Duguay-Trouin La prise de Rio de Janeiro
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
René Trouin, sieur du Guay,
dit Duguay-Trouin, cadet de
famille, est né à Saint-Malo
le 10 juin 1673. Son père,
Luc Trouin, sieur de
La Barbinais, armateur et
capitaine de corsaires, le
destine à l'état
ecclésiastique. Mais ses
dispositions pour la
philosophie et la théologie,
qu'il étudie à Caen, ne sont
guère convaincantes.
Pire, le jeune homme mène
une vie de débauche,
manifeste un goût prononcé
pour le jeu, les femmes et
les armes ! En 1689,
en pleine guerre de
Hollande, Luc Trouin se
résigne à faire revenir son
fils à Saint-Malo et, ayant
armé une frégate de
dix-huit canons, l'y fait
servir comme volontaire.
Le courage dont fait preuve
René Dugay-Trouin lui
permet d'obtenir en 1691,
à seulement dix-huit ans,
le commandement d'une
frégate de quatorze canons,
le Dan ycan. Il n'est dès lors
plus question de prêtrise :
sa carrière dans la Marine,
dont, à vingt-trois ans,
il est présenté à Louis XIV
comme l'un des espoirs,
semble toute tracée.
«
UN CAPITAINE DE DIX~HUIT ANS
René Trouin, sieur du Guay,
dit Duguay-Trouin, cadet de
famille, est né à Saint-Malo
le 10 juin 1673.
Son père,
Luc Trouin, sieur de
La Barbinais, armateur et
capitaine de corsaires, le
destine à l'état
ecclésiastique.
Mais ses
dispositions pour la
philosophie et la théologie ,
qu'il étudie à Caen, ne sont guère convaincantes.
Pire, le jeune homme mène
une vie de débauche,
manifeste un goût prononcé
pour le jeu, les femmes et
les armes ! En 1689,
en pleine guerre de
Hollande, Luc Trouin se
résigne à faire revenir son
fils à Saint-Malo et, ayant
armé une frégate de
dix-huit canons, l'y fait
servir comme volontaire .
Le
courage dont fait preuve
René Dugay-Trouin lui
permet d'obtenir en 1691,
à seulement dix-huit ans,
le commandement d'une
frégate de quatorze canons,
le Dattycatt.
li n'est dès lors
plus question de prêtrise :
sa carrière dans la Marine, dont, à vingt-trois ans,
il est présenté à Louis XIV comme l'un des espoirs,
semble toute tracée.
environ mille soldats, a échoué
devant la colonie portugaise
de Rio de Janeiro .
Après avoir
capitulé, il a été emprisonné
avec six ou sept cents de ses
hommes .
Hélas
! Le Roi-Soleil n'a pas
les moyens
de riposter .
C'est
ce
qu ' il rétorque au début de
l 'année 1711 à l 'armateur ma
louin René Duguay-Trouin,
venu lui soumettre le projet
d'une expédition contre la co
lonie portugaise .
Toutefois,
Duguay-Trouin parvient à per
suader plusieurs négociants
de Saint-Malo de devenir
actionnaires de sa société d'ar
mement.
Louis Alexandre de
Bourbon, comte de Toulouse,
se
joint à eux et réussit à
convaincre
le comte Jérôme de
Pontchartrain , secrétaire d'État
à la Marine, qui est réticent, du
bien-fondé de l'entreprise .
Si
bien que le 19 mars , Louis XIV
et Pontchartrain apposent leur
signature au bas du traité des
« conditions accordées par le
roi au sieur Duguay-Trouin ,
capitaine de vaisseau, et à ses
armateurs
pour un armement
des vaisseaux de Sa Majesté
en
course».
Outre
une forte somme d'ar
gent, le roi s'engage à
fournir
six mille marins, cinq cents sol
dats ,
sept vaisseaux, quatre
frégates , une corvette , deux
galiotes à bombe et une flûte.
Qui plus
est, il renonce à pren
dre sa part des prises, mais
impose néanmoins à l'escadre
un commissaire
de son choix.
Une victoire éclair
Le 9 juin, les quinze bâtiments,
avec les
deux mille huit cents
hommes du corps de débar
quement à leur bord, appa
reillent de La Rochelle .
La tra
versée
de l 'Atlantique s'effec
tue sans encombre : les tem
pêtes épargnent l'escadre, et
les Anglais ne parviennent pas
à l '
intercepter .
Le 12 septem
bre, après trois longs mois de
navigation, les Français attei
gnent enfin la baie de Rio de
Janeiro .
Mais les Portugais ont
soigneusement pourvu aux
défenses
de la plus riche colo
nie du Brésil, dont les fortifica
tions sont réputées impre
nables .
Tandis que le corps de
débarquement assiège la ville
l'escadre doit repousser la
contre-offensive
de trois vais
seaux
de guerre et deux fré
gates .
Il en faut plus pour
impressionner Duguay-Trouin ,
qui, en 1705, avait déjà à son
tableau de chasse seize vais
seaux
de guerre et quelque
trois cents bâtiments mar
chands.
A l'issue
du combat
naval , les navires ennemis qui
n'ont pas été coulés ou incen
diés sont capturés.
li ne reste
plus désormais qu'à s'emparer
de la place forte de Rio.
Le 20
septembre, huit jours après le
premier assaut, la cité tombe
sous les coups de boutoir des
troupes françaises .
A Versail
les, Louis XIV ne peut que se
réjouir de la réussite de l'expé
dition .
t..:aventure n'est pour
tant pas arrivée à son terme .
Après
que Duguay-Trouin aura
amassé
quantité d 'or et de
marchandises pour satisfaire
les
armateurs malouins et
l 'exigeant Pontchartrain, la tra
versée
de retour lui réservera
encore
bien des surprises ..
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