En prenant vos exemples dans les pays qui figurent au programme, vous présenterez les différentes politiques de lutte contre la crise au cours des années 30.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
analyse du sujet
• Sujet assez technique qui exige du candidat des notions claires en matière d'économie.
• Pourtant ce sujet, présenté comme une question de synthèse, n 'est pas très difficile. En outre, il est très vaste puisqu'il couvre à la fois les grandes démocraties occidentales et les dictatures fascistes.
• Il va de soi que le candidat n 'a pas à rentrer dans le détail. Il convient d'utiliser les parenthèses pour donner, dans les différents pays, les exemples qui illustrent les diverses techniques des politiques économiques mises en œuvre.
développement
Introduction
• La crise des années trente a surpris, par son ampleur et sa durée, les contemporains et plus encore les gouvernements qui, pour la plupart, étaient libéraux, c'est-à-dire hostiles à toute intervention de l'État dans l'économie. D'où un premier temps de flottement et d'inaction avant qu'apparaissent et s'organisent les politiques anti-crises.
• Paradoxalement, face à une crise qui est mondiale, on ne conçoit que des remèdes nationaux : les démocraties cherchent à relancer la consommation et à réduire le chômage ; les dictatures choisissent bientôt le réarmement et la militarisation. La crise, qui réapparaît en 1938, montrera les limites de la politique des démocraties cependant que la guerre apparaîtra comme l'issue inévitable des mesures prises par les dictatures.
«
Nécessité, d'ailleurs, pour stopper l'hémorragie d'or, plus que choix.
Cette dévaluation favorise un redressementcommercial britannique mais elle entraîne aussi la dévaluation d'une quarantaine d'autres monnaies étroitement liéesà la livre sterling.
En janvier 1934, Roosevelt décide de dévaluer le dollar de 40 pour 100 afin de favoriser la reprisede l'économie américaine.
Ces dévaluations augmentent encore les difficultés commerciales des autres nations.
• Les tentatives de déflation.
Derrière la France, dont le stock d'or est considérable, quelques pays (Suisse, Italie,Belgique, Pologne) refusent la dévaluation et s'engagent à défendre le taux de change de leur monnaie.
Ils forment,en 1933, le bloc-or.
Il ne leur reste plus, pour rattraper les prix étrangers, qu'à faire baisser leurs prix intérieurs defaçon autoritaire dans certains cas (cf.
les décrets de Laval) ou en réduisant la masse monétaire : c'est la politiquede déflation.
Celle-ci se révèle pourtant difficile, impopulaire, inefficace.
Source d'austérité, provoquant uneréduction de la consommation intérieure, elle nourrit la crise et doit finalement être abandonnée.
• L'éclatement du système monétaire.
A la place d'un système international unique et cohérent, des zonesmonétaires rivales se constituent : le bloc sterling est formé, dès 1931, par toutes les monnaies qui ont suivi la livre(Commonwealth, pays Scandinaves, Iran, Japon, Portugal, Iran).
Le bloc dollar se constitue en 1936 (États-Unis,Amérique latine).
II.
Les politiques anti-crise des démocraties
1.
La relance de la demande intérieure
• L'analyse keynésienne fournit les bases théoriques de l'intervention.
Keynes montre qu'une économie peut stagnerdans un état dépressif accompagné d'un fort chômage s'il y a insuffisance de la demande (consommation ouinvestissement).
Il préconise, pour assurer la reprise, l'intervention de l'État sous forme de réduction des impôts etsurtout par l'augmentation des dépenses, même au prix d'un déficit budgétaire.
• Les grands travaux représentent une des solutions possibles
pour réduire le chômage et redonner du pouvoir d'achat.
Cette politique fut largement appliquée aux États-Unis(aménagement de la vallée du Tennessee, travaux routiers, travaux forestiers, barrages etc.), un peu moins enAngleterre et fort peu en France (travaux sur le Rhône et le Rhin).
• L'augmentation des revenus.
Contre la déflation, les partisans de la relance prônent la reflation, l'augmentationdes revenus et des salaires.
De nombreuses mesures sont prises pour soutenir les revenus paysans et le cours desdifférentes denrées (A.A.A.
aux États-Unis, soutien des cours du blé, dès 1932, en Angleterre, l'ONIB, en 1936, enFrance).
Les chômeurs reçoivent des indemnités.
Les salaires sont relevés (cf.
Front populaire et accords Matignonen France, loi Wagner aux États-Unis, qui encourage l'action syndicale pour éviter des salaires trop bas).
2.
Le contrôle de l'offre
• Les limitations de la production agricole.
Elles ont été tentées partout par des procédés divers : on vise à limiterles emblavures, à interdire des variétés à haut rendement ; des primes sont allouées aux paysans qui acceptent deréduire les surfaces cultivées, d'arracher des plantations, etc.
Mais cette politique est coûteuse et relativement peuefficace : il faut constituer des stocks puis, souvent, les dénaturer ou même les détruire.
• Les contingentements de la production industrielle.
Quelques cartels sont nés spontanément pour limiter l'offre etmaintenir les prix, mais l'essentiel est venu de l'État.
L'Angleterre contingente l'extraction du charbon dès 1930,limite la production d'acier en 1932.
Aux États-Unis, le NIRA recommande aux consommateurs les produits desentreprises qui acceptent de collaborer avec les pouvoirs publics en acceptant de réduire leur production : cesproduits portent un aigle bleu.
3.
La réorganisation des structures
• Aux États-Unis, l'État réorganise les banques, la bourse, le crédit : le Banking Act de 1933 différencie les banquesde dépôt et les banques d'affaires et crée une assurance pour protéger les épargnants.
La bourse et l'émission desactions sont sévèrement contrôlées.
• En Angleterre, l'État réorganise les secteurs industriels vieillis (charbonnages, sidérurgie), pousse à laconcentration des entreprises et à la modernisation des techniques.
Il réorganise aussi les marchés, notammentagricoles, et entreprend, en 1934, un aménagement du territoire au profit des «pays noirs».
• En France, les mesures restent discrètes.
La réorganisation des banques ne sera réalisée qu'en 1941, par le régimede Vichy.
La loi limite même les concentrations, protège le petit commerce, l'artisanat.
Le Front populaire, pourtant,organise le marché du blé, crée la S.N.C.F, réforme le statut de la Banque de France, désormais contrôlée par l'État.
III.
L'attitude des dictatures
1.
Un recours au dirigisme.
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