Egypte et Afrique à l'époque gréco-romaine

« plus encore à l'époque romai­ ne.

L'Égypte devient la pour­ voyeuse d'or, d'ivoire, de myrrhe, d'encens, de cannel­ le, mais aussi de plumes et d'œufs d'autruche, sans · ou­ blier les éléphants et tous les animaux sauvages, auxquels il faut ajouter à l'époque ro­ maine les esclaves noirs.

Mais, comme l'atteste la sin­ gularité de son climat et de sa nature, l'Égypte est elle-mê­ me une terre africaine.

Ainsi, les représentations nilotiques, comme la mosaïque de Pales­ trina, qui se multiplient parti­ culièrement sous l'empire ro­ main, soulignent la continuité naturelle entre l'Égypte et les régions plus méridionales, le Nil matérialisant leur apparte­ nance commune.

Le Noir symbole de l'étrangeté nilotique R ien d'étonnant dès lors à ce que que les Grecs, puis les Romains se soient repré­ senté les Égyptiens comme des êtres différents.

Façonnés par la terre africaine, ceux-ci ne pouvaient être eux-mêmes qu'africains.

Et comment ma­ térialiser cette idée si ce n'est en appliquant aux Égyptiens les traits caractéristiques des Noirs? Née d'un rapproche­ ment idéologique, cette assi­ milation était d'autant plus plausible qu'elle reposait sur un constat bien réel : les Égyptiens, particulièrement ceux du Sud, pouvaient en ef­ fet présenter des traits né­ groïdes, ou du moins nubiens.

Vue de l'extérieur, la différen­ ce était minime et, même s'il ne s'agissait pas du type le plus courant en Égypte, l'art gréco-romain usa avec em­ phase de cette identification pour symboliser l'altérité égyptienne.. »