Enders Armelle, Histoire de l'Afrique lusophone
Publié le 31/05/2013
Extrait du document
«
de l’empire »), ce qui est un point très positif.
Le plan pour lequel A.
Enders a opté est chronologique et très
pertinent.
Le premier chapitre étudie la manière dont le Portugal prend pied en Afrique au XV e
siècle.
Le
deuxième évoque la grandeur et le déclin de l’empire portugais en Afrique entre le XVI e
et le XVIII e
siècles.
Les deux chapitres qui suivent sont ceux qui occupent, et de loin, le plus de pages dans l’ouvrage ; intitulés
« La construction du “ Troisième Empire ” (1822-1926) » et « L’Afrique de la dictature (1926-1974) », ce sont
ceux qui portent sur la période de la question du concours.
C’est sur les deux chapitres que portera l’essentiel
de cette fiche de lecture, même si ce qui est avant et après doit aussi être abordé.
Le dernier chapitre porte sur
la période allant des indépendances au début des années 1990.
Il convient de souligner, à la lumière de
découpages secondaires de l’ouvrage, que les dates des années 1850 et des années 1950 comme bornes
chronologiques pour la question du concours coïncident bien avec la colonisation portugaise en Afrique : 1850
marque la fin de la traite avec une loi appliquée qui « l’assimile à un acte de piraterie » (p.
71) tandis que les
guerres d’indépendance (au sens large) ne commencent qu’en 1961 6
donc la fin des années 1950 marque la fin
de l’empire colonial « réellement » contrôlé.
Dans le cadre de la perspective du concours, fondamentalement
comparatiste, il est possible de lire ce livre en ayant en tête le cas de la colonisation italienne, avec des points
communs multiples, mais aussi une ou deux différence(s) majeure(s) 7
.
C’est en 1411 que commence l’aventure africaine pour le Portugal, avec la prise de Ceuta ; le Portugal
s’empare en 1419 de Madère, après avoir échoué à prendre les Canaries.
Henri le Navigateur, qui a été
gestionnaire de Madère dans sa jeunesse, est une figure qui a pris un caractère mythique ; il est poussé par sa
curiosité mais aussi par la volonté de trouver le Royaume du prêtre Jean et de contourner le monopole
musulman sur le commerce avec l’Asie.
Mais derrière le volontarisme affiché, la première colonisation
portugaise est plus l’oeuvre des sujets que de la monarchie car le pays a des moyens financiers limités et une
démographie insuffisante (750 000 habitants).
On retrouve ici la problématique du « petit » pays
colonisateur, qui n’a pas les moyens de sa politique, comme l’Italie bien plus tard .
Le Portugal utilise le
système du contrato , où le roi délègue les droits régaliens à des individus, moyennant finance.
Les
explorateurs longent la côte atlantique de l’Afrique, franchissant le cap Bojador en 1434, le cap de Bonne
Espérance en 1488 et atteignant l’île de Mozambique en 1498, île dont Vasco de Gama fait le principal port
dans la route qui mènent aux Indes.
Le Portugal a basculé de la Méditerranée à l’Atlantique et établit une
thalassocratie, avec des jalons, petits points de contrôle sur le continent ou sur des îles (plus faciles à
défendre) ; le système des feitorias (factoreries) s’accompagne de forteresses (Mozambique en 1507).
Au
milieu du XV e
siècle, le pape délègue aux Portugais des pouvoirs pour l’évangélisation.
Dès 1491, le
Manikongo (Angola) est converti ; le premier évêque local remonte à 1518.
Le métissage commence déjà en
Sénégambie, avec des lançados (aventuriers), des degregados (condamnés de droits communs et autres
indésirables d’alors, y compris les Juifs), des forros (affranchis) ; la mise en valeur des terres s’inspire de la
Reconquista avec des sesmarias (lots de terre) calqués sur les senhorios .
À la fin du XVIème siècle, l’Afrique
comprend 100 000 à 150 000 Portugais et est bipolarisée : la côte ouest est tournée vers le Brésil qui aurait été
découvert en 1500 et la côte est vers les Indes (elle dépend de Goa sur le plan administratif).
En 1592, un
gouvernement général est créé à Luanda en Angola, deuxième colonie la plus riche après le Brésil ; mais
jusqu’en 1717 le siège de l’évêché est à Bahia au Brésil.
L’extension de l’empire, les difficultés en Europe et
la concurrence d’autres puissances dans l’Océan Atlantique et l’Indien (Français, VOC, West Indian
Company) signent le déclin de ce premier empire.
L’empire colonial se développe à nouveau au XVIIème
siècle vers l’intérieur (Zambèze) puis reflue à la fin du siècle ; au XVIIIème siècle, l’Angola est exploité pour
6
Il ne faut pas se limiter à ces dates dans le livre.
La sous-partie intitulée « 1961-1974 : dans l’impasse » parle d’une grève de 1959 en
Guinée portugaise.
7
Les propos en italique sur ces comparaisons ne reflètent donc pas une idée d’A.
Enders mais une comparaison de son propos avec le
cours sur la colonisation italienne donnée par J-D.
Durand en 2012 à l’Université Lyon III..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'Afrique par Théodore Monod Professeur au Muséum national d'histoire naturelle Un continent bien défendu.
- Afrique du sud de 1990 à 1994 : Histoire
- Afrique noire française de 1910 à 1919 : Histoire
- Afrique-orientale allemande de 1910 à 1919 : Histoire
- Afrique du sud (UNION SUD-AFRICAINE) de 1910 à 1919 : Histoire