De la capitulation au statut de grande puissance économique : la reconstruction du Japon après la Seconde Guerre mondiale
Publié le 26/03/2019
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Comme l'Allemagne, le Japon a vu s'évanouir ses rêves d'hégémonie après sa capitulation à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis 1945, on assiste à une « résurrection » qui devient une des puissances économiques mondiales. les raisons de son succès reposent sur les relations qu'il entretient avec les États-Unis dont il est l'allié pendant la guerre froide, et sur le renoncement à un réarmement coûteux décidé par le premier ministre Shigeru Yoshida.
L essor du Japon commence en 1868 avec les réformes Meiji. Le Japon entame alors une modernisation importante qui utilise les techniques occidentales tout en préservant ses propres traditions et sa souveraineté. Ce développement qui s'appuie sur le modèle des puissances impérialistes lui permet d'écraser la Chine (1894-1895) et la Russie (1904-1905) avant d'annexer la Corée (1910).
Impliqué depuis 1937 dans la guerre avec la Chine, le Japon intervient brutalement dans la Seconde Guerre mondiale en attaquant la base américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Après avoir conquis de nombreux territoires en Asie du Sud-est et chassé les Américains des Philippines, leur élan est cassé lors de la bataille de Midway en juin 1942, au cours de laquelle ils perdent quatre de leurs porte-avions. Cette bataille marque le tournant de la guerre. À partir de cette date, les Américains vont reconquérir les îles les unes après les autres, jusqu'à ce que, en février 1945, l'aviation américaine
commence à bombarder Hondo, la principale île japonaise, et Tokyo le 10 mars. Pour éviter les pertes énormes qu'aurait entraînées un débarquement sur le sol japonais, le président Truman donne l'ordre de lancer des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le Japon capitule alors sans condition.
«
restruc
turation démocratique : une
réf orme agrair e supprime en 1946 le
systè me des grands propriétaires terriens
pour introduire la petite propriété rurale.
Dans le secte ur bancaire et industriel, la
puissance d'occupation met d'abord en
œuvre le démantèlement des zaibatsu,
entreprises monopoles liées aux familles
(Mitsui, Mitsubishi, Yasuda, Sumitomo) qui
contrôlent plus de 40 % du patrimoine
japonais.
Les États- Unis veulent briser ces
structures qui ont soutenu le mil itarisme,
et la collusion d'intérêts entre la cour et la
bu reaucratie ministérielle.
MacArthur
imp ose la suppr ession de tous les mono
poles en 1946 et pratique en 1947 une
épur ation, certes timide, parmi les
responsables économique s.
En promou
vant les syndic ats interdits depuis la gue rre
et en autorisant de nouveau le par ti
communis te, il renfo rce au début les
forces d'opposition.
Guer re froide et reconstruc tion.
Depuis les années 1947-1 948, la guerre
froide qui couve ralentit le rythme des
réformes, mais tandis que la situation
politique interna tionale s'envenime, le
gouvernement américain se décide à
donner la priorité à la reconstruction et à
la réhabil itation du Japon, plutôt que de
poursuivre sa démil itarisation.
Compte
tenu de la confrontation avec l'Union
soviétique, des succès des commun istes
chinois contre Tchang Kaï-chek dans
lequel Washington avait vu son allié le
plus important en Asie orientale, ainsi que
de la situation instable en Asie du Sud- Est,
les États- Unis font du Japon leur futur allié
dans cette partie du monde.
La puissance économique, la stabili té
politique et la loyauté du Japon sont les
conditions im pératives d'une collaboration
profi table.
Alors que le gouvernement
d'apr ès-guerre mené par le socialis te
Kataya ma Tetsu, chute en février 1948, les
États -Unis changent de politique et
renoncent aux réparations.
Leurs
exig ences sur la lég islation anti-trust
tombent, et dix-huit zaïbatsu seulement
sont démantelés.
Yoshida et le « miracle économique ».
En octobre 1948, Shigeru Yoshida, le chef
du parti conservateur libéral (Jiyuto),
forme le gouvernement qui durera
jusqu'en 1954.
Grâce à son expérience
oc ciden tale en tant qu'amb assadeur à
Rome (1931-19 32) et à Lond res (1936-
19 39), il est le mieux placé pour collaborer
avec les organismes d'occupation, et ses
contacts avec les dirigeants économique s,
la bureaucratie ministérielle et la cour, lui assurent
la stabi lité intérieure nécessaire.
Lors des élections parlementaires du début
19 49, Yoshida et son parti obtiennent une
majorité écrasante.
Malgré une hausse de
l'i nflation, il est considéré comme le père
du miracle économique japonais grâce à
l'aide économ ique américaine qui soutient
la recons truction, à l'in star du plan
Marshall en Europe occidentale.
L'homme politique de la réc onciliation : Shigeru
Yoshida justifie l'alliance avec les États-Unis.
Ce sont les experts financiers américains
Paul Young et Joseph Dodge qui livrent la
recette de la reprise en proposant un plan
en neuf points.
Ce plan prévo it une
lim itation radicale des dépenses de l'État
(en licenciant notamment des fonction
nai res), une hausse des impôts, une hausse
de la prod uction, la struc turation du
co mmer ce extérieur (qui passe par la
reconstruction d'une flotte marchande) et
la stabilis ation des salair es et du cours du
change.
Il produit son effet dès 1949.
De
nom breuses personnes qui avaient perdu
leur poste lors des épurations de 1946-
19 47, sont amnistiées en 1950-1951 .
L'évol ution favora ble du commer ce
ext érieur, relancé par la guer re de Corée
(1 950-1 953), est encore plus im portante
que les mesu res d'économie que le
gouvernement fait peser sur ses
emplo yés : le Japon devient une base
imp ortante pour les troupes américaines
dont le besoin en matériel de guerre et en
biens d'approvisionne ment dopent
l' écon omie nippone.
Dès 1951, la
production atteint de nouveau le niveau
de 1937 ; en 1955, le produit national brut
est deux fois celui d'avant-guerre.
Traité
de paix.
L'apogée de la présidence
de Yoshida est pourtant la signature du
tra ité de paix avec les puissances
occidenta les le 8 septembre 1951 à San
Francisco.
Le Japon reconnaît l'indépen
da nce de la Corée et renonce à ses
rev end ications sur Taïwan, les Pescadores,
le sud de Sakhaline et les îles Kouriles.
En
contrepartie, Yoshida obtient l'engage
ment des États -Unis de retirer ses forces
d'occupation.
Alors que 49 États ratifient
le traité, l'Union soviétique, la Tchéco
slo vaq uie et la Pologne refusent d'y
apposer leur signature.
Le même jour, les États- Unis concluent
avec le Japon un pacte bilatéral de
sécuri té, dans lequel le Japon cède à
Washington l'exclusivité de la défense de
son pays -en se référant à l'article 9 de la
Constitution qui lui interdit l'entretien de
ses propres forces armées, et au regard de
la charge économique que celles-ci
représent eraient.
Pourtant, Yoshida doit
consentir en 1951 à un accroissement des
uni tés de police et à la formation en 1954
d'une « troupe de défense ».
En matière de politique intérieure, le
Premier ministre se trouve, à cause des
concessions accordées aux États- Unis sous
la press ion de la gauche et de la droite
national iste.
Les protestat ions s'agg ravent
tandis qu'il fait adopter une.
»
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