Économie et société en France depuis la fin de la dernière guerre : les années soixante-dix marquent-elles une rupture ?
Publié le 02/04/2015
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1967-1997: le siècle s'achève par une formidable accélération sociale, économique et technologique. Au bout de la route, un monde nouveau.
Rédigeant [...I une synthèse de l'économie française en 19671968, j'écrivais à l'époque : « L'année 1967 restera celle où les Français ont repris peur du chômage. « Une enquête de l'Institut national d'études démographiques (INED) révélait que la proportion des Français inquiets du chômage s'était élevée brusquement à 75 %, après avoir
oscillé pendant dix ans autour de 50 %. Les chiffres donnaient seulement 2 % de chômeurs, alors que le Ve Plan avait fixé le clignotant d'alerte à 2,5 %. Le gouvernement, pour faire face à cette inquiétude, devait publier une série d'ordonnances pour l'emploi.
Trente ans plus tard, le chômage est devenu le problème majeur de la France et de beaucoup d'autres pays en Europe. Il frappe 12,5 % de la population chez nous, un peu moins de 11 % dans l'ensemble de l'Union européenne. Et pourtant, l'économie ne s'est effondrée nulle part en Occident. La production française s'est accrue de 125 % sur la période ; par tête, elle a presque doublé car la population est passée de 50 à près de 60 millions d'habitants. La population active elle-même (chômeurs compris) est passée de 20 à 25 millions de travailleurs ; mais, si l'on déduit les chômeurs (plus de 3 millions), on observe qu'elle n'a pas beaucoup augmenté, à peine 10 %. Parallèlement à cet accroissement de la production, le niveau de vie s'est sensiblement élevé. Le salaire minimum dépassait de peu 2 francs de l'heure en 1967, soit 12 francs d'aujourd'hui ; il est actuellement légèrement inférieur à 40 francs de l'heure, ce qui signifie que son pouvoir d'achat, en trente ans, a triplé. Le Revenu minimum d'insertion actuel équivaut au salaire minimum d'il y a trente ans ; c'est-à-dire qu'on gagne autant à ne rien faire aujourd'hui qu'à travailler (au bas de l'échelle) en 1967. À l'époque, la moitié des foyers disposait d'une automobile, aujourd'hui 80 % ; 12 % avaient le téléphone, aujourd'hui 95 %. La situation sanitaire de la population française s'est sensiblement améliorée : 20 %o de mortalité infantile en 1967, 5 eYoo aujourd'hui, quatre fois moins. La durée hebdomadaire du travail a baissé de 46 à 39 heures. Les congés annuels sont passés de 3 à 5 semaines. Le nombre des bacheliers par classe d'âge a progressé de 15 à 65 %.
Jean Boissonnat, journaliste et économiste, L'Expansion, décembre 1997.
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