CHAPITRE I : L’IMPERIALISME EUROPEEN EN AFRIQUE Page 2 sur 63 II) La situation économique en Europe au XIXe siècle 1) la révolution industrielle et agricole Au XIXe siècle l’Europe connait une révolution industrielle et agricole. L’industrie connait un essor à travers l’invention de plusieurs machines et l’usage de nouvelles méthodes et technique de production, telles que la taylorisation et la standardisation. L’agriculture se modernisa également à travers l’usage de moyens mécaniques et scientifiques tels que les tracteurs, les engrais chimiques, les semences améliorées, etc. Taylorisation : technique inventé en 1895 par l’ingénieur américain Frederik Taylor qui consiste à organiser scientifiquement le temps de production pour en réduire le cout. Standardisation : technique qui consiste à produire en masse et en série des articles identiques. 2) Les conséquences de la révolution industrielle La révolution industrielle fut à l’origine de l’essor du capitalisme industriel. Il tirait son profit des produits manufacturiers. Ainsi au milieu du XIXe siècle le système économique de l’Europe était fondé sur le libéralisme (libre échange). Mais à partir de 1873, les grands pays industriels européens furent confrontés à des difficultés économiques. Pour lutter contre cette crise, les Nations européennes s’orientèrent alors vers la conquête de nouveaux marchés hors d’Europe dans le but de faire des profits et elles développèrent le protectionnisme. (Ensemble des mesures économiques contre le libre-échange mises en place par un pays au niveau de son commerce extérieur). III) Les causes de l’expansion européenne au XIXème siècle Plusieurs raisons ont été à l’origine de l’expansion européenne en Afrique au XIXe siècle. 1) Les causes économiques La révolution industrielle avait entraîné en Europe des transformations économiques importantes. Elle a également engendrée la naissance de nouveaux besoins notamment en matières premières agricoles et minières dont l’Afrique était pourvoyeuse. Les Européens cherchaient donc à prospecter l’Afrique dans le but de se procurer des matières premières et les possibilités de leur transformation. Les européens désiraient également s’assurer de vastes débouchés (marchés) de consommation des produits européens. Page 3 sur 63 2) Les causes politiques Le nationalisme poussa les européens à la conquête coloniale. Chaque pays européen voyait dans la conquête coloniale, l’expression de sa puissance, de son prestige1 . Les pays européens cherchaient également des positions stratégiques pour leur défense. Chaque pays européens être présent partout dans le monde et pouvoir faire entendre sa voix sur tous les problèmes. 3) Les causes démographiques Les progrès scientifiques notamment en médecine ont été à l’origine d’une explosion démographique en Europe « Baby-boom ». La population européenne a presque doublé entre 1870 et 1914. Les européens étaient à la recherche de nouvelles terres d’immigration. 4) Les causes scientifiques Au nombre des causes scientifiques, on peut citer la curiosité des chercheurs tels que les Géographes, les historiens, les ethnologues, etc. Et la volonté des européens de reconnaître les tracées des cours d’eau et de dresser une carte réaliste du continent africain. 5) Les causes humanitaires, sociales et religieuses Selon les européens, l’Afrique était une terre de sauvagerie et de barbarie. Elle était fréquemment déchirée par des guerres tribales et ethniques. Pour les européens, la colonisation s’imposait comme solution pour rétablir la paix et apporter la civilisation (langue, religion, coutumes) aux peuples africains. A cela il faut ajouter la volonté des européens d’installer les dispensaires afin d’expérimenter l’efficacité des nouvelles découvertes médicinales. Et la volonté de mettre fin à des pratiques telles que l’anthropophagie (pratique qui consiste à manger de la chair humaine). Conclusion Au XIXe siècle, l’Europe connait un essor industriel, économique et démographique important. Cela a entrainé la naissance de nouveau besoin tels que les matières premières agricoles et minières, que les européens ont jugé bon de satisfaire à travers la conquête coloniale de l’Afrique. Mais avant la conquête proprement dite, des explorateurs ont été envoyé pour sonder le continent africain. 