de Gaulle et l'europe
Publié le 09/04/2012
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Incontestablement, le retour au pouvoir du général de Gaulle le 1er juin 1958 ne passe pas inaperçu dans le domaine de la politique européenne. Les relations entre la communauté et le général ont fait naitre de nombreuses controverses. Pour certains « l’opposition du Général à l’Europe supranationale, a été maintes fois clairement exposée «, pour d’autres à l’inverse « sans le Général, l’Europe n’aurait pas pu se faire «.
La querelle est vaine car les deux informations sont vraies. D’un côté, l’arrivée au pouvoir du MRP, qui écarte au passage le parti démocrate-chrétien, met sur le devant de la scène une nouvelle conception des rapports entre les organes de l’état, mais surtout une nouvelle vision des relations internationales. Parallèlement à cela de Gaulle s’est fait dans une certaine mesure le défenseur des traités EURATOM & CEE issus de la signature de Rome, il s’est par ailleurs montré très ferme dans son soutien à la PAC et est parvenu à la consécration du marché commun. Ainsi si le sujet a toujours été source de polémique nous avons plutôt choisi d’orienter notre étude vers les points sur lesquels tous ont obtenu un terrain d’entente. Dans ces domaines les conceptions du Général De Gaulle ne se sont jamais modifiées : D’une part, DG va s’employer à purger l’Europe de toute trace de supranationalité, d’autre part il va constamment réaffirmer son refus à l’entrée de la Grande Bretagne dans l’Europe et se faisant clame sa volonté d’indépendance de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis. Nous analyserons dans ce sens :
«
commission.
Ces initiatives audacieuses sonnent comme une sorte de chantage par rapport à la France : la commission trouve une solution pour le financement de la PAC mais en échange la France doit accepter desreformes institutionnelles allant dans le sens de la supranationalité.
De Gaulle va refuser ces propositions.
Le 30 juin1965 c’est le politique de la chaise vide soit une sorte de grève de la France aux institutions communautaires quidurera plus de 6 mois et bloquera le fonctionnement des communautés.
Par cette attitude la France exprime sonobjectif qui est celui de contrer l’évolution vers une Europe fédérale, elle impose ses exigences en retour.
Uncompromis officiel sera trouvé au Luxembourg, mais derrière cette entente de façade on retrouve un fléchissementde la pratique communautaire.
II.
Le procès de l’atlantisme 1.
A) L’Europe et les britannique : un rapport « je t’aime moi non plus »
DG explique qu’il existe une incompatibilité entre les 6, « Etats continentaux » qui sont « économiquement parlant…de même nature », à tout point de vue proches les uns des autres, l’Angleterre « insulaire, maritime » dont la natureet la structure « diffèrent profondément de celles des continentaux ».
DG se pose dès lors une question fondamentale : « Comment faire pour que l’Angleterre, telle qu’elle vit, telle qu’elleproduit, telle qu’elle échange, soit incorporée au marché commun tel qu’il a été conçu et tel qu’il fonctionne ? ».L’Angleterre ne pourrait adhérer que si elle acceptait de se transformer au point de s’appliquer toutes les conditionsqui sont acceptées et pratiquées par les six.
Si elle ne le fait elle bouleverserait le marché commun, et cela d’autant plus qu’elle n’entrerait pas seule maisaccompagnée de plusieurs Etats.
DG veut bien envisager qu’un jour l’Angleterre vienne à se transformer elle-mêmesuffisamment pour faire partie de la communauté.
Il suggère un accord d’association entre le RU et le marchécommun.
Cette déclaration choque et provoque beaucoup d’indignation en Angleterre comme chez les cinq.
Il s’agitpratiquement d’une fin de non-recevoir opposée à l’Angleterre.
Pour l’Angleterre, la déception est vive, l’association habituellement proposée aux pays moins développés, lui paraîtvexatoire et sans intérêts car elle ne permet pas de participer aux décisions.
DG tient à éviter une transformation profonde du marché commun afin de préserver les intérêts de la France.
Cette justification n’est pas la seule, les discussions entre DG et Macmillan, mettent en évidence une autre raison.Les deux fois, le président français fait remarquer au premier ministre que son gouvernement ne semble pas avoirclairement choisi entre l’Europe et les Etats-Unis et qu’il manque, comme d’autres pays européens, d’indépendancevis-à-vis de Washington.
DG sonde sur le terrain d’une coopération franco-britannique qui serait un test de l’engagement de Londres enEurope, Macmillan n’y semble pas opposé, mais en décembre il fournit un argument de plus à DG puisqu’il annonceque son gouvernement va accepter les fusée Polaris, lorsqu’il rencontre Kennedy quelques jours plus tard à Nassau,il accepte d’acheter des Polaris pour équiper des sous-marins construits avec l’aide américaine et placés souscontrôle de l’OTAN sauf si l’intérêt du pays était en jeu, auquel cas l’Angleterre pourrait décider elle-même del’emploi des fusées.
DG prend prétexte de ces accords de Nassau pour fermer la portes à l’Angleterre.
Il ne veut pas introduire un paystrop lié aux USA et veut par la même écarter un Etats puissant qui pouvait être un rival de la France pour leleadership dans la communauté.
Ce double refus ne s’arrête pas en 1963, il y a un autre refus pour l’entrée du RU dans le marché commun quiintervient suite au retrait de la France dans l’OTAN.
Pour Londres, l’Angleterre ne doit pas rester à l’écart d’uneorganisation qui prend de l’importance , de plus qu’elle connait un grave déficit de la balance des paiements qui metla livre sterling en difficulté.
Les milieux d’affaires y sont favorables, le 1 er ministre Wilson fait une tournée des capitales européennes pour sonder le terrain et cherche à séduire le général DG tout en soutenant que l’Angleterrefait preuve d’une plus grande autonomie vis-à-vis des Etats-Unis, mais DG souligne que la livre est trop liée audollar.
Wilson ne se démonte pas et poursuit ses contacts en RFA et au Benelux où l’accueil, comme en Italie, estnettement plus encourageante.
En 1967, Wilson annonce la décision de son gouvernement de poser sa candidature en vue de l’adhésion aux.
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