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En quoi la Grande guerre affecte-elle les principes et les pratiques de la démocratie libérale française

Publié le 22/10/2013

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LARRIPA Maëva N. 21105626 L1 Histoire S1 UE3 Complément de formation INITIATION A L'HISTOIRE POLITIQUE CONTEMPORAINE M. Michel LEYMARIE Devoir N.1 : EN QUOI LA GRANDE GUERRE AFFECTE-T-ELLE LES PRINCIPES ET LES PRATIQUES DE LA DEMOCRATIE LIBERALE FRANCAISE ? La Révolution française est l'élément fondateur de la troisième république, fondée en 1870. Elle est le premier régime français durable depuis 1789. Elle instaure des consensus entre démocratie et libéralisme, deux concepts antagonistes jusqu'alors. La force de cette république est la construction de la république comme ciment. Elle met en places des libertés fondamentales et un régime représentatif et parlementaire. Un parlement est une assemblée ou un ensemble des assemblées qui assure la représentation du peuple dans les Etats démocratiques. Lieu de délibération et détenteur du pouvoir législatif, il est principalement chargé de voter les lois et le budget et de contrôler l'action du gouvernement. L'intervention de l'état n'est pas acceptée par les libéraux dans les rapports économiques et sociaux. La philosophie libérale cantonne l'état dans un domaine très restreint comme le maintien de l'ordre, l'exercice de la justice, les relations extérieures et la défense nationale. Mais la philosophie démocratique garde une place prépondérante en instaurant des droits comme la grève ou le syndicalisme en plus des droits fondamentaux comme la liberté de presse et de religion. Le régime de cette troisième république a donc permis de lier pour la première fois en France le parlementarisme et la démocratie. La France à la veille de la première guerre mondiale est poussée par un élan de pacifisme coupé net par l'assassinat de Jean Jaurès. Pour les politiques, l'entrée en guerre est inévitable. Raymond Poincaré appelle alors à l'union sacrée pour rassembler la France. Le pouvoir militaire et l'état prendront petit à petit le pouvoir dont le seul objectif est de gagner la guerre. Peut-on alors encore parler de démocratie libérale ? Pour répondre à cette question, nous nous pencherons d'abord sur les mesures mises en place pour l'entrée en guerre, puis sur les difficultés du parlement à gérer cette situation, ainsi que le nouveau rôle de l'état dans la guerre. Nous terminerons cette réflexion en analysant la réappropriation du pouvoir par le parlement et nous ferons un point sur la politique de Clémenceau jusqu'à la fin des conflits. En 1914, lorsque la guerre éclate, la France a deux objectifs : préserver ses principes mais aussi et surtout, gagner la guerre. A la veille du conflit, la France est tiraillée entre la lutte anticléricale et la répression du syndicalisme antirévolutionnaire. L'impératif, est donc ici d'unir la France pour une meilleure entrée en guerre. Les mois précédents la guerre sont dominés par le débat militaire de la loi dite des trois ans. Jean Jaurès, après avoir créé le SFIO, lutte contre l'arrivée de la guerre et lance un mouvement pacifiste qui appelle à la grève...

« de la loi dite des trois ans.

Jean Jaurès, après avoir créé le SFIO, lutte contre l’arrivée de la guerre et lance un mouvement pacifiste qui appelle à la grève générale si le conflit se déclare.

La France a grand besoin de renforcer sa défense.

Les droites et les radicaux emportés par un mouvement de patriotisme, suivent cette idée, dans le but de se protéger contre toute attaque extérieure, alors que les socialistes restent divisés entre pacifistes et extrémistes.

Le gouvernement appelle alors à l’Union Sacrée, l’idée étant de rassembler les partis politiques afin de renforcer la défense nationale.

L’assassinat de Jaurès, le 31 Juillet 1914, facilite le ralliement de la gauche, y compris les socialistes jusque-là hostiles à cette union.

Le discours sacré de Poincaré, le 4 Août 1914 à la chambre des députés, est alors accepté de tous, pour des raisons qui diffèrent en fonction des partis, même si le point commun de tous ces partis étant de se protéger.

La SFIO et la CGT acceptent à condition que la France reste dans sa position d’agressée, c’est-à-dire qu’elle ne prétende à aucun agrandissement territorial.

La gauche renonce donc provisoirement à son idéal pacifiste, au profit de la défense de la patrie.

Les droites quant à elle, n’étant pas hostiles à cette défense, se relient naturellement à cette union.

L’église de son côté constate que l’entrée en guerre remplie les églises dans lesquelles les gens se rendent pour prier à la victoire.

De plus, en supprimant les carnets B, qui permettaient de chasser les opposants à la république, le gouvernement réintègre les catégories considérées exclues par la société.

L’Union sacrée est donc une réussite, son gouvernement se met en place le 26 Août 1914 en y intégrant des socialistes avec Marcel Sembat au ministère des travaux publics et Jule Guesde est nommé ministre d’état. Les combats commencés, la capitale est de plus en plus menacée, le parlement se déplace alors de Paris à Bordeaux et ne siège pas pendant quelques mois en 1914.

Le résultat en est la prise de conscience des troupes d’un conflit pas aussi facile qu’elles ne le pensaient, mais aussi et surtout la mise en place d’un régime militaire, au nom de l’Union Sacrée.

En effet les premières batailles mettent en avant les dirigeants de la guerre car la victoire est devenue aux yeux de tous, le but ultime.

Cela va permettre progressivement la prise du pouvoir par les instances militaires.

Chacun comprend donc qu’il faut s’organiser pour une guerre longue.

En Août 1914, les libertés sont suspendues, les élections ajournées, et la censure de la presse est mise en place.

Se met alors en place une joute entre le pouvoir militaire et le pouvoir civil.

Le commandant en chef des armées, le maréchal Joffre, se voit petit à petit avoir la mainmise sur le ministère de la guerre qui a à sa tête Alexandre Millerand, lequel obéit aux ordres des hommes au courant des stratégies militaires et experts en la matière.

Joffre veut mettre la France progressivement dans une politique de guerre, il se voit donc mettre en place deux décrets.

L’un porte sur la mobilisation générale, et l’autre sur l’Etat de siège qui permet le transfert de l’autorité à l’autorité militaire.

Le gouvernement militaire va donc remplacer le parlement à Paris durant son absence, et s’attribuera des compétences, notamment juridiques.

Un conseil de guerre est rapidement mis en place, permettant à la justice militaire de se substituer à la justice civile.

Joffre est également conscient que la victoire est due à la résistance morale des hommes, aussi décide-t-il de censurer la presse afin de dissimuler les chiffres exacts des pertes humaines des premiers combats, qui sont évidemment considérable : 300 000 français sont morts dont 25 000 à la seule bataille de la Marne du 6 au 13 Septembre 1914.

L’entrée en guerre est donc brutale et violente pour tout le monde, le bilan des premiers mois est catastrophique.

L’état de guerre implique donc un transfert du parlement vers le gouvernement, et du pouvoir civil vers l’autorité militaire.. »

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