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ENCYCLOPEDIE: Canal de Suez

Publié le 12/06/2006

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Canal sans écluse, qui traverse l'isthme de Suez et relie la Méditerranée à la mer Rouge. D'une longueur de 162 km pour une largeur de 46 m, il atteint une profondeur de 10,30 m.

Origine Au XIIIe siècle av. J.-C., Ramsès II fait construire un canal permettant de relier le Nil à la mer Rouge. Ce canal subit les aléas de l'histoire étant successivement abandonné puis restauré selon la prospérité des royaumes. L'Empire romain est la dernière grande institution à entretenir le canal, qui tombe peu après dans l'abandon.

Le canal de Suez Il fut construit entre 1859 et 1869 sous la direction de Ferdinand de Lesseps, selon les plans de Negrellis et sous le contrôle des Britanniques, après que le vice-roi d'Egypte leur eut accordé une concession de 99 ans en 1854. Sa nationalisation par l'Egypte en 1956 provoqua la crise de Suez en 1957 (conflit entre l'Egypte, la France et la Grande-Bretagne). Il fut fermé à la circulation lors de la guerre israélo-arabe entre 1967 et 1975.

 

« deux belligérants, les sommant de retirer leurs troupes respectives à 16 kilomètres du canal, sous peine d'une intervention militaire.

Comme convenu, Israël, qui a atteint ses objectifs, obtempère à l'ultimatum.

L'Egypte le rejette.

Dès le 31 octobre, les aviations française et anglaise bombardent les bases militaires égyptiennes.

Le 5 novembre,les troupes franco-britanniques venues de Chypre débarquent à Port-Saïd et progressent vers Suez.

Leur intervention suscite la réprobation des pays arabes qui dénoncent une opération coloniale, renouant avec la poli­ tique de la canonnière.

L'URSS intervient en menaçant explicitement Paris et Londres de bombardements atomiques.

Les Etats-Unis, qui crai­ gnent de perdre leurs alliés dans le monde arabe, exercent des pressions diplomatiques sur la France et la Grande-Bretagne afin qu'elles retirent leurs troupes.

Washington ira jusqu'à faire jouer la livre à la baisse.

Le 6 novembre 1956,les Anglais reculent, bientôt imités par les Français.

Sur le terrain, Nasser sort de la crise de Suez comme le grand vainqueur.

Quoique ses troupes aient été défaites militairement, son prestige politique s'accroît dans le monde arabe où il fait figure de champion de l'anticolonialisme et de leader du tiers-monde.

Israël parvient néan­ moins à tirer son épingle du jeu.

Si les troupes israéliennes doivent évacuer le Sinaï en mars 1957, Tel-Aviv obtient que des casques bleus soient déployés comme force d'interposition entre Israël et l'Egypte.

(Il s'agit d'ailleurs de la première intervention de casques bleus menée par l'ONU.) En outre, Israël se voit garantir la liberté de navigation dans le golfe d'Akaba.

L'URSS parvient à se faire passer pour le défenseur du tiers-monde, alors qu'au même moment les troupes soviétiques répri­ ment dans le sang l'insurrection hongroise.

L'une des leçons à tirer de la crise de Suez est que la France et la Grande­ Bretagne ne sont plus des grandes puissances.

Dorénavant, aucune inter­ vention militaire extérieure ne pourra être entreprise sans l'approbation des Etats-Unis ou de l'URSS.

Concrètement, la France et la Grande­ Bretagne perdent toute influence au Proche-Orient, où leur hégémonie s'exerçait dans l'entre-deux-guerres.

Malgré l'humiliation, Londres en tirera la conclusion qu'illui faut évoluer dans le sillage des Etats-Unis.

La special re/ationship entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en sortira paradoxalement renforcée.

A l'opposé, Paris décidera d'une part de se doter d'une force de frappe atomique, censée garantir sa souveraineté; d'autre part de relancer la construction européenne, moyen d'accroître son influence politique.

La seconde leçon à tirer de la crise de Suez est que la guerre froide se superpose à tous les conflits régionaux (en parti­ culier aux guerres de décolonisation).

Si l'URSS et les Etats-Unis peuvent s'affronter par alliés interposés, il leur arrive également de s'entendre tacitement pour imposer leur loi à ces mêmes alliés et pour ne pas empiéter sur leur sphère d'influence respective, dans un contexte de partage du monde.

Cf.

Nasser. »

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