ECJS
Publié le 25/11/2012
Extrait du document
«
inquiétude ne justifie pas une lutte tous azimuts et sans mesure contre le moindre
mouvement spirituel nouveau.
J’ajoute que cette inquiétude est une raison de plus pour
donner aux grandes religions les moyens de faire le travail spirituel qui pourra répondre
au mieux aux besoins, aux enthousiasmes, aux angoisses de tous ceux qui aspirent à une
démarche spirituelle.
L’existence de mouvements sectaires est parallèle au recul de
l’influence des grandes religions.
C’est une autre facette de l’intérêt que présente, pour la
République, la capacité des grandes religions à répondre à toutes ces attentes.
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Une définition morale de la religion, au sens où il y aurait des bonnes et des mauvaises,
est aux antipodes de ce que je pense efficace, en tant que responsable public.
Cela ne
m’empêche pas d’avoir des convictions sur la valeur de telle ou telle confession, de tel ou
tel discours, et de tenter de faire la différence entre le charlatanisme et la parole inspirée.
Comment l’Etat doit-il aborder les mouvements spirituels nouveaux ?
A côté des grandes religions, il y a, je crois, deux catégories de mouvements spirituels.
Ceux qui aident les gens à vivre : quel que soit « le sérieux » du message, l’Etat n’a rien à
en dire.
Chacun trouve la réponse à ses inquiétudes, ses angoisses ou ses faiblesses
comme il le peut.
Pour les uns, ce sera la promenade en forêt, pour les autres, l’écoute de
la musique grégorienne, pour d’autres encore, cela peut très bien être de rassembler ses
faiblesses avec d’autres pour en faire une force.
Il n’y a aucun jugement à porter ou
commentaire à faire.
Les seules limites que l’Etat doit faire respecter sont celles de
l’ordre public.
Il y a ensuite les mouvements qui sont organisés pour l’exploitation de la
faiblesse des gens, l’abus sexuel, la manipulation mentale, la violence physique et la
contrainte.
On se trouve alors confronté à la seconde catégorie qui, elle, bien sûr, doit être
combattue.
Je veux rappeler que, sauf dérive, ce ne sont pas les rabbins, les imams ou les
curés qui abusent de leurs paroissiennes ou exploitent financièrement leurs fidèles en leur
faisant croire qu’ils y gagneront la vie dans l’au-delà ! On ne peut placer dans la même
catégorie tel ou tel gourou, qui viole tous les membres de sa secte, et les ministres du
culte de nos grandes religions ! Les différences sautent quand même aux yeux ! Il faut
être frappé de cécité ou de particulière mauvaise foi pour ne pas le mesurer.
Le respect de la liberté individuelle, celui de la liberté de penser sont aussi des tests
pertinents.
Dans son homélie, le curé va dire qu’il faut faire le bien et rejeter le mal, mais
il ne va pas s'immiscer dans la vie familiale pour décider, à la place des personnes, de
l’éducation des enfants ou de l’opportunité de partir en vacances.
La transparence est encore un critère objectif.
Lorsque vous entrez dans un groupe de
prière catholique, vous savez dès le départ que vous êtes dans l’Eglise catholique.
Les
mouvements dangereux avancent masqués.
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Les grandes religions de France sont donc le Christianisme, le Judaïsme et l’Islam…Je
crois à la liberté individuelle : si les gens ont envie d’être témoins de Jéhovah, c’est tout à
fait leur droit.
Tant que leurs activités ne sont pas contraires à l’ordre public, je ne vois
pas au nom de quoi on le leur interdirait.
Les témoins de Jéhovah ne constituent pas pour.
»
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