Clinton multiplie les initiatives dans le
domaine du commerce international.
Outre la ratification de l'Accord de
libre-échange nord-américain
(ALENA) en novembre 1992, qui
donne naissance à un immense marché,
il tente de relancer les échanges
commerciaux avec l'ensemble Asie
Pacifique, met fin à l'embargo
économique contre le Viêt-nam et
renouvelle la clause de la nation la plus
favorisée dont bénéficie la Chine.
Convaincu que les mesures
protectionnistes européennes et
japonaises sont responsables du déficit
de la balance commerciale, il adopte
une ligne politique très dure lors des
négociations du GATI en décembre
1993 et oblige le Japon, en octobre
1994, sous la menace de sanctions
économiques, à ouvrir certains de ses
!parchés aux entreprises américaines.
A la fin de l'année 1994, le bilan de
l'administration Clinton est mitigé, et
la victoire des républicains en
novembre constitue une sévère mise en
garde pour un gouvernement à mi
mandat.
DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
ET ÉCONOMIQUES 1990
1991
1992 1993
Nombre d'habitants (en millions)
250 253
255 ,4 258
Produit national brut (en dollars US/habitant) 21970
22340
23240 24 750
PIB en volume (en % de variation par rapport à
l'année précédente)
1,2 -0,6
2,3 3,1
Part du PlB réalisée (en %) par
l'agriculture 3 -
--
l' in du stri e
30 -
--
les services 67 - --
Solde de la balance commerciale (en miUiards de
doUa�) -109,0
-74,1
-96,1 -132,6
Solde financier des administrations publiqu es
(excédent ou déficit en% du PIB)
-2,5 -3
,2
-4,3
-3,4
Prix à la consommation (en % de variation par
rapport à J'année précédente)
5,4 4,2 3,0
3,0
Taux
de chômage (en% de la popu lation active) 5,5 6,7 7,4 6,8
Taux d'intérêt à
court terme
7,5 5,4
3,4 3,0
long terme
8,6
7,9 7
,0
5,9
Sources: Ban.
»
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