DOCTRINE MONROE

« Ut!IE DOORINE À Ci~OMnRIE VARIABLE Attachée au nom du président James Monroe qui en définit les principes en 1823 , la •doctrine Monroe• peut être regardée comme l'ensemble des principes de politique étrangère des États-Unis vis-à-vis du continent américain .

~dée de Monroe est de préserver l 'Amérique latine des appétits européens, notamment de la France, de la Russie et de l'Espagne .

Toutefois, en s'érigeant comme les défenseurs du continent américain , les États-Unis s'engagent à se désintéresser des affaires européennes : cette contrepartie constitue le volet isolationniste des principes formulés par Monroe.

Depuis son énonciation en 1823 , la doctrine Monroe a connu des interprétations variées et son champ d'application n 'a cessé de s 'élargir en s'adaptant à des circonstances changeantes- affirmation de la puissance économique et militaire des États -Unis, pénétration du socialisme en Amérique latine - sans qu'elle perde pour autant son efficacité .

Progressivement abandonnée, elle n 'en constitue pas moins le «miroir • de la politique américaine au sud de ses frontières.

balance entre la France et la Grande­ Bretagne.

Enfin , l'homme n'a pas oublié les recommandations du président Geotye Wflsllhlgl011 , qui, un peu avant de quitter le pouvoir en 1796, avait appelé ses concitoyens à rester en bons termes avec tous , de ne nouer d'alliances contraignantes avec personne, de maintenir un isolationnisme dans lequel il voyait la «force des faibles • .

Pour Monroe , la neutralité en matière de politique extérieure affirmée par George Washington, suivie par Madison, reste un idéa l à atteindre .

alors possession espagnole .

Le différend qui devait opposer quelque temps les États -Unis et l'Espag ne, à laquelle Monroe reprochait d 'être incapable de contrôler ses possessions , avait été finalement réglé par la vente de la Floride aux États-Unis en 1819 .

Au-delà de la seule question de la Floride, les États -Unis craignent que, poussés par leurs succès européens , les monarchies du Vieux Continent décident d'intervenir en Amérique.

• Selon Monroe, cette intervention ce qui, vu de Washington, semble cacher des visées impérialistes sur le nord-ouest du continent.

• A toutes ces menaces , Monroe entend trouver une parade qui ne peut, à ses yeux, qu~mpliquer un isolationnisme à l'égard de l'Europe et la défense du continent américain contre d'éventuelles interventions européennes.

pourrait voir le jour en raison LA suGGEmDN de l'évolution de la situation DE LA CiUNDE·BIETAGNE en Amérique latine.

En effet • Au début des années 1820, le depuis une vingtaine d'années , besoin d'exprimer clairement les l'Amérique espagno le est agitée bases de la polit ique étrangère des par des courants nationaux et États-Unis est donc d 'une brOiante révo lutionnai res.

Les unes après actualité.

Pourtant les États-Unis ne les autres , les colonies espagnoles possèdent ni marine ni armée digne ont proclamé leur indépendance , à de ce nom ; quant à leur puissance l'exception de Cuba et de Porto Rico .

économique, elle est encore bien LE SENTIMENT Monroe estime que les nouveaux faible.

Dans son souci de protéger le D'UNE MENACE EUIOI'tENNE États d'Amérique latine -des continent américain, Monroe trouve • Pourtant la redistr ibution républiques , donc aux yeux l'appui de l'Angleterre qui, par des cartes sur le Vieux Continent des contemporains des régimes l~ntermédiaire de GeotJe C••IÙIIf , 1960 Tentative ratée de renver5er Castro à Cuba 1989 Intervention américaine au Panama d~ntervention européenne outre­ Atlantique .

Bien plus , il suggère une prise de position commune .

Mais MMrot est hostile à cette suggestion.

En effet sans doute se souvient-il que l'Angleterre a fait par deux fois la guerre à son pays , de ms à 1783, d'abord, puis de 1812 à 1814 ensuite.

Pour bien des Américains , les Britanniques restent des ennemis.

De plus , Monroe estime que, si les États-Unis font une déclaration unilatérale , ils en tireront seuls les bénéfices auprès des populations d'Amérique latine .

Le président américain est donc décidé à prendre de vitesse le cabinet de Londres.

telle qu'elle s'opère dans le cadre libéraux- risquent d'être ramenés alors ,D'ë'Eu,x:-=PRc;:;:IN~C:.:.IPES~= =-:----- du congrès de Vienne {1815), est à la servitude coloniale .

secrétaire ·Le 2 décembre 1823, James de nature à bouleverser la donne .

• Par ailleurs , les menées du tsar au Foreign Monroe prononce devant le Congrès Ce congrès, qui a pour principal Nicolas 1" en Alaska inquiètent Office le traditionnel message sur l'état objet de réorganiser l 'Europe Monroe.

Bien que la Russie possède (ministère de l'Union .

Dans ce long document bouleversée par les guerres des ce territoire depuis 1741 , il a décidé des Affaires de treize pages , deux d'entre elles, ------------i armées de Napoléon , a aussi scellé que sa frontière méridionale devait étrangères séparées par diverses MONROE ET LA FILIATION ISOLATIONNISTE UN HOMME D'UI'tiiENCE • Lorsque James Monroe est élu président des États-Unis en 1816 , il bénéficie , sur le plan intérieur, d 'un contexte politique apaisé.

