De 1970 à 1979 : Portugal
Publié le 29/11/2018
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Maître absolu du Portugal de 1932 à 1968, Antonio de Oliveira Salazar meurt le 27 juillet 1970. L’ouverture politique limitée engagée par son successeur, le Premier ministre Marcello Caetano, suscite des réticences de la part des fractions les plus conservatrices du régime. Cependant, la censure préventive sur la presse est partiellement levée. Mais aucun processus de libéralisation ne permet d'envisager la fin de la dictature. Dans le même temps, les guerres coloniales en Guinée-Bissau, en Angola et au Mozambique s’intensifient et absorbent près de 40 % du budget du pays. La recherche à tout prix d’une solution militaire suscite des doutes croissants au sein de l’armée. La décolonisation paraît inéluctable. Ce débat se développe à la suite de la publication au début de 1974 d’un livre du général Antonio Spinola, chef d’état-major adjoint de l’armée, et qui propose la création d’un ensemble d’États autonomes liés à la métropole par des liens fédéraux. La répression qui s’abat sur les officiers partisans de cette solution développe l’agitation au sein de l’armée.
La révolution des Œillets
Un groupe de jeunes capitaines crée clandestinement le MFA (Movimiento de las Fuerzas Armadas) et entame le 25 avril 1974 la révolution des Œillets. La destitution de Caetano par les militaires met fin sans effusion de sang
DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES 1970 1973 1976 1979
Nombre d'habitants (en millions) 9 9 9,7 9,9
Taux d’urbanisation (en %) 26 27 29 31
Population active (en % de l’ensemble de la population) 33,5 34,6 363 39
Produit national brut (en dollars US par hab.) 640 1250 1630 2 070
Part du produit national brut réalisée par (en %) : l’agriculture 17 16 15 13
l’industrie 44 43 43 47
le commerce et les prestations de services 39 41 42 40
Taux de natalité (en %o) 19 19 19 16
Taux de mortalité (en %o) 10 11 11 10
Espérance de vie par nouveau né (en années) 67 69 69 71
Consommation annuelle d’énergie par habitant (en kg/équiv. charbon) 702 1050 1050 1496
Importations (en dollars US par hab.) 172 319 436 663
Exportations (endollars US par hab.) 105 195 187 353
à quarante-huit années de dictature et reçoit l’appui massif de la population. Le général Spinola, qui soutient la rébellion, prend la tête d’une junte de Salut national, tandis que se constitue un gouvernement comprenant des communistes, des socialistes et des sociaux-démocrates. Mais rapidement des divergences apparaissent entre Spinola, élu à la tête de l’État en mai 1974, et les forces révolutionnaires du MFA La lutte pour le pouvoir conduit en juillet au changement de Premier ministre. Le général Vasco Gonçalves,

«
Le
gouvernement
de famiral Azevedo,
qui succède à Vasco Gonçalves,
est présenté officiellement
le 19 septembre 1975.
© G.
Gobert - Gamma Élections
et agit atioo
À l'occasion du premier anniversaire
de la révolution le 25 avril 1975, les
électeurs sont convoqués pour désigner
les membres d'une assemblée
constituante.
Le PSP (Partido
Socialista Portugues) de Mario Soares
(37 ,9 % des suffrages) et le PPD
(Partido Popular Democratico) de
Francisco Sa Carneiro (26,4 % des
voix) obtiennent la majorité absolue,
alors que les communistes d'Alvaro
Cunhal ne recueillent que 12 %, et le
vote blanc préconisé par les militaires
s'élève à 7 %.
Durant les semaines qui
suivent les élections, le pays est le
théâtre d'une vive agitation.
Les
militaires et les communistes
contestent le scrutin et s'efforcent de
réduire les vainqueurs à l'impuissance.
Mais les désaccords croissants au sein
des forees armées, les pressions des modérés
et des socialistes en faveur de
l'institution d'une démocratie
pluraliste contraignent le Premier
ministre Vasco Gonçalves à
démissionner en août 1975.
Le
nouveau Premier ministre, José
Baptista Pinheiro de Azevedo, fait
entrer au Conseil de la révolution des
personnalités modérées.
Mais la
situation politique ne peut pas se
stabiliser en raison des manifestations
d'hostilité des communistes et des
gauchistes.
Le 25 novembre 1975, une
rébellion de l'extrême gauche au sein
de l'armée est déjouée par le général
Ant6nio dos Santos Ramalho Eanes,
représentant de la gauche modérée.
Le
retour à l'ordre permet d'écarter du
pouvoir les militaires et les éléments
proches des comm unistes ou des
gauchistes et d'assurer la légitimité
démocratique .
Dans la perspective des
élections législatives et présidentielle,
un nouvel accord entre les partis et le
MF A consacre l'effacement des
militaires.
Une nouvelle Constitution,
promulguée en avril 1976, renforce le
rôle du président et du Parlement.
Les
premières élections législatives dans le
cadre du nouveau texte se déroulent au
même moment.
Les résultats du
scrutin diffèrent peu de ceux de 1975.
Aucun parti n'obtient la majorité
absolue.
Le parti socialiste, dominant,
refuse de s'associer aux communistes
ouauPPD .
Iœtabilité politique
et difficultés économiques
Le 23 juillet 1976, le général Eanes,
élu en juin à la présidence, désigne
Mario Soares pour former un
gouvernement socialiste minoritaire.
La tâche prioritaire des dirigeants est
le rétablissement économique après
deux années de bouleversements et de confusion
politique.
La chute de la
production atteint 15% en 1975.
L'inflation dépasse 25 %.
La dette
extérieure croît dangereusement .
Le
Premier ministre préconise une
politique d'austérité et cherche à
attirer les capitaux étrangers .
La
fragilité du soutien parlementaire du
gouvernement Soares, la détérioration
de la situation économique et la
contestation des modérés ou des
communistes contraignent le Premier
ministre, �en minorité à
l'Assemblée en décembre 1977, à
présenter la démission du cabinet.
Soares est chargé de la format ion d'un
nouveau gouvernement.
Après de
longues négociations, il reçoit en
janvier 1978l'appui de la format ion de
droite, le CDS (Centre démocratique
et social).
Le Premier ministre conclut
un accord avec le FMI, qui lui octroie
un prêt de 50 millions de dollars,
entra înant un prêt de 750 millions de
dollars de quatorze pays occidentaux .
Une nouvelle crise provoque le retrait
des ministres centristes du
gouvernement en juillet 1978.
Le
président Eanes démet Soares de ses
fonctions et charge Alfredo Nobre da
Costa puis Carlos Mota Pinto de
former un cabinet de technocrates.
Le
président Eanes échoue en raison de
l'hostilité des partis et dissout
l'Assemblée .
Dans l'attente de
nouvelles élections, Maria de Lurdes
Pintassilgo forme un gouvernement
provisoire en juillet 1979.
Le scrutin du
2 décembre assure la victoire de
l'Alliance démocratique, qui regroupe
les sociaux-démocrates du PSD dirigés
par Francisco Sa Carneiro, les
monarchistes et le CDS.
Le chef du
PSD est désigné le 3 janvier 1980
comm e chef du gouvernement..
»
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