cours génocide des juifs et des tsiganes
Publié le 22/02/2024
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COURS_ L’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes
Les nazis ont assassin pr s de 6 millions de Juifs et environ 250 000 Tsiganes pendant la
Seconde Guerre mondiale dans les ghettos, par les groupes mobiles de tueries
(« einsatzgruppen ») et surtout dans les camps d’extermination dont Auschwitz, devenu
symbole de la Seconde Guerre mondiale et du mal absolu dans l’histoire.
Pourtant la sp ci icit du g nocide, c’est dire la destruction programm e et m thodique d’un
groupe humain, a pendant longtemps t noy e dans l’ensemble de la criminalit et de
l’univers concentrationnaire nazis.
Il faut attendre les ann es 1960 pour que se multiplient et
que l'on entende les t moignages, pour qu’ mergent des lieux de m moire, que se multiplient
des productions litt raires et cin matographiques sur ce meurtre de masse.
La Shoah occupe
d sormais une place centrale dans la m moire de la Seconde Guerre mondiale.
Pourtant le
g nocide des Tsiganes ne parvient pas encore la m me visibilit dans l’espace public, il
n’occupe pas encore la m me place dans les m moires collectives.
Pourquoi et comment la singularit des g nocides des juifs et des Tsiganes a -t-elle merg ?
Comment cette histoire s’inscrit-elle dans la m moire collective ?
I) La non reconnaissance de la spéci icité du génocide des Juifs et des
Tsiganes (1945 - années 1960).
Une mémoire partiellement refoulée.
A) L’horreur de la découverte des camps
1) Des déportés parmi d’autres.
- Le retour des d port s et la d couverte des camps nazis ont t traumatisants pour
l’opinion la in de la guerre mais les d port s « raciaux » ne sont pas distingu s des
d port s « politiques ».
Ainsi lorsque le GPRF organise le retour des prisonniers et d port s
en France, priorit est donn e aux prisonniers de guerre puis aux d port s politiques
(r sistants, otages), les d port s « raciaux » venant en dernier.
En France par exemple 4000
rescap s sur 76 000 d port s juifs regagnent le pays quand c’est le cas d’une personne sur
deux pour les d port s politiques et r sistants.
Les juifs sont donc une minorit dans la
minorit des rescap s.
- Les juifs rescap s ne revendiquent pas un statut part et leurs associations visent,
notamment en Europe de l’Est l’ migration vers la Palestine.
- Le procès de Nuremberg (1945-1946) qui ouvre la voie une justice internationale
sanctionne crimes de guerre, crimes contre la paix (d’agression) et les crimes contre
l’humanit ordonn s par les dignitaires nazis l’ gard des populations civiles en g n ral.
Et
il ouvre la voie la notion de justice transitionnelle qui doit permettre de passer d’un tat
de guerre un tat paci i , de reconstruire un vivre ensemble.
La quali ication de g nocide
propos e peu avant par Raphael Lemkin a t alors cart e.
- Pour les Am ricains le crime contre l’humanit est encore tr s subalterne Nuremberg
alors qu’il va devenir le plus grave au regard du droit international et dans la m moire de
Nuremberg.
- Pour la premi re fois des responsables politiques doivent r pondre individuellement de
crimes en raison de leurs fonction bureaucratique.
24 dignitaires accus s (21 jug s
effectivement).
C’est une parenth se dans la dimension multilat rale de la justice
internationale (Etats-Unis et URSS puis Russie hostiles sur le long terme ces institutions
de justice internationale).
- Bon nombre de criminels nazis chappent la justice.
L’ puration s’ tant termin e
rapidement, notamment en raison de la guerre froide.
- https://www.lumni.fr/video/le-proces-de-nuremberg
- Quelques proc s de criminels nazis (m decins, responsables du camp d’Auschwitz,
entreprise IG Farben) ont eu lieu la in des ann es 1940.
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2) Indifférence à l’égard du sort des Tsiganes
- Le g nocide des Tsiganes (le Porajmos: « la d voration" ou le « Samudaripen » « tuez les
tous en romani) a longtemps t minor car les pers cutions furent localis es et
dispers es.
Ainsi en France les « nomades » ont t intern s par Vichy mais n’ont pas t
d port s la diff rence des Tsiganes dans le territoire du grand Reich.
Ces camps ne sont
d’ailleurs supprim s qu’en 1946.
Les discriminations
l’ gard des Tsiganes ont
commenc bien avant la guerre et persistent bien au del partout en Europe
- Ainsi en RFA, les lois promulgu es contre les Tsiganes avant 1943 furent l gales jusqu’en
1979.
B) Un silence relatif
1) Des mémoires éclatées.
- Il faut distinguer les mémoires familiales o les victimes sont honor es de m me que
dans les organisations de rescap s, de la mémoire collective et de la mémoire of icielle
publique qui valorisent davantage les r sistants morts, les actions glorieuses par souci de
reconstruction de l’unit nationale.
En France, le « mythe r sistancialiste » (Henry Rousso),
c’est dire la l gende selon laquelle les Français auraient t tr s largement r sistants ou
favorables la R sistance est port par les gaullistes et les communistes.
Il vise retrouver
un consensus national en posant une chape de plomb sur le r le de Vichy sous l’occupation.
- Au lendemain de la guerre, les historiens concentrent surtout leurs recherches sur les
mouvements de r sistance et les grands v nements militaires.
- Des lieux de mémoire consacr s au g nocide voient cependant le jour dans les ann es
1950: le mémorial du Martyr juif inconnu érigé à Paris en 1956 et le m morial Yad
Vashem (« un monument et un nom ») inaugur en 1957 J rusalem.
- La RFA amorce un processus de réparation envers les victimes juives dans les ann es
1950 (indemnit s l’Etat d’Isra l et aux juifs de la diaspora mais refuse d’accorder des
r parations aux Tsiganes sous pr texte qu’ils auraient t pers cut s comme « asociaux » et
non au titre des lois raciales.
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2) Des témoignages peu entendus
- En Europe de l’Ouest on glori ie l’action des r sistants (y compris juifs).
On honore donc
davantage les d port s politiques que les d port s « raciaux » d’autant que les d port s
r sistants sont beaucoup plus nombreux revenir des camps.
Simone Veil, rescap e des
camps explique qu’en arrivant Paris les journalistes ne s’int ressaient qu’aux t moignages
de sa soeur Denise qui avait t d port e en tant que r sistante et non elle qui avait t
d port e en tant que juive.
« ce qui tait insupportable tait de parler et de ne pas tre
entendue » dit-elle en 1988.
Simone Veil ne parle devant la t l vision de sa d portation
qu’en 1976:
- https://www.facebook.com/Ina.fr/videos/jai-fait-%C3%A7a-en-d%C3%A9portation-lapremi%C3%A8re-fois-que-simone-veil-a-%C3%A9voqu%C3%A9-la-shoah-%C3%A0-/
699710604361309/
- Si c’est un homme de Primo Levi para t en 1947.
T moignage autobiographique clinique de
sa survie Auschwitz, tir 2500 exemplaires, le livre restera con identiel jusqu’aux ann es
1960.
- Le Journal d’Anne Frank, jeune Juive allemande r fugi e Amsterdam, d port e et
assassin e au camp de Bergen-Belsen, a t publi par son p re en 1947.
Souvent adapt au
cin ma et au th tre, traduit en 70 langues, son succ s ne s’est jamais d menti.
- En Europe de l’Est, les victimes juives sont minor es par une propagande qui insiste sur
les martyrs de la guerre patriotique anti fasciste.
- Au-dela de la dif icult extr me d’ voquer....
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