Dans quelle mesure le Brésil présente-t-il à la fois les traits d'un pays en voie de développement et ceux d'une puissance économique moderne ?
Publié le 07/03/2011
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• Pour payer ses importations de biens d'équipement et d'hydrocarbures, le Brésil est devenu l'État le plus endetté du monde. Les capitaux étrangers sont attirés pour contribuer au développement industriel et technologique de l'économie. Les firmes étrangères contrôlent ainsi l'automobile, la pharmacie, la chimie, une partie de la métallurgie. Les capitaux privés sont absents de nombreux secteurs et ont dû être relayés par l'intervention de l'État. Les industries les plus rentables et productives sont entre les mains de filiales de groupes étrangers.
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1.
On y trouve à la fois des régions riches et des régions très pauvres
L'opposition est flagrante entre le «triangle utile» Sâo Paulo-Rio-Belo Horizonte et le reste du Brésil.
• Les deux tiers du revenu national, 80 pour 100 de la consommation en énergie, 80 pour 100 du produit industrielsont concentrés sur trois États : celui de Sâo Paulo, de Rio de Janeiro et du Minas Gérais.
Le premier, à lui seul, ades revenus doubles par habitant de ceux de la moyenne nationale.
Les bénéfices tirés du café y ont été réinvestisdans l'industrie et ont développé un puissant réseau bancaire.
Les richesses minières du Minas Gérais ont permis ledéveloppement d'un grand foyer industriel.
Rio et les deux autres capitales d'État ont attiré de nombreusesentreprises étrangères.
Les catégories sociales moyennes et supérieures sont nombreuses et offrent un vastemarché de consommation.• A l'opposé, le Nord-Est apparaît comme un pôle de pauvreté et de misère : 30 pour 100 de la populationbrésilienne ne se partagent que 14 pour 100 du revenu national.
Le revenu moyen par habitant n'atteint pas le tiersde ce qu'il est dans le triangle utile.
Encore ces chiffres tiennent-ils compte du littoral plus développé entre Salvadoret Récife.
Mais dans le Nordeste intérieur, les revenus ne dépassent pas le niveau des régions les plus sous-développées du monde.
Les inégalités sociales y sont très fortes.
Le taux de morbidité, la mortalité infantileatteignent des taux très élevés.
La famine sévit pendant de longues périodes sèches.2.
Puissance et sous-développement coexistent même dans les régions riches
• Les agglomérations urbaines attirent les migrants des régions pauvres et des chômeurs ruraux.
Les infrastructureset les offres d'emploi ne peuvent satisfaire aux besoins de 3 millions de nouveaux citadins chaque année.
D'où ledéveloppement de bidonvilles, autour de Rio, de Belo Horizonte, de Sâo Paulo ou même de Brasilia, avec tout lecortège des maux qui les caractérisent : promiscuité, absence d'assainissement, maladies endémiques, chômageimportant.
3.
Même structure socio-économique dans les nouveaux espaces mis en valeur
• Les avantages fiscaux et les nombreuses incitations financières institués pour l'occupation de ces terres favorisentla constitution de grands domaines appartenant aux familles et aux entreprises déjà les plus fortunées.
Les pluspauvres échouent souvent par manque de moyens techniques et d'infrastructures.
Quelques années après ledéfrichement, ils retombent dans une situation précaire et les grandes exploitations profitent d'un mauvaisencadrement administratif pour aliéner les terres de ces paysans pauvres.
III.
Puissance économique et sous-développement se renforcent mutuellement
1.
Une tradition de spéculation
• Depuis le XVIe siècle, l'agriculture brésilienne a été fondée sur l'économie de cycles de productions destinées àl'exportation.
Les incitations à l'investissement dans les infrastructures ont donc toujours fait défaut.
En effet, les cyclesspéculatifs correspondent à un simple prélèvement des ressources par une main-d'œuvre à bas salaires, sansreconstitution ou amélioration des facteurs de production.
Ce qui explique, à la fois, le retard dans l'aménagementde l'espace, la persistance des masses pauvres et le recours à l'investissement étranger pour industrialiser le pays,et ceci parallèlement à la présence de secteurs dynamiques et de grandes familles capitalistes, disposant de grossesressources financières issues des phases de spéculation.
2.
Le sous-développement, un avantage pour les industries de main-d'œuvre
• Les industries qui recherchent les zones à bas salaires trouvent leur profit dans le sous-développement.
Les coûtsde production restent bas et de véritables rentes de situation enrichissent les groupes internationaux par le biais deleurs filiales.
• Par contre, l'avantage à terme est moins net pour le Brésil.
En effet, ce système suppose le maintien de bas salaires.
Ce qui signifie une épargne faible, un marché intérieurrelativement étroit car peu solvable, pas de possibilité d'amélioration des moyens de production des petitesentreprises.
Or, ce sont ces dernières qui utilisent le plus de main-d'œuvre et limitent la croissance du chômage.
Lesous-développement explique ainsi en partie la croissance industrielle mais également la lenteur du développementdes entreprises purement brésiliennes.
3.
L'immensité du territoire, un avantage pour la croissance économique
• L'immensité du Brésil, en multipliant les ressources disponibles, est un des fondements de la puissance économiquedu pays.
Cependant, leur mise en valeur suppose, soit l'emprise du capital étranger, soit d'énormes investissementspublics.
Dans ce pays, les deux voies sont suivies.
Or, la première implique une dépendance très forte à l'égard del'étranger, ce qui est un des critères du sous-développement.
La voie des investissements publics respecte.
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