Etats-unis de 1900 à 1909 : Histoire
Publié le 31/12/2018
Extrait du document
La première décennie du xxe siècle est aux États-Unis une période d’intenses transformations. Elle est caractérisée par un afflux sans précédent d’immigrants, la naissance du pouvoir présidentiel et l’accession du pays au rang de puissance internationale. Tous ces changements s’expliquent par le retour à la prospérité à la suite du renversement de la conjoncture économique, par l’arrivée de Théodore
Roosevelt à la présidence et par le développement d’un impérialisme lié à la fois à la victoire sur l’Espagne en 1898 et à une vision nouvelle du monde.
«
Caricature
contre le trust
ferroviaire Vanderbilt.
©Edimedia
Ci-contre: arrivée d'une famille
d'immigrams itnliens dans
le port de New York.
© Lewis Hine·Edimedia opprimés
du monde, même s'ils
déchantent au contact des réalités.
Ces
arrivées massives enrichissent certes le
pays d'une main-d'œuvre qui répond à
la demande d'une économie à la
mesure d'un marché en croissance
continue.
Mais elles rendent aussi
l'américanisation des immigrants plus
difficile.
En effet, les plus gros
contingents viennent désormais
d'Europe centrale, orientale ou
méridionale.
Aux Allemands,
Britanniques et Scandinaves se sont
substitués des Tchèques, des Polonais,
des Russes et des Italiens; aux classes
moyennes, des individus sans
qualifications; aux protestants, des
catholiques et des juifs; aux artisans
instruits, des travailleurs illettrés.
Ces
vagues compactes échouent dans les
villes et les ports d'accueil, les Italiens
dans la Little Ital y à Boston, les juifs
d'Europe orientale dans le Lower East
Side à New York, les Polonais à
Chicago.
Pour plus des deux tiers, ces
nouveaux arrivés sont des hommes
seuls, dont plus du quart se déclarent
sans métier.
Pourront-ils devenir un
jour de vrais Américains? C'est la
question qui hapte les descendants des
puritains.
Les Etats-Unis sont-ils
encore le creuset, le «melting-pot»
qu'avait déjà évoqué, sans le nommer,
Michel Jean de Crèvecoeur un siècle
auparavant? C'est aussi le sujet d'une
pièce célèbre d'Israël Zangwill, qui
popularise ce thème.
Mais peut-on
fermer les portes du Nouveau Monde
aux opprimés du Vieux Continent? Ce
qui est possible pour les Japonais ne
l'est pas encore pour les autres : en
1907, un accord entre Theodore
Roosevelt et l'empereur du Japon met
fin à l'immigration venant de ce pays.
C'est un cas isolé, mais un.
précédent a
été établi.
L'idée que les Etats-Unis ne
sont plus un déversoir fait son chemin.
D'ailleurs nombre de ces immigrants,
surtout des Italiens, reprennent le
chemin de la terre natale une fois fortune
faite, pour devenir les
«Américains» de la Sicile ou de la
Calabre.
L'action du nouveau président
Le caractère fédéral de la République
américaine s'était affirmé tout au long
du xtx ' siècle, en dépit de l'intermède
de la guerre de Sécession.
Les pouvoirs
du gouvernement fédéral étaient
étroitement limités par ceux des États,
qui possédaient la réalité des
attributions (comme n'avaient cessé de
le proclamer les sudistes, auteurs de la
sécession en 1860).
Après 1900, le
mouvement s'inverse, en grande partie
du fait de l'accession à la présidence
d'un homme hors du commun,
Theodore Roosevelt, qui donne du
lustre à une institution quelque peu
somnolente depuis Abraham Lincoln.
C'est un accident (l'assassinat par un
anarchiste, le 6 septembre 1901, de son
prédécesseur William McKinley) qui
en fait un président.
Theodore
Roosevelt, Teddy pour ses
contemporains, est un homme haut en
couleur qui s'est fait connaître en 1898,
pendant la conquête de Cuba, comme
colonel d'un régiment de cavalerie, les
Rough Riders (rudes chevaucheurs).
Devenu le héros des masses
américaines, il ne dément pas son
passé.
Né en 1858 dans une famille aisée
de l'Est, il se destine à une
carrière politique qu'il interrompt
pendant quelques années, tenté par
l'aventure dans l'Ouest d'où il rapporte
plusieurs livres sur ses aventures et
l'image d'un cow-boy.
Il se range
délibérément dans les rangs du parti au
pouvoir depuis Lincoln et la guerre de
Sécession, celui des républicains,
opposés aux démocrates qui pâtissent
encore d'avoir défendu l'esclavage.
Mais dans ce parti qui représente
traditionnellement les milieux
d'affaires, Roosevelt fait figure
d'original, voire d'isolé, dans la mesure
où il est partisan d'une politique
réformiste destinée à limiter les abus
du capitalisme.
Il sympathise avec les
journalistes qui se sont fait une
spécialité de dénoncer la collusion
entre les politiciens et le monde des
affaires et que l'on désigne sous le
terme péjoratif de muckrakers (fouille·
merde), aussi bien qu'avec les écrivains
qui, comme Frank Norris, Theodore
Dreiser, Stephen Crane ou Upton
Sinclair, dénoncent les conditions
scandaleuses infligées par les
capitalistes aux travailleurs.
Il s'est
converti aux vues des réformateurs qui
adoptent l'étiquette de.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'ART NOUVEAU de 1900 à 1909 : Histoire
- La Mode de 1900 à 1909 : Histoire
- LES CAPITALES DE L'Opérette de 1900 à 1909 : Histoire
- LE PARIS THÉÂTRAL de 1900 à 1909 : Histoire
- Religion et société aux Etats-Unis depuis 1890 (histoire)