La seconde guerre d'Indépendance (1812-1814) a fortifié le sentiment national et atténué les querelles entre les partis (fédéralistes et républicains).

De fait, son élection s'en trouve facilitée, et plus encore sa réélection, puisqu~l n'a aucun concurrent en 1820.

• En matière de politique étrangère et de diplomatie , Monroe est loin d'être un novice .

Il a rempli les fonctions de ministre des États-Unis à Paris de 1792 à 1794 .

Il a participé aux négociations d'achat de la Louisiane en 1803 .

Enfin, il a occupé le poste de secrétaire à la Guerre de 1812 à 1814.

Plus largement, aux côtés de son prédécesseur , le président James Madison , il a navigué dans les eaux troublées des guerres napoléoniennes , à une époque où les États-Unis s'efforçaient de maintenir égale la le rapprochement de la Prusse , de coïncider avec le 51' parallèle, ce anglais) lui considérations, définissent la l'Autriche et de la Russie , toutes trois qui aurait pour effet d'interdire aux suggère une position des États-Unis vis-à-vis unies au sein de la Sainte Alliance trappeurs des autres États de chasser déclaration de l'Europe .

Les États-Unis mettent par un même abject~ : réprimer les les animaux à fourrure au nord de dans laquelle l 'Europe se verrait celle-ci en garde : le temps où mouvements libéraux et nationaux .

cette limite.

En 1821, Nicolas l "lance interdire toute intervention en les puissances du Vieux Continent De même , la formation de la un oukase interdisant aux navires Amérique .

A l'automne 1823 , pouvaient songer à coloniser le Quadruple Alliance {20 novembre étrangers de s 'avancer à moins Canning fait part aux Américains Nouveau Monde est bien révolu .

1815), qui regroupe les membres de 100 milles des cOtes de l'Alaska , de son hostilité aux projets Le message de Monroe , on ne parte de la Sainte Alliance plus l'Angleterre, ~----------...1.----------~ pas alors de doctrine- ce terme sera est d'abord regardée à Washington utilisé pour la première fois en 1854 avec beaucoup de circonspection, lA DOCOINE IIONIOE DANS LE 1U1E dans une dépêche diplomatique puis avec une réelle inquiétude américaine-, définit deux principes .

lorsque la France s 'y joint en 1818.

• Dans son discours sur l'état de à noiJ'e politiqut de le faire.( ..

.

) Le premier affirme que le continent Pour Monroe, il est clair que, 11Jnion prononcé le 2 déctmbre • •C'est seulement lorsque nos américain doit être désormais regardé désormais, les forces conservatrices 1823, Monroe affirme : droits sont alleinls ou comme étant fermé à toute tentative disposent d'une véritable police •Jiuil.

Européens.

le vieux Clllllinerl, sérieusement menacés que nous ultérieure de colonisation de la part internationale.

aux Américains le Nouveau ressentons l'offense ou faisons des puissances européennes, ce qui • Rien de ce qui peut se passer Monde •.

[ ...

)Nous avons~ des préparatifs potl'noln!défl!nse.

vise à la fois les États de la Sainte en Europe n 'est donc étranger au été les spectateurs anxieux des Les Mnements de œt Alliance, l'Espagne et la Russie ; le président américain.

En avril 1823 , Mnements qui se déroulent hémisphère nous touchent second , qui découle naturellement les Français restaurent l'autorité dans œt1e partie du globe iM!C infiniment de plus près.

[ ...

) du précédent, stipule que toute du roi d'Espagne , Ferdinand VIl, laquelle nous èMIIIS tant de liens • A l'égard des colonies acluelles intervention d'une puissance ébranlé par un mouvement libéral.

et dont nous tirons noiJ'e origine .• des puissances européennes,[ ...

] européenne sur le continent Cette intervention accroit d'autant [ ..• ] nous n'mtenriendrons pas.

Mais à américain serait considérée plus le sentiment de menace que • •les citoyens des Bats-unis l'égard des gouvernements qui comme une man~estation les relations avec l'Espagne ont déjà se réjouissent de la liberté et ont dédaré leur indépendanœ inamicale à l'égard des États-Unis.

alimenté un climat de tension entre du bonheur de leurs semblables nous ne pourrions considérer • En revanche, les États-Unis offrent Madrid et Washington.

En 1818, de l'autre c6té de I'AIIantique.

aucune intenlention d'une deux garanties : ils n'interviendront lors de la guerre contre les Indiens Dans les guerres[ ...

] européennes puissanœ ~que mmme pas dans les affaires européennes et séminoles, le général Jackson avait [ ...

)nous ne sommes jamais la manifestation d'une position ne toucheront pas davantage aux poursuivi ceux-ci jusqu'en Floride, intervenus et il n'est pas conforme inarnicllle à répd des tfals.lns.

•.

colonies américaines de l'Europe .

• Aux Européens , le vieux continent aux Américains le Nouveau Monde .

» (1823) • Notre destinée manifeste consiste à nous étendre sur tout le continent que nousoolloué la Providence pour le libre développement de nos millions d 'habitants qui se multiplient choque année.

» (1847). »