1 Qui suscite une profonde admiration et un respect. Page 4 sur 63 Leçon2 : Les explorations et le Congrès de Berlin (3 h) 0G1: Comprendre les buts des explorations 0G2: Comprendre les causes de la Conférence de Berlin (cause principale- causes secondaires) 0G3: Analyser les conséquences de la Conférence de Berlin Introduction Au XIXe siècle, le continent africain est l’objet de plusieurs explorations aux motifs divers par les européens. De ces explorations naitront des rivalités entre Nations européennes, dont la conséquence sera l’organisation de la conférence de Berlin le 15 novembre 1884. I) les buts des explorations Les buts des explorations ce sont les causes ou les raisons des explorations du XIXe siècle. L’exploration du continent africain par les européens avait plusieurs caractères : scientifique, économique, politique, religieux. Cependant certaines explorations étaient motivées par le goût de l’aventure. 1) Les explorations à but scientifique Ces exploration avaient pour but de découvrir le cours de certains fleuves africains tels que le Niger, le Congo, le Nil. Mais aussi recueillir des informations d’ordre géographiques, linguistiques, historique sur les régions d’Afrique restées inconnues des européens. 2) Les explorations à but politique et économique Ces explorations avaient pour but essentiel de signer des traités divers avec les chefs africains. En réalité les clauses de ces traités préparaient le terrain à une future occupation des régions africaines par les européens et leur exploitation économiques. 3) Les explorations à but religieux Ces explorations avaient pour but d’apporter le christianisme aux africains, de faire supprimer l’esclavage, la barbarie, d’apprendre à lire aux africains, les soignés. Des explorations étaient l’œuvre des missionnaires. 4) Les explorations motivées par le goût de l’aventure Malgré les risques et les dangers qui les attendaient (animaux féroces, maladies tropicales, etc.) certains européens désiraient découvrir les régions africaines. C’est Page 5 sur 63 le cas de René caillé qui traverse le Sahara en vue de découvrir Tombouctou. Certaines explorations seront à la base de rivalités (conflits) entre pays européens surtout lorsque quand ces derniers convoitent le même territoire. II) les causes de la Conférence de Berlin 1) les causes de la conférence de Berlin o Les principales causes L’organisation de la conférence de Berlin est principalement due aux rivalités entre la Belgique et France à propos de l’occupation du Congo. Léopold II était depuis longtemps à la recherche d’une colonie. Ces tentatives de négociation avec le Portugal, l’Espagne et la Hollande pour racheter des colonies ont échoué. À partir d’Août 1875, le roi des Belges décida de tenter sa chance en Afrique particulièrement au Congo. C’est ainsi que Léopold II confia une mission d’exploration à Stanley pour occuper le Congo au nom de la Belgique, mais Brazza qui avait déjà exploré la région devança Stanley et occupa le Congo au nom de la France grâce à la signature d’un traité en 1883 avec le roi Makoko du Congo. Une rivalité naît ainsi entre la France et la Belgique. o Les causes secondaires L’occupation des autres territoires d’Afrique entraîne également des rivalités entre pays européens. A titre exemple, Français et Anglais se disputent les territoires de l’actuel Burkina Faso. C’est ainsi qu’à la demande du roi Belge Léopold II, le Chancelier Allemand Otto Von Bismarck convoqua une conférence internationale à Berlin pour discuter du problème du Congo et de l’occupation effective des autres territoires libres d’Afrique. 