Dissertation: La remise en cause des traités après la Première Guerre mondiale (1919-1939)
Publié le 17/01/2024
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Géopolitique de l’Europe contemporaine
Dissertation: La remise en cause des traités après la Première Guerre mondiale
(1919-1939)
“Les traités sont comme les roses: ils durent peu de temps”.
Cette citation de
Georges Clemenceau, alors représentant de la France lors de l’élaboration des
traités de paix d'après-guerre, montre bien l’état d’esprit des puissances présentes.
En effet Georges Clémenceau qui était le chef du gouvernement français durant la
guerre milite pour un traité dur envers l’Allemagne, considéré comme le grand
responsable du conflit.
Mais il est également conscient de la difficulté à faire
respecter un traité de cette ampleur sur le long terme au gré des circonstances
futures, des relations internationales ou encore des intérêts nationaux.
Il ne faut pas
oublier en effet que la première guerre mondiale à eu un impact dévastateur sur
l’Europe avec des territoires ravagés par la guerre, des millions de morts et de
blessés et toute une société à reconstruire.
C’est pour cela que les alliés aspirent à
rétablir la paix et redessiner l’ordre mondial.
Il y a donc a l’aube de l'après-guerre
(1914-1918), différents traités qui sont signés afin de faire payer les nations vaincus
et remettre de l’ordre dans une Europe dévastée par le conflit.
L’autre objectif de ces
traités est de compenser l’effort stratégique des alliés par des gains territoriaux ou
stratégiques.
Parmi ces traités, on peut citer le traité de Versailles, signé le 28 juin
1919 et qui met fin à la première guerre mondiale.
Les acteurs de ce traité sont les
pays alliés (France, Royaume-Unis, Italie et Etat-Unis) ainsi que le pays vaincu à
savoir l’Allemagne.
Ce traité comprend, avec l’article 231, la reconnaissance de la
responsabilité de l’Allemagne, l’imposition de réparations financières massives aux
pays victorieux, la réduction des forces armées allemandes, la cession de territoires
à la France et d’autres pays voisins et la création de la Société des Nations Unis.
Ensuite on trouve le traité de Saint-Germain-en-Laye, signé le 10 septembre 1919,
entre les Alliés et l’Autriche, qui impose une restriction territoriale à ces derniers et
qui crée de nouveaux Etats comme la Tchécoslovaquie ou la Yougoslavie.
On
retrouve également d’autres traités comme le traité de Neuilly (1919) entre les Alliés
et la bulgarie, le traité de de Trianon (1920) entre les Alliés et la Hongrie ou le traité
de Sèvres (1920) pour l’Empire Ottoman qui sera remplacé par le traité de
Lausanne en 1923 entre les Alliés et la Turquie.
Ces différents traités permettent la
création de nouveaux Etats et d’une nouvelle répartition territoriale des anciens
Etats.
L’objectif est de garantir la paix et la construction d’une nouvelle Europe après
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la guerre.
Pourtant peu de temps après la guerre, de nouveaux éléments mettent en
difficulté ces traités et la paix en Europe.
C’est pourquoi nous allons nous intéresser
aux facteurs politiques, économiques et territoriaux qui ont conduit à une
contestation des traités de l'après-guerre.
Ainsi en analysant les facteurs politique,
économiques et territoriaux nous explorerons les dynamiques complexes qui ont
contribué à la remise en cause des traités de l’après guerre, en examinant les
désaccords politique avec les Etats-unis qui ont le désir de s’effacer du projet
européen, les Italiens qui se sentent lésés par les différents traités ou encore la
montée du nazisme en Allemagne.
Les difficultés économiques avec la grande
dépression des années trente ainsi que les difficultés économiques des pays
vaincus.
Et enfin les contentieux territoriaux qui ont émergé à cette époque avec
l’apparition de nouveaux Etats au détriment d'autres.
Cette approche nous permettra
de mieux comprendre les multiples facteurs qui ont contribué à la remise en cause
des traités de l'après-guerre et à la fragilité de la paix en Europe.
Lorsqu’on parle de traité, une grande partie de ces traités sont l'œuvre de
rude négociations entre les différentes parties qui souhaite obtenir le maximum
d'avantages de ces derniers.
Nous verrons dans cette partie trois cas spécifiques où
la politisation de ces traités ont causé une remise en question de ces négociations
par le biais du recul d’un des acteurs majeur de la victoire et des négociations de
paix qui en découle, par la frustration d’un des pays allié pourtant victorieux et enfin
de la colère de l’Allemagne, pays vaincu qui s’oppose aux termes du traité trop
sévère pour les allemands.
Le président américain Woodrow Wilson a joué un rôle majeur dans la
négociation du traité de Versailles.
Pourtant au moment où le président retourne au
Etats-Unis pour ratification du traité au sénat, il est confronté à une forte opposition.
En effet, Selon la Constitution des États-Unis, le pouvoir de conclure des traités
relève du président, mais leur ratification requiert l'approbation du Sénat américain.
La ratification est un acte important lors de la conclusion d’un traité de paix
puisqu'elle est le processus par lequel un État ou une entité compétente donne son
approbation officielle à un traité, un accord ou une législation.
C'est une étape
nécessaire pour que le document devienne juridiquement contraignant et effectif.
Après de long et intensif débat mené par le sénateur Henry Cabot (1850-1924),
plusieurs préoccupation ont vu le jours, comme la souveraineté nationale avec
comme point de friction la création de la société des nations qui risquait d’engager
les Etats-Unis dans des conflits armées ou des décisions qui limiteraient le champs
d’action des Etats-Unis sur la scène internationale.
De plus, les réparations
imposées à l’Allemagne sont contraire à la politique commerciale des Etat-Unis
puisqu’elle affaiblit un partenaire commercial et mettrait donc en péril le commerce
Américain.
C’est donc dans ce contexte que malgré l’implication du président
américain dans le traité de Versailles, les Etats-Unis refusent de ratifier le traité,
affaiblissant la position de ces derniers dans le processus de paix.
Le refus des américains de signer le traité crée une politique de l’isolationnisme
américaine à la suite de la Première Guerre mondiale qui les contraint à s’éloigner
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de l’Europe d’après guerre.
Ce recul américain dans le processus de paix à un
impact sur les autres partis prenant du traité comme les italiens qui vont en profiter
pour montrer leurs frustrations sur les termes de l’accord signé en 1919.
Après la conclusion de la Première Guerre mondiale, les puissances
victorieuses se sont engagées dans des négociations ardues visant à établir des
traités de paix et à réorganiser l'ordre mondial.
Cependant, malgré leur victoire, de
nombreuses nations ressentent des frustrations et des désaccords face aux termes
de ces accords, remettant ainsi en question leur validité et leur impact réel.
C'est dans ce contexte de politisation des traités que nous nous tournons maintenant
vers l'Italie, l'un des pays alliés qui exprime une profonde insatisfaction envers les
résultats des négociations de paix.
Malgré sa participation active à la guerre et sa
contribution aux efforts de victoire, l'Italie est confrontée à des concessions qui ne
répondaient pas à ses attentes.
Tout d’abord, on trouve en Italie une insatisfaction
envers les frontières, la délimitation des frontières au nord-est où des territoires sont
attribués à d’autres nations comme la Yougoslavie alimente la frustration des Italiens
face au traité qui fixe les frontières.
De plus, des régions stratégique et italophone
comme la ville de Fiume, aujourd’hui Rijeka en Croatie aurait dû selon les italiens
leur revenir.
Il y a une frustration pour le pays vainqueur de ne pas être considéré à
sa juste valeur.
Enfin, il existe en Italie la même méfiance concernant la société des
nations que les Etats-Unis de perdre la souveraineté nationale, et donc de perdre
son autonomie diplomatique.
Pour répondre à cette frustration, l’Italie tente dans un
premier temps de résoudre ces différends par voie diplomatique en essayant de
réviser les traités en discutant avec la Yougoslavie, la France et le Royaume-Unis
sans succès.
Il y a eu en effet différentes négociations mais les discussions avec la
Yougoslavie puis avec la France et le Royaume-Unis n’ont pas abouti.
De plus,
l'Italie prend part à diverses conférences internationales où les questions liées aux
traités de paix sont discutées.
Parmi celles-ci, on peut citer la Conférence de Spa en
1920 et la Conférence de Gênes en 1922.
L'Italie utilise ces plateformes pour faire
valoir ses préoccupations et tenter d'influencer les décisions prises mais sans
succès.
Cette remise en cause des traités par l’Italie permet donc la montée du
nationalisme faschiste en la personne de Benito Mussolini qui a su exploiter ce
mécontentement en promettant grâce à son parti National Faschiste de restaurer la
grandeur de l’Italie, de défendre les intérêts nationaux et négociant de nouveau les
traités.
En octobre 1922, il organise la “marche sur Rome” et met en place un régime
dictatorial avec une politique expansionniste agressive.
Dès lors il se retire en 1937
de la Société des Nations à la suite de sa campagne en Ethiopie qui va à l’encontre
des valeurs de cette dernière et remet donc en cause les points du traité de
Versailles.
Ces différentes actions de l'Italie reflètent sa détermination à remédier à sa
frustration et à faire entendre ses revendications pour obtenir une révision des traités
de paix.
Cependant, malgré....
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