en quoi la Contre Réforme est un moteur de l’éducation en France au XVIIème siècle ? - Histoire des médias
Publié le 22/11/2023
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Commentaire 3 - Omega HERITIANA, 22201719
Le XVIIème siècle, encore appelé “Le siècle des saints” constitue une période
d’alphabétisation et d’évangélisation au sein de l’Europe.
Dans un contexte de
reconstruction de la paix en France, après des conflits mélangeant politique et
religion, la Contre Réforme va se diffuser de diverses manières notamment par
l’éducation qu’elle va promouvoir.
Le texte qui nous est donné d’étudier est issu du
roman burlesque L’histoire comique de France publié en 1623 par Charles Sorel,
pionnier de l’historiographie en France et libertin sous pseudonyme.
Celui-ci émet
une critique satirique du radio studiorum du collèges jésuites qu’il a fréquenté avant
de s’introduire à la cour de France.
En s’appuyant sur ces propos, nous allons voir
en quoi la Contre Réforme est un moteur de l’éducation en France au XVIIème
siècle .
Premièrement, nous verrons que la religion catholique a un rôle majeur dans
cet essor de l’éducation.
Puis, nous verrons que la satire est un des divers procédés
utilisés par les auteurs du XVIIème siècle afin de contourner la censure royale.
Dans un premier temps, nous constatons dans le texte que la religion joue un rôle
prédominant dans l'alphabétisation qui se développe en France en tant
qu'instrument de la Contre Réforme.
En effet, Charles Sorel nous fait le constat d’un
collège jésuite où la doctrine catholique est imposée dans le programme scolaire et
dans la manière de vivre : “j’estois alors plus enferme qu’un religieux dans son
cloître, et estois oblige de me treuver au service divin, au repas, et a la lecon de
certaines heures”.
Il est vrai que même en dehors des établissements jésuites,
plusieurs réglementations ont été mises en place par la monarchie afin que la
doctrine catholique soit inculquée aux jeunes dans le but d’éviter tout risque
d’hérésie qui pourrait avoir des conséquences politiques sur le pays, comme le fut
auparavant la Réforme.
Premièrement, le Concile de Trente avait obligé tous les
croyants à apprendre par coeur le catéchisme qui fut pour nombreux le premier et
seul livre lu.
Puis en 1624, l’Eglise prend alors en charge l’administration de l’école
en obligeant l’apprentissage du catéchisme jusqu’à l’âge de 14 ans et en finançant
ce projet par les impôts du peuple.
De plus, les enfants de protestants et d’anciens
protestants étaient surveillés par des espions du roi.
Ici, les élèves sont donc
obligés d’entendre la messe tous les jours ainsi que le serment du dimanche et jours
de fêtes.
De plus, ils devaient se confesser tous les mois qu’ils soient de confession
catholique ou non.
Ceux-ci se retrouvent alors dans un état d’isolement religieux qui
restreint leurs actes mais aussi leur système de pensée à une doctrine : l’auteur dit
“avoir perdu la douce liberté que j’avois chez nous”.
De cette façon, le clergé
continue de maintenir son influence sur l’éducation par la création d’un réseau
d'écoles de paroisse.
Celles-ci ne sont pas mentionnées mais résonnent avec le
caractère religieux que porte l’éducation dans ce texte.
En effet, par l’impression de
manuels scolaires, elles débutent l’alphabétisation dans le pays mais aussi
l’éducation chez les filles au XVIIème siècle, le contenu des cours étant évidemment
sélectionné par des curés.
Les plus prestigieuses d’entre elles se situent à Paris et
éduquent par petits groupes l’excellence intellectuelle du pays.
Notons d’ailleurs que
l’auteur a fait le déplacement depuis la Bretagne pour étudier dans une école de
Paris, qui se trouve être encore plus stricte et sélective car il s’agit d’un
établissement jésuite.
Effectivement, le jésuitisme est une compagnie catholique fondée par Ignacio Loyola
en 1539, créant un système d’éducation encourageant l’excellence à travers une
discipline forte.
Le premier collège jésuite est créé en 1564 à Avignon.
Ces
établissements sont les premiers à créer des classes sur un système de niveaux : ici
l’auteur dit que “ayant examiné mon petit scavoir, [ils] me jugèrent digne de la
cinquiesme classe”.
Les rapports entre élèves et maîtres y sont fondés sur une
éducation stricte et violente : l’auteur affirme que le maître “se promenoit toujours
avec un fouet à la main” et qu’à plusieurs reprises, celui-ci se voit être un outil de
punition face à la désobéissance.
De plus, les punitions peuvent aussi être
renforcées par le jeûne “au pain et a l’eau”.
Pour continuer, l’apparence physique
des élèves se veut aussi irréprochable : “la toque platte, le pourpoint sans boutons,
attache accès des espingles ou des esguillettes, la robbe toute deslabrée, le collet
noir et les souliers blanc”.
Cependant, le système d’éducation se différencie de celui
des autres écoles par sa volonté à susciter des connaissances chez les élèves et
non à les endoctriner en leur faisant apprendre des savoirs par coeur.
Pour cela, le
maître effectue des travaux pratiques servant à concrétiser l’apprentissage, telles
que des batailles de dissertation par exemple.
Ce programme scolaire utilisé par
l’ancien collège de Charles Sorel se fonde sur l’essentiel du Radio Studiorum jésuite
paru en 1559 : celui-ci reprend les philosophies anciennes grecques, latines et
profanes de l’antiquité en clé chrétienne.
Toutefois, sa plus grande particularité est
bien le choix du latin comme seule matière enseignée ainsi qu’en langue par défaut
au sein de l’établissement.
En effet, “il ne faloit jamais parler autrement que latin”
affirme l’ancien collégien, au risque d’encourir des sanctions.
Comme nous l’avons
vu plutôt, le religieux est évidemment présent dans les écoles jésuites voire plus que
dans les écoles de paroisse, ce qui continue d’illustrer le fait que la Contre Réforme
se diffuse par une alphabétisation religieuse en France au XVIIème siècle.
En dernier lieu, l’utilisation de figures d'exagération ainsi que d’un niveau de langage
parfois familier traduit le registre satirique utilisé par l’auteur afin....
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