2) La conférence de Berlin La conférence de Berlin s’est tenue du 15 Novembre 1884 au 22 février 1885. Elle a réuni autour d’une table plusieurs pays européens (14) : Allemagne, AutricheHongrie, Belgique, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Suède, Turquie. A l’issu des travaux, les décisions suivantes ont été prises : L’Etat indépendant du Congo sous la tutelle de la Belgique est reconnu par tous les pays. mais le bassin est divisé entre la France et la Belgique. La liberté de commercer dans le bassin du Congo est garantie. La traite des noirs est interdite. La navigation sur les fleuves Congo et Niger est libre Le droit à l’hinterland est garanti pour tous les pays, c’est-à-dire toute Page 6 sur 63 puissance possédant déjà une base sur les côtes africaines peut occuper l’arrière-pays et le notifier aux autres puissances Il est en outre recommandé aux puissances colonisatrices de protéger les missions religieuses, charitables et scientifiques afin de faire triompher la civilisation en Afrique. L’enclave de Cabinda est reconnue comme possession portugaise. Au titre des conséquences de la conférence de Berlin, nous pouvons évoquer la fin des conflits entre Nations européennes, l’accélération du partage et de la conquête de l’Afrique. La conférence a en outre modifié le caractère de l’expansion coloniale. Ainsi, l’impérialisme militaire l’emporta sur l’impérialisme géographique et économique. La conférence de Berlin favorisa également le partage de l’Afrique en plusieurs colonies séparant du même coup certains peuples africains à l’instar des lobi divisés entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Conclusion Les rivalités entre puissances européennes à travers l’exploitation de l’Afrique ont été à l’origine de l’organisation entre 1884 et 1885 de la conférence de Berlin. Celle-ci à accélérer le partage et le conquête de l’Afrique par l’Europe à l’aube du XIXe siècle. Mais les africains sont-ils restés passif face à la conquête de l’Afrique par l’Europe ? Quelques explorateurs du continent africain NOM PAYS D'ORIGINE DATE DU VOYAGE RÉGION EXPLORÉE Diogo Cam Portugal 1482- 1486 Il explora l'embouchure du Congo et une partie de la côte occidentale de l'Afrique. James Bruce GrandeBretagne 1770- 1771 Il atteignit la source du Nil Bleu et suivit cette rivière jusqu'à son confluent avec le Nil Blanc. Mungo Park GrandeBretagne 1795- 1796 Il remonta la Gambie, traversa le nord de la région de Kaarta, au Mali, et atteignit le fleuve Niger. René Caillié France 1828 Parti du Sénégal, il fut le premier Français à atteindre Tombouctou. David Livingstone GrandeBretagne 1849- 1871 Il traversa le sud de l'Afrique; il explora le Zambèze, les chutes Victoria et les lacs Chilwa et Nyasa (Malawi). Heinrich Barth Allemagne 1850- 1855 Il fit d'importantes explorations en Afrique de l'Ouest, visita le cours supérieur de la Bénoué et Tombouctou. Sir Richard Francis Burton GrandeBretagne 1854- 1858 Il visita La Mecque; il explora la Somalie, l'Éthiopie et le lac Tanganyika. John Hanning Speke GrandeBretagne 1856- 1862 Il explora le lac Victoria, qu'il identifia comme étant l'une des sources du Nil. Sir Samuel White Baker GrandeBretagne 1861- 1864 Il explora des affluents du Nil en Éthiopie et le lac Albert, en Afrique centrale. Sir Henry Morton Stanley GrandeBretagne 1874- 1889 Il explora le lac Edward, releva le tracé du lac Tanganyika, où il retrouva Livingstone, et descendit le Congo depuis Nyangwe jusqu'à son embouchure. Puis il