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Duguay-Trouin Le retour triomphal de Rio de Janeiro

Publié le 30/08/2013

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Le 6 février 1712, un peu moins de cinq mois après s'être emparé de la riche colonie portugaise de Rio de Janeiro, l'escadre commandée par René Duguay-Trouin est de retour à Brest, où elle reçoit un accueil triomphal. Dans leurs cales, les vaisseaux corsaires de l'armateur malouin rapportent quantité d'or et de marchandises précieuses, qui vont permettre de renflouer le Trésor vidé par la guerre de Succession d'Espagne. Cette retentissante victoire sur les Portugais et leurs alliés anglais est une aubaine pour le Roi-Soleil, qui ne manque pas de se montrer généreux.

« UNE BRILLANTE CARRIÈRE Après de brillants débuts, alors qu'il n'a pas encore vingt ans, René Duguay-Trouin signe de remarquables faits d'armes en Manche, comme de parvenir à s'emparer de plusieurs bâtiments anglais avec une seule frégate.

En récompense de sa bravoure, le comte de Pontchartrain, secrétaire d 'État à la Marine, lui remet en 1695 une épée d'honneur .

En 1702, Duguay-Trouin passe de la marine marchande à la Marine royale avec le brevet de capitaine de frégate légère, avant d'être nommé capitaine de vaisseau et capitaine général des côtes de Saint-Malo.

De nouveaux succès en 1708 et 1709 lui valent l'octroi par Louis XIV de lettres de noblesse l'autorisant à ajouter à ses armes deux fleurs de lys d'or.

Après l'exploit de Rio de Janeiro, il est nommé chef d'escadre en 1715 et se voit appeler au conseil d'administration de la Compagnie des Indes en 1723 .

En 1728, il est fait commandeur de l'ordre militaire de Saint-Louis et promu lieutenant général des armées navales.

René Duguay­ Trouin est mort à Paris le 27 septembre 1736, à l'âge de soixante-trois ans.

Un retour mouvementé Le 13 septembre, les vais­ seaux français lèvent l'ancre et appareillent pour l'Europe .

Au retour, comme à l 'aller, les Anglais ne parviennent pas à les intercepter et à s'emparer de leur précieuse cargaison.

Mais cette fois, ils ne peuvent échapper à la furie des vents .

A la hauteur des Açores, une terrible tempête disperse la flotte et provoque le naufrage de deux vaisseaux, dont celui que commande Duguay-Trouin.

Le Malouin est sauvé de la noyade, mais assiste, impuis­ sant, à l'engloutissement d'une importante part des béné­ fices de l 'expédition.

De plus, deux autres navires ont disparu, sans que l'on sache s'ils ont coulé ou si le mauvais temps les a obligés à se dérouter .

Le 6 février 1712, l'es­ cadre fait son entrée en rade de Brest.

La perte de quatre de ses navi­ res, soit plus du quart de sa cargaison, n'a pas l 'heur de plaire aux arma­ teurs malouins, action­ naires de la société d'ar­ mement mise sur pied par Duguay -Trouin et intéressés aux bénéfices de l'expédition .

Ce qui n'empêche pas le cor­ saire de Sa Majesté d'être accueilli en héros .

Son arrivée provoque une véritable émeu­ te : sur les quais, la foule de ses admirateurs se presse pour le saluer et l'ovationner; les mères de famille le mon­ trent à leurs enfants comme un modèle à suivre .

Le succès du raid de Rio de Janeiro vaut la gloire au« fameux armateur de Saint-Malo », tel que le sur­ nomme le marquis Philippe de Dangeau dans son Journal de la Cour de Louis XIV.

Un accueil triomphal Les remerciements officiels ne se font pas attendre.

Même le secrétaire d'État à la Marine, le comte Jérôme de Pontchar­ train, habituellement avare de compliments, écrit à Duguay­ Trouin pour le féliciter : «Je me réjouis pour vous et pour la Marine à qui cette entreprise fit beaucoup d'honneur.

» li faut dire que les mille trois cents kilos d'or rapportés par l'expé dition motivent pour beaucoup sa reconnaissance ! Bien plus tard, après un immense détour par le Sud, les deux navires portés dispa- rus rentreront en France avec une cargaison d'une valeur de un million six cent mille livres.

Lors d' une entrevue particuliè­ re avec Louis XIV à Versailles, René Duguay-Trouin reçoit des félicitations enthousiastes et se voit octroyer une pension de deux mille livres pour s'être montré digne de la confiance de Sa Majesté .

L:expédition de Rio fait bien plus que ren­ flouer les caisses de l'État : son succès retentissant sur les Por­ tugais, soutenus par l'Angle­ terre , va contribuer à permet­ tre aux pourparlers engagés pour mettre fin à La_guerr.e de Succession d'Espagne d'abou­ tir à une paix honorable pour le Roi-Soleil.

Sans doute ne sera-t-elle pas non plus étran­ gère à la suspension d'armes entre Français et Anglais signée le 17 juillet 1712 , cinq mois après son retour triomphal.. »

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