Cuba de 1990 à 1994 : Histoire

L’économie de Cuba demeure dépendante essentiellement des exportations de sucre et de nickel. Plus des trois quarts du commerce extérieur de l’île s’effectuent avec l'URSS et les pays membres du COMECON, qui achètent à Cuba en devises fortes et à des tarifs préférentiels. Mais, après la chute de l’Union soviétique et du bloc socialiste, l’économie cubaine s’effondre. La Russie ne parvient plus à absorber la production de sucre, pratique désormais les prix du marché mondial et met un terme à son aide annuelle de 6 milliards de dollars. En outre, le COMECON est dissous en janvier 1991. Le manque de pétrole, de matières premières et de pièces détachées, l’absence de devises, qui empêche l’acquisition de biens de première nécessité, mettent l’industrie et l’agriculture en difficulté. La pénurie s’installe et impose le rationnement des carburants, des produits alimentaires, des médicaments et de l'électricité. Tandis que de grandes usines ferment et que l'industrie légère tourne au ralenti, le régime a recours à des centaines de milliers d’étudiants et de professeurs pour aider aux travaux agricoles ; les bœufs remplacent les tracteurs, et les bicyclettes, achetées massivement à la Chine, se substituent aux automobiles. Enfin, le manque d’engrais et des pluies torrentielles font chuter la production agricole d’un tiers en 1993. C'est dans ce contexte que le pouvoir s’engage dans la voie d'une modernisation progressive de l'économie et de l’Etat. Le 26 juillet 1993, date anniversaire de la Révolution, il décide de légaliser la détention de devises étrangères, autorise le transfert de fonds privés provenant de l’étranger (notamment des Cubains exilés aux États-Unis), ainsi que l'exercice privé de petits métiers du commerce, de l’artisanat et de services. En octobre, le gouvernement annonce la réorganisation de l’État, omniprésent dans l’économie, la réduction des dépenses publiques et du nombre des emplois dans la fonction publique, une