explora le Ruwenzori, en Afrique centrale. Verney Lovett Cameron GrandeBretagne 1875 Il fut le premier européen à traverser l'Afrique équatoriale d'est en ouest. Page 7 sur 63 Leçon 3 : Les conquêtes et les résistances en Afrique de l’Ouest 0G1: Connaître l’œuvre des résistants en Afrique occidentale Soudano sahélienne (exemple : Samori, Lat Dior, El Hadji Omar Tall, Amadou, Naaba, Wobgo,) 0G2: Connaître l’œuvre des résistants en Afrique occidentale Côtière Humide (exemple : Gbéhanzin, Ashanti…) 0G3: Comprendre les causes de l’échec des résistances Introduction A l’issu de la conférence de Berlin, l’Afrique a été partagée sur le papier mais la conquête sur le terrain s’annonce difficile. En effet, les européens vont se heurter un peu partout à des résistances notamment en Afrique de l’Ouest. I) Caractéristique générale des résistances. L’expansion européenne en Afrique s’est heurtée à plusieurs résistances notamment : La résistance des royaumes africains traditionnels : le Dahomey, l’Ashanti La résistance des chefs africains tels que El hadj Omar Tall, Ahmadou, Samory Touré, Lat Dior Diop. La résistance des peuples tels que les Lobis, les Samo. Ces différentes résistances peuvent être classées en deux (02) grands types : - La résistance active c’est-à-dire les résistances armées - La résistance passive c’est-à-dire les résistances non armées. II) Les conquêtes et les résistances en Afrique Occidentale Soudano-Sahélienne 1) La résistance d’Ahmadou L’empire Toucouleur qui regroupait les pays du Sénégal de la Gambie et du Fouta Djalon fut créé par El Hadj Omar Tall un marabout Toucouleur. El Hadj omar Tall s’opposait à l’implantation des français. Il lutta ardemment contre Louis Faidherbe (Gouverneur du Sénégal). En 1964 il trouva la mort suite à une révolte des Peulh du Macina2 . Son fils Ahmadou lui succéda, mais très tôt celui-ci fut confronté à des difficultés internes. Il signa en 1881 un traité de protectorat avec les français. Trahissant ce même traité, Ahmadou fut attaqué par les français en 1889. Il 2 Macina, région centrale du Mali, recouvrant le delta intérieur du Niger. Page 8 sur 63 lança un appel à la guerre sainte et il résista fermement. Finalement vaincu, il se réfugia à Sokoto au Nigéria actuel où il mourut en 1898. Les français intégrèrent cette région à l’AOF (Afrique Occidentale Française). 2) La résistance de Lat Dior Diop Au Sénégal, Lat Dior Diop a été l’un des opposants à l’implantation coloniale souverain du Cayor en 1862, il s’oppose aux français qui avaient annexé son royaume en 1864. En 1879, il se réfugia dans le Baol et poursuivit la guérilla. Le 26 Octobre 1886, il meurt entourer de ses derniers guerriers. 3) La résistance de Samory Touré D’origine Malinké, Samory Touré crée un vaste empire dans le Haut Niger dont la capitale était Bissandougou. Les français contrôler l’Afrique occidentale se heurtèrent à Samory. Ce dernier possedait une puissante armée (les sofas) bien organisés et équipés ce qui lui permit de mener une longue guérilla contre les colonisateurs. Sa résistance inspirée du Djihad (guerre sainte) dura ainsi 17 ans. En 1894, Bissandougou est incendiée par les français, mais Samory refusa de capituler. Il se déplaça ainsi vers l’Est en pratiquant la technique de « la terre brûlée ». Il arriva ainsi à prendre Kong, Bouna et Séguéla dans le Nord de la Côte d’Ivoire où il fonda un nouvel empire. Mais l’avancée des français et des anglais obligea Samory à reprendre les armes. Le 29 septembre 1898, Samory est surprit et arrêté dans son camp de Guelemou par les français. Il fut déporté au Gabon où il mourut en 1900. III) Les conquêtes et les résistances en Afrique occidentale côtière et humide 1) La résistance du Dahomey Béhanzin roi du Dahomey s’opposai à l’implantation des européens dans son royaume. En 1892 une mission de l’armée française dirigée par le colonel Dodds fut constituée pour écraser la résistance de Béhanzin. L’armée française livra une longue bataille contre celle de Béhanzin composée en partie des célèbres amazones. Finalement l’armée française sortira victorieuse. En 1894 Béhanzin est capturé et exilé. Il mourut en 1906 en Algérie. Les français imposaient ainsi leur domination sur toute la région. 2) La résistance du royaume Ashanti Au milieu du XVIIe siècle, le royaume Ashanti résistait à la Grande Bretagne qui tentait d’en prendre le contrôle. En 1896, une troupe anglaise prit Koumassi la capitale. Le souverain Ashanti Prempeh fut capturé et exilé ainsi que les principaux Page 9 sur 63 notables. L’Ashanti fut ainsi intégré à la Gold Coast (actuel Ghana) mais la population poursuivit longtemps la résistance. IV) Les causes de l’échec des résistances En dehors de l’Ethiopie qui a su infligé une défaite aux colons italiens, aucune autre forme de résistance n’a pu faire échouer la conquête de l’Afrique par l’Europe. Plusieurs raisons sont à l’origine de l’échec des résistances africaines à la colonisation. On peut citer entre autres : Les européens ont bénéficié de la supériorité technique et stratégique au détriment des africains. Ils ont utilisé des armes à feu contre les africains qui n’étaient souvent armés que d’armes blanches (coupe-coupe, flèche, lance, gourdin etc.) Ils ont également utilisé des armes à répétition quand cela était pour venir à bout des armées africaines qui utilisaient eux même des armes à feu. Les européens avaient des stratégies militaires mieux élaborées en plus ils utilisaient des africains pour conquérir des régions situées loin de la leur. Les européens ont souvent eu recourt à la négociation pour éviter les affrontements entre eux sur le sol africain. Ainsi le congrès anti-esclavagiste de Bruxelles de 1890 interdisait la vente d’arme à feu aux africains pour faciliter la conquête, la conférence de Brazzaville s’inscrit également dans cet ordre d’idée. Les africains en plus de leur infériorité technique et stratégique ont été incapable de s’unir contre les conquérants européens. En effet Ahmadou refusa de s’unir à Samory. Certains peuples pour éviter d’affronter les européens sachant qu’ils perdraient ont préféré se soumettre à eux ou même collaborer avec eux dans la conquête d’autres peuples. Cette absence d’unité entre les peuples africains a été l’une des raisons les plus déterminantes de leur échec face aux colonisateurs européens. Conclusion Malgré la ferme volonté des africains de préserver leur territoire et leur liberté, ils n’ont pas pu résister aux conquérants européens. Cela est dû en partie au manque d’unité entre africains pour lutter contre les colonisateurs européens. Page 10 sur 63 Leçon4 : Les conquêtes et les résistances au Burkina Faso 0G1: Connaître les étapes de la conquête du Burkina Faso 0G2 : Connaître l’œuvre des résistants au Burkina Faso OG3: Analyser les causes de l’échec des résistances au Burkina Faso Introduction A la fin du XIXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des puissances européennes notamment la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne. L’expansion européenne s’est heurtée un peu partout à la résistance des peuples de l’actuel Burkina Faso. I) les étapes de la conquête du Burkina Faso 1) la conquête du Gulmu Le Gulmu suscitait la concurrence notamment entre les Français et les allemands. En juillet 1894, le Gouverneur du Dahomey Victor Ballot reçoit des instructions de Delcassé, ministre français des colonies : « devancé par tous les moyens les anglais et les allemands au Gulmu » Ainsi le commandant Decoeur part de Porto-Novo secondé par le lieutenant Baud. Decoeur parvient à Diabo le 29 janvier 1895 en passant par Pama, il atteint Fada N’Gourma et signe le 20 janvier 1895 un traité avec le Numbado (roi du Gulmu). Ce traité plaçait le Gulmu sous protectorat exclusif de la France. Parti du Togoland en 1895, la mission allemande Grüner Von Karnap et Von Zech dans l’espoir de devancer les français dans la conquête du Gulmu signent un traité avec le chef de Matiacoali la même année. C’est ainsi que le lieutenant Baud revint au Gulmu en février 1897 et installe un poste de 15 hommes à Pama. 2) La conquête des pays moose, gourounsi et des pays du Nord de l’actuel Burkina Faso. Le Gouverneur du Soudan français, Grodel reçoit le 18 février 1895, des instructions urgentes du Ministre français des colonies pour envoyer des missions dans les pays de la Haute Volta. C’est ainsi qu’une mission est confiée au Commandant Destenave, il devait se rendre d’abord dans les pays moaga et Gourounsi puis remonté sur Dori et le Liptako. Le 27 avril 1895, le Jelgodji est placé sous protectorat français. Le 18 mai 1895, Naba Baogo place le Yatenga sous protectorat français, son successeur Naaba Bulli confirme ce traité le 1er Novembre 1895. L’Emir du Liptako accepte le protectorat français le 4 Octobre 1895. La mission Destenave n’atteindra pas Ouagadougou. Page 11 sur 63 Une autre mission dont le but est de devancer les anglais à Ouagadougou et à Sati capitale du Gourounsi est constituée et placée sous le commandement du Lieutenant Voulet et de son adjoint Chanoine. La mission entre à Ouagadougou le 1er septembre 1892 sans grande résistance. Le drapeau français est hissé sur le palais du Moogho Naaba qui l’a deserté. Satisfait des resultats obtenus à Ouagadougou, Voulet continu sur le Gourounsi. Il arrive le 19 Septembre à Sati et signe un traité avec Hamaria (roi du Gourounsi). Le 15 octobre 1896, Voulet est de retour à Ouagadougou en repartant sur Bandiagara, il traverse le pays moaga et livre quelques batailles. (il repousse ainsi les attaques du Boussouma Naaba avant d’entrer dans sa capitale Boussouma). Voulet revint à Ouagadougou le 23 Décembre 1896 et signe le 20 janvier 1897 un traité avec Kouka Koutou intronisé sous le de Naaba Siguiri. 3) La conquête des pays de la Boucle du Mouhoun Parti de Segou en février 1897, la colonne de la Volta dirigée par le Commandant Valet arrive à Lanfiéra puis à Toma le 23 janvier 1897 où elle installe son quartier général. De là plusieurs missions de conquête du Sud de l’actuel Burkina Faso sont envoyées. Le Capitaine Cazemazou descend en direction du pays Dagara et Lobi. Il arrive à Diébougou le 4 Mai 1897 et signe un traité avec le chef de cette localité. La commandant Caudrelier se trouvant dans la région de Bobo Dioulasso signe un traité de protectorat avec Bakatou Ouattara, chef de Lokosso. Le 23 novembre 1897, un poste militaire est créé à Bobo-Dioulasso sous la direction du Lieutenant Sagoltz. II) Les résistances à la conquête coloniale de l’actuel Burkina Faso 1) La résistance de Naaba Wobgo (Boukary Koutou) Après la signature du traité du 18 Mai 1895 avec Naaba Baogo, roi du Yatenga, Destenave envoie un message au Moogho Naaba Wobgo pour lui demander la signature d’un traité avec la France. La réponse du Moogho est un Non catégorique. Après la prise de Ouagadougou le 1er Septembre par la mission VouletChanoine, Naaba Wobgo déserte son palais et organise une contre-attaque qui fut repoussé le 7 septembre 1896. Naaba Wobgo est poursuivi en vain par les français 2 jours. Il se réfugia finalement dans le Nord de la Gold Coast actuel Ghana. De là il tenta à nouveau de recouvrer son trône par le Biais des anglais, mais sa tentative échoua. Page 12 sur 63 2) La résistance des Lobis et des Samos (résistances de la boucle de la volta noire) En 1898, le lieutenant Dutheil de la rochère conduit une mission en pays Lobi pour installