" De notoriété publique, le roi de France ne reconnaît au temporel aucune autorité supérieure à la sienne " déclare en 1204 le pape Innocent III.

« chevaliers qui savent combattre ensemble.

Et ce sont des troupes à pieds que la bourgeoisie a mis à sa disposition. Le dimanche 27 juillet 1214, contrairement à toutes les règles de la guerre qui font du jour du Seigneur un jour de trêve, Otton attaque.

Ses chevaliers qui poursuivent les Français ont en face d’eux le soleil qui les éblouit.

Tout à coup, ils découvrent devant eux la cavalerie du roi de France en ordre de bataille.

Combat violent, acharné, intense.

L’aile droite de l’armée de Philippe contraint le comte de Flandre, allié d'Otton, à se rendre.

Philippe veut une victoire absolue.

Il s’engage dans la mêlée pour tenter de désarçonner Otton. Il est seul. Au risque d’être pris, blessé, tué peut-être.

Sa fougue redouble l’ardeur de ses hommes.

En trois heures tout est joué.

Otton prend la fuite.

La victoire est sans appel. Dans les rangs des chevaliers français, seuls dix sont morts.

Le rex christiannissimus , le roi très chrétien Philippe, qui vient de l’emporter à Bouvines, prend le titre de Augustus , Philippe Auguste. Le 18 septembre 1214, le roi Plantagenêt se résigne à accepter le traité de Chinon.

Il renonce définitivement à la Normandie, à l’Anjou, au Maine, à la Touraine. Le retour de Philippe Auguste vers Paris ne cesse pas d’être un triomphe.

Les chroniqueurs énumèrent “ les innombrables danses des gens du peuple...

les chants suaves des clercs...

les sanctuaires parés au dedans comme au dehors, les rues, les maisons, les routes, dans tous les villages et dans toutes les villes...

ceci se passe sur toute la route jusqu’à ce qu’on fut arrivé à Paris.

Les bourgeois parisiens, et, par dessus tout la multitude des étudiants, le clergé et le peuple, allaient au devant du roi chantant des hymnes et des cantiques... ” Pour la première fois, pendant cet été de 1214, la France prend conscience qu’elle est la France.. »