Document : Le XXe siècle, une rupture dans la manière de « faire la guerre »
Publié le 03/01/2024
Extrait du document
«
HGGSP / Exercice : étude critique de document
Consigne : En analysant le document ci-dessous, montrez que si la guerre s’est
transformée ces dernières décennies , elle reste un phénomène persistant malgré
les tentatives pour la faire disparaître.
Document : Le XXe siècle, une rupture dans la manière de « faire la
guerre »
“La guerre est une chose trop grave pour la confier aux militaires." On comprend en
général, en creux, de cette phrase attribuée à Georges Clemenceau, que c'est aux hommes
politiques de diriger la guerre plutôt qu'à ceux dont le métier est de se battre sur le champ
de bataille.
Si on réfléchit à cette phrase à l'aune du siècle passé, depuis 1914, on peut
même dire que la guerre est une chose tellement grave qu'elle en est devenue surtout, au
fil des ans, l'affaire des civils.
"Nul n'avait réfléchi aux conséquences de la victoire du civil
sur le soldat le jour où le citoyen passe l'uniforme tandis que le partisan le quitte pour
continuer à se battre sans uniforme", écrit Carl Schmitt (1888-1985), et le juriste et
philosophe allemand poursuit : "Nul ne soupçonnait ce que signifiait le déchaînement de la
guerre irrégulière." Dans son livre Théorie du partisan (1963), précisant sa pensée, il
explique que les Etats ont perdu le monopole de la conduite des guerres au profit du
partisan, le combattant irrégulier.
Carl Schmitt avait raison, la leçon de ce siècle de guerre
(1914-2014), c'est l'affrontement du combattant irrégulier avec le soldat conventionnel qui
se termine presque toujours par la victoire du premier, parfois sur le terrain militaire, mais
le plus souvent sur celui de la politique.
Extraordinaire paradoxe.
Le mot qui résume
parfaitement cet éternel combat de David contre Goliath, c'est l'asymétrie : pick-up Toyota
contre chasseur Rafale, voitures piégées contre drones armés, Kalachnikov contre tanks.
Les militaires, qui savent compter, parlent maintenant de "guerre de quatrième génération"
pour qualifier ces conflits où ils affrontent des opposants armés d'une idéologie ou d'une
religion.
Au sortir de la "grande boucherie" de 14-18, on répétait sur tous les tons : "Plus
jamais ça." Puis on a tenté tout au long du siècle de réglementer la guerre : de la SDN à
l'ONU, des conventions de Genève à la Cour pénale internationale.
C'est la troisième leçon
de ce siècle, malgré les législations internationales, les innombrables missions de paix avec
leurs casques bleus, la communauté des nations n'a pas réussi à interdire la guerre.
Ou à
limiter l'exercice aux " guerres justes ".
++++++++
Le document étudié est un extrait d’un article du journal « Le Monde »,
publié en 2014, intitulé « Les leçons d’un siècle de guerre » et rédigé par
le journaliste Michel Lefebvre.
Michel Lefebvre pose la question de la
persistance de la guerre au cours du siècle passé malgré les tentatives
étatiques et internationales visant à juguler ce phénomène.
Constatant la
perte du “monopole” des États "dans la conduite des guerres, il s’interroge
quant à la pertinence des moyens de régulation mis en place.
++++
La persistance de la guerre conduit tout d’abord à constater une perte du
monopole de l’Etat dans sa conduite.
“La guerre est une chose trop grave pour la confier aux militaires’’,
célèbre citation du Tigre, Georges Clémenceau.
Derrière cette phrase, il
souligne l’importance qu’un conflit armé ne soit pas dans les seules mains
des autorités militaires d’un Etat mais relève des « hommes politiques » et
donc de leurs décisions.
Or, la seconde guerre mondiale qui compte parmi
les conflits les plus sanglants de l’histoire à échappé à ce contrôle de
l’Etat.
Durant ce conflit, l’Allemagne nazie a envahi et occupé la France de
1940 à 1944.
Et, malgré l’armistice reconnu par l’État français, le combat
a continué par les actions des civils résistants.
Aujourd’hui, de nombreux
conflits armés subsistent, en l’absence d’un contrôle étatique ou politique.
La guerre se transforme totalement et....
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