Érythrée.
Publié le 15/04/2013
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6.2 La colonisation européenne
En 1889, l’Érythrée devient colonie italienne, par le traité d’Uccialli, cinquante ans avant l’Éthiopie.
En 1936, elle sert de tremplin à la conquête de l’Éthiopie par Mussolini,et reste colonie italienne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
En 1941 en effet, les forces britanniques s’emparent du territoire.
6.3 L’Érythrée sous domination éthiopienne
En 1952, les Nations unies préconisent la formation d’une fédération entre l’Érythrée et l’Éthiopie afin de contenter à la fois les revendications de l’Éthiopie sur un accès à lamer Rouge et la volonté d’indépendance des Érythréens.
L’Érythrée est dotée d’un Parlement et met en place un régime démocratique, l’Éthiopie étant seulementresponsable de la diplomatie et de la défense de l’Érythrée.
Cet esprit démocratique heurte la volonté centralisatrice du négus Haïlé Sélassié, qui, petit à petit, par desprébendes et des pressions fait voter par le parlement érythréen le rattachement du pays qui devient une province éthiopienne en 1962.
Une résistance nationale s’organise parmi le peuple qui refuse l’annexion en raison des différences culturelles nées de la domination coloniale et d’une plus grande ouverturede l’Érythrée sur le monde.
Ce sont les cadres de la Ligue musulmane d’Érythrée, fondée en 1946, qui forment la première opposition et organisent le Mouvement delibération de l’Érythrée (MLE), fondé en 1958 au Caire et qui proclame alors la lutte armée contre la domination éthiopienne.
Le MLE est remplacé par le Front de libérationérythréen (FLE) en 1962.
Jusqu’à la fin des années 1960, la résistance est menée par le FLE, avec le soutien du Soudan et de l’Égypte.
La guerre est longue et meurtrière.Des différends d’ordre idéologique ou tactique provoquent des ruptures et des luttes au sein du FLE.
Elles aboutissent, à la fin des années 1970, à l’émergence du Frontpopulaire de libération de l’Érythrée (FPLE) laïque et socialiste, voire marxiste-léniniste, à dominante copte, qui se révèle un adversaire pugnace du gouvernement éthiopienet fait de Nakfa, ville du nord du pays un bastion imprenable.
En 1984-1985, une sécheresse (associée aux conséquences de la guerre) provoque une grave famine.
Enjanvier 1990, le FPLE s’empare de Massaoua et prend, l’année suivante, le contrôle d’Asmara.
Le bilan de la guerre est très lourd : 150 000 morts dont 65 000 combattantset près de 1 million de réfugiés.
6.4 L’indépendance de l’Érythrée
Le 28 mai 1993, l’Organisation des Nations unies accueille officiellement l’Érythrée parmi ses membres et reconnaît au FPLE la légitimité de diriger le pays.
Après avoirmodifié son nom, transformé en Front populaire pour la démocratie et la justice, le FPLE qui dirige le nouveau régime entreprend une politique de bon voisinage avecl’Éthiopie en signant au mois d’avril 1995 un accord faisant des deux pays une zone de libre-échange.
En même temps, le régime du président Issayas Afeworki doit faireface à la montée d’une opposition islamiste appuyée par le Soudan.
En décembre 1995, les Érythréens occupent les îles Hanish, à l’entrée de la mer Rouge, archipel dont lasouveraineté leur est contestée par le Yémen.
Au mois d’octobre 1996, l’Érythrée et le Yémen qui ont fait appel à la médiation de la France décident de soumettre leur litigeà un arbitrage international (la Grande Hanish sera restituée au Yémen en novembre 1998).
En 1997, avec l’aide internationale, l’Érythrée poursuit la reconstructionéconomique du pays qui dépend toujours pour 40 p.
100 de l’aide extérieure.
L’opposition islamiste de l’Union nationale érythréenne, une scission du FLE, animée parAbdallah Idriss, semble s’orienter vers des actions armées, avec l’appui de certains dirigeants soudanais.
Dans ce contexte, la mise en œuvre d’une nouvelle Constitution etl’élection d’un Parlement sont repoussées par le président Afeworki.
6.5 La guerre contre l’Éthiopie
En mai-juin 1998, après l’établissement du nakfa — la nouvelle monnaie nationale — qui a paralysé le commerce entre les deux pays, un conflit armé oppose l’Érythrée àl’Éthiopie à propos de zones du territoire éthiopien revendiquées par l’Érythrée sur la base des frontières établies lors de l’occupation italienne.
Une première médiation desÉtats-Unis et du Rwanda échoue.
En février 1999, les combats, qui mettent aux prises les deux armées, permettent à l’Éthiopie de reprendre la plaine de Badmé.
Après unetrève de plusieurs mois, les troupes éthiopiennes envahissent l’Érythrée entre février et mai 2000.
Afin d’inciter les deux pays à engager des pourparlers de paix, unembargo sur les armes, le matériel et l’assistance militaire est proclamé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Les troupes érythréennes se retirent alors des territoiresqu’elles occupaient depuis le début du conflit.
Après deux ans de guerre, qui ont entraîné la mort de dizaines de milliers de victimes et provoqué le déplacement de 1,3 million de personnes, les négociations de paixentamées en mai 2000 entre les représentants d’Addis-Abeba et d’Asmara, sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), aboutissent à la signature d’un accordde cessez-le-feu, le 18 juin à Alger.
Le 12 décembre 2000, un « accord de paix global » est signé — toujours à Alger — par le président érythréen, Issayas Afeworki, et parle Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi à l’instigation du président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Également paraphé par le secrétaire général de l’Organisation desNations unies (ONU), Kofi Annan, et par la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright, il ouvre la voie au déploiement de la Mission des Nations unies en Éthiopie etÉrythrée (Minuee), forte de 4 200 hommes et de 200 observateurs, dans une zone tampon de sécurité d’une profondeur de 25 kilomètres le long de la frontière.
Le 13 avril 2002, l’arbitrage frontalier définitif rendu par les experts de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye marque une étape cruciale dans le processus de paixentre l’Érythrée et l’Éthiopie.
La ligne de partage retenue, résultat d’un compromis entre les revendications territoriales des deux pays, paraît équilibrée aux deux parties,qui acceptent la décision.
Les tensions demeurent vives toutefois le long de la frontière ; l’attribution de la ville de Badmé, notamment, est l’objet d’interprétationscontradictoires.
En 2005, la question frontalière reste irrésolue.
Le pays doit en outre faire face à une grave crise économique et alimentaire : après plusieurs années desécheresse, plus de deux millions de personnes, sur une population totale de 3,8 millions d’habitants, dépendent de l’aide humanitaire internationale.
Sur le plan politique,la répression se poursuit contre les opposants et dissidents au régime d’Issayas Afeworki..
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