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Dissertation sur les grands conciles œcuméniques

Publié le 24/04/2023

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« Invité par un fonctionnaire impérial à participer à un nouveau concile, l’évêque de Nazianze, Grégoire, répondait ce qui suit : « Voici quelles sont mes dispositions, s’il faut t’écrire la vérité : fuir toute assemblée d’évêques, car je n’ai vu aucun concile avoir une issue heureuse, ni mettre fin aux maux, mais plutôt les augmenter.

Ce sont en effet continuellement des chicanes et des rivalités d’influence (ne me prends pas pour un esprit chagrin si je t’écris de la sorte), qui dépassent ce qu’on peut dire; et l’on se ferait plus vite accuser de perversité en reprenant les autres qu’on ne les corrigerait de la leur.

».

Ces phrases passablement amères et désabusées furent écrites, dans l’été 382, par nul autre que l’un des trois docteurs considérés comme les plus éminents par l’Église orthodoxe d’Orient.

C’est en effet St.

Grégoire de Nazianze qui les adressa à un nommé Procope, dans une lettre issue de sa correspondance. Un concile œcuménique est une assemblée réunissant tous les évêques et autorités ecclésiastiques du christianisme (oikumènè, « totalité de la terre habitée »).

Les premiers conciles œcuméniques sont convoqués par des autorités séculières, notamment les empereurs romains (Constantin, Théodose 1er, Théodose II et Marcien).

On a donc l’irruption du pouvoir impérial, temporel dans le pouvoir spirituel, dans les affaires des chrétiens. Le sujet nous invite à nous interroger sur la période s’étendant du IVe siècle jusqu’au milieu du Ve siècle, une période regroupant la tenue des 4 grands conciles oecuméniques : celui de Nicée en 325 jusqu’à celui de Chalcédoine en 451, en passant par celui de Constantinople en 381 et celui d’Ephèse en 431.

Une période s’étendant de la fin du règne de Constantin, premier empereur romain chrétien, jusqu’au règne de Théodose II.

L’Empire, à cette même époque, est divisé en deux parties distinctes s’étendants autour de la Méditerranée : l’Orient et l’Occident.

Une division intermittente depuis l’instauration de la Tétrarchie sous Dioclétien en 286 mais qui devient définitive en 395 à la mort de Théodose 1er.

C’est durant cette période que l’Empire romain abandonne progressivement le polythéisme pour le christianisme et que le pouvoir impérial s’implique activement dans la foi chrétienne.

La pluralité et la diversité des croyances au sein même des chrétiens entraînent de nombreux questionnement chez les clercs eux-mêmes.

L’Eglise et les empereurs vont alors tenter d’apporter une réponse collective à ces crises religieuses. Pb : En quoi les grands conciles oecuméniques, symbole d’union du monde chrétien et de leur in uence dans l’Empire romain, constituent par l’établissement d’un dogme commun et unique un prémisse aux premières déchirures de l’Eglise à travers les schismes religieux ? I) Des empereurs engagés dans les querelles chrétiennes A.

Le concile de Nicée et la fin du règne de Constantin a) Le concile de Nicée (325) doc 7 Constantin considère qu’il doit intervenir en tant que garant de l’ordre public et aussi représentant des dieux donc du dieu des chrétiens.

Puisqu’il avait réussi à faire l’unité de l’empire, alors concile œcuménique (de toute la terre habitée) dont il décide le lieu (Nicée, de l’autre côté du détroit des Dardanelles, non loin de la nouvelle capitale qu’il est en train de faire édifier, Constantinople, la nouvelle Rome) et la date. Constantin organise la première séance dans la salle d’apparat du palais impérial, et il se présente comme « évêque de l’homme extérieur ».

Cette référence à Paul montre que si les évêques ont la charge de la conscience de l’homme en son for intérieur, le rôle de Constantin est de veiller aux chrétiens au sens où ils vivent dans le monde, il doit donc rechercher la paix publique : évêques surtout de l’Orient (en fait, surtout des évêques d’Orient car seulement quatre d’Occident - dont celui de Die - ainsi que deux légats de l’évêque de Rome) et d’autres questions sont réglées à cette occasion : -date de Pâques -interdiction aux clercs de faire des prêts usuraires (avec intérêt) et d’avoir une femme sous leur toit. -l’ordination des évêques ne peut être effectuée que par des évêques de la province. -condamnation de l’arianisme avec une intervention personnelle de l’empereur. fl - + Christ est déclaré « Vrai Dieu issu du Vrai Dieu » et « consubstantiel au Père » (du pareil au même) + Credo nicéen (doc 7) b) Le rapprochement avec l’arianisme Mais, comme le titre l’indique, la grande affaire des dernières années de Constantin fut le rapprochement avec l’arianisme : prêtre alexandrin qui débat des relations entre le Père et le Fils, ce qui en soi n’est pas choquant car c’est comme cela que la « Grande Eglise » s’était constituée, en retenant certaines interprétations et présentation contenues dans des textes reconnus comme formant le canon, tandis que d’autres étaient rejetés. Mais ces querelles ne sont pas du goût de l’empereur pour qui les chrétiens doivent être un vecteur de force et d’unité pour son empire : -d’où le fait qu’il envoie avant 325 à Arius et à l’évêque d’Alexandrie la lettre étudiée : Refus de diviser le peuple chrétien, refus que cela devienne un débat public. -devant l’échec de la lettre, concile de Nicée (325) -mais rien n’est résolu.

Il tente alors l’épreuve de force en exilant les soutiens d’Arius mais il fait le même constat d’échec que sa répression du donatisme en Occident. -dès lors, la balance n’est-elle pas en train de basculer dans l’autre sens ? Plusieurs indices : l’empereur. -il rappelle les proscrits dont l’un d’eux, Eusèbe de Nicomédie, devient un conseiller de Eusèbe de Nicomédie (v.

280-341) : il a le même maître qu’Arius dans ses jeunes années et devient évêque de Nicomédie mais se rallie finalement à la position majoritaire lors du concile de Nicée (325).

Cela ne l’empêche pas de continuer soutenir les évêques condamnés d’où le fait qu’il est exilé une première fois.

Revenu à Constantinople, il devient un défenseur de l’arianisme (face à Athanase d’Alexandrie).

C’est lui qui baptise Constantin en mai 337.

Il est alors un chrétien de tendance homéenne et il devient le précepteur du jeune Julien futur Apostat.

En 338-339, il s’empare du siège de Constantinople avec le soutien de Constance II, alors dans une position christologique de tendance homéenne donc proche des Ariens. -à l’inverse, ceux qui s’étaient opposés à Arius comme l’évêque d’Antioche, sont déposés (renversés) et celui d’Alexandrie, qui avait remplacé celui proche d’Arius, fut également exilé en 335. -enfin, sur son lit de mort, à proximité de Nicomédie, il est baptisé (ce qui est normal car c’est une purification qui se déroule aux dernières extrémités de la vie afin d’arriver pur devant Dieu) par Eusèbe en mai 337 (le jour de la Pentecôte). Il ne semble pas qu’il faille considérer qu’il choisissait un camp, ce serait un contresens de tout ce que Constantin a tenté de faire dans sa politique : mettre fin aux divisions ce qui apparaît, par exemple, par sa politique vis-à-vis de l’Empire (mettre fin à la Tétrarchie) et ce que l’on retrouvait encore dans la lettre à Arius et Alexandre avant 325. Pour autant, ne pas souscrire à l’interprétation d’Eusèbe de Césarée qui affirme que l’empereur ne voulait pas apparaître simplement comme le serviteur de Dieu et son envoyé sur Terre mais qu’il se considérait comme l’image du Christ. Plus qu’en direction du Fils, il faut interpréter le rôle de Constantin en pensant au Père : puisque Dieu est un, alors l’Empire doit être un aussi.

Or cette conception de l’unité supérieure du Père était très présente chez Arius, d’où peut-être le fait qu’il épouse cette manière d’envisager les choses (il revient sur la définition de Nicée qui, bien que « consubstantiel », distingue trop les deux entités mais, finalement, pour des raisons politiques) mais sans pour autant accepter que l’arianisme, justement, puisse diviser le peuple de Dieu sur un plan théologique), c’est-à-dire le peuple de Constantin. Tr : la question continue à se poser après lui B.

Les interventions répétés de Constance II (337-360) a) Crise de régime Constantin a trois garçons (doc 1) : -Constantin II dirige l’Occident -Constance II qui part en Orient contre les Perses -Constant en Illyricum mais il se rebelle contre son aîné, Constantin II, et le bat en 340 : Constant dirige alors tout l’Occident. Les deux frères sont très occupés durant la décennie, l’un dans une série d’avancées et de recul face aux Perses, l’autre sur le Rhin contre les Saxons (il accueille les Francs et les installe comme déditices). La division entre eux fut religieuse puisque Constant était chrétien catholique suivant le concile de Nicée (on dit donc aussi « nicéen ») : période où les catholiques en Afrique du nord déploient une grande violence contre les donatistes.

De son côté, Constance II était chrétien arien. Mais, en 350, usurpation à Autun par un officier à semi-barbare, Magnence, qui est acclamé par les soldats comme auguste.

Il est probablement païen et restaure les anciens cultes.

Constant qui chassait dans la région est capturé et tué.

Comme Constance II est loin, ce sont d’autres membres.... »

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