DÉCLARATION D'INVESTITURE DE M. PIERRE MENDÈS FRANCE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE LE 17 JUIN 1954 (extraits).
Publié le 07/10/2012
Extrait du document
« ... Si le conflit d'Indochine n'est pas réglé -
et réglé très vite - c'est le risque de la guerre, de la
guerre internationale et peut-être atomique, qu'il
faut envisager ...
« Une négociation est engagée à Genève, en liaison
avec nos alliés et les États associés ...
« Il faut donc que le " cessez-le-feu " intervienne
rapidement... Nous sommes aujourd'hui le
17 juin. Je me présenterai devant vous avant le 20
juillet et je vous rendrai compte des résultats obtenus.
Si aucune solution satisfaisante n'a pu aboutir à
cette date, vous serez libérés du contrat qui nous
aura liés et mon gouvernement remettra sa démission
à M. le Président de la République ... >>
Pierre Mendès France indique alors les étapes suivantes
fixées pour l'action gouvernementale :
« Action sur l'économie d'abord. Le 20 juillet
au plus tard, je vous soumettrai un programme cohérent
de redressement et d'expansion destiné à assurer
progressivement le relèvement des conditions de
vie et l'indépendance économique du pays ...
... Qu'il me suffise de rappeler qu'une politique
active de progrès économique et social est inséparable
d'une politique de rigueur financière ...
La Communauté européenne de défense nous
met en présence d'un des plus graves cas de
conscience qui ait jamais troublé le pays ...
« L'une de ces données est la nécessité d'un
réarmement occidental imposé par la situation internationale
et qui conduit à envisager - perspective
cruelle pour tous les Français - les conditions de la
participation de l'Allemagne à une organisation
commune de défense ...
« L'accomplissement des tâches qui viennent
d'être énumérées doit aller de pair avec le rétablissement
de la concorde et de la sécurité dans ces deux
pays d'Afrique du Nord qu'endeuillent en ce
moment même le fanatisme et le terrorisme. Le
Maroc et la Tunisie auxquels la France a ouvert les
voies du progrès économique, social et politique, ne
doivent pas devenir, sur les flancs de nos départements
algériens, des foyers d'insécurité et d'agitation
; cela, je ne l'admettrai jamais.
« Mais j'ajoute avec la même netteté que je ne
tolérerai pas non plus d'hésitations ou de réticences
dans la réalisation des promesses que nous avons
faites à des populations qui ont eu foi en nous.
«Nous leur avons promis de les mettre en état
de gérer elles-mêmes leurs propres affaires. Nous
tiendrons cette promesse et nous sommes prêts dans
cette perspective à reprendre des dialogues, malheureusement
rompus ... interrompus ...
Paris-Créteil- Versailles
« ... le gouvernement sera ce que seront ses
membres. Je ferai appel, si vous me chargez de le
constituer, à des hommes capables de servir, à des
hommes de caractère, de volonté et de foi. Je le ferai
sans aucune préoccupation de dosage ...
« Il n'y aura pas de ces négociations interminables
que nous avons connues ; je n'admettrai ni exigences
ni veto. Le choix des ministres, en vertu de la
Constitution, appartient au président du conseil
investi, et à lui seul. Je ne suis pas disposé à transiger
sur les droits que vous m'auriez donnés par votre
vote d'investiture ... «
Journal Officiel, Débats parlementaires, Assemblée nationale. Volume n° 55, p. 2992, 2993, 2994.
Le plus nouveau est l'attitude que révèle le dernier paragraphe du texte : il indique que Pierre Mendès France n'a pas l'intention de solliciter un nouveau vote de confiance de l'Assemblée une fois son gouvernement constitué. Cette position est strictement conforme à la Constitution de 1946, mais contraire à la pratique qui s'était établie dès les premiers mois du régime de demander un nouveau vote de confiance après la formation du gouvernement.
«
Corrigés d'histoire
aura liés et mon gouvernement remettra sa démis
sion à M.
le Président de la République ...
>>
Pierre Mendès France indique alors les étapes sui
vantes fixées pour l'action gouvernementale :
« Action sur l'économie d'abord.
Le 20 juillet
au plus tard, je vous soumettrai un programme cohé
rent de redressement et
d'expansion destiné à assu
rer progressivement le relèvement des conditions de
vie
et l'indépendance économique du pays ...
...
Qu'il me suffise de
rappeler qu'une politique
active de progrès économique
et social est insépara
ble
d'une politique de rigueur financière ...
La Communauté européenne de défense nous
met
en présence d'un des plus graves cas de
conscience qui ait
jamais troublé le pays ...
« L'une de ces données est la nécessité d'un
réarmement occidental imposé par la situation inter
nationale
et qui conduit à envisager -perspective
cruelle
pour tous les Français -les conditions de la
participation de l'Allemagne à une organisation
commune de défense ...
« L'accomplissement des tâches qui viennent
d'être énumérées doit aller de
pair avec le rétablisse
ment de la concorde et de la sécurité dans ces deux
pays d'Afrique du Nord qu'endeuillent en ce
moment même le fanatisme et le terrorisme.
Le
Maroc et la Tunisie auxquels la France a ouvert les
voies
du progrès économique, social et politique, ne
doivent pas devenir,
sur les flancs de nos départe
ments algériens, des foyers d'insécurité et d'agita
tion ; cela, je ne l'admettrai jamais.
« Mais j'ajoute avec la même netteté que je ne
tolérerai pas
non plus d'hésitations ou de réticences
dans
la réalisation des promesses que nous avons
faites à des populations qui
ont eu foi en nous.
«Nous leur avons promis de les mettre en état
de gérer elles-mêmes leurs
propres affaires.
Nous
tiendrons cette promesse et nous sommes prêts dans
cette perspective à reprendre des dialogues, malheu
reusement rompus ...
interrompus ...
32.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- DÉCLARATION D'INVESTITURE DE M. PIERRE MENDÈS FRANCE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE LE 17 JUIN 1954 (extraits)
- Déclaration d'investiture de Pierre Mendès France le 17 juin 1954 (Histoire)
- Article de presse: L'investiture de Pierre Mendès France
- commentaire de texte sur la naissance de l'Assemblée nationale du 17 juin 1789
- Mendès France Pierre, 1907-1982, né à Paris, homme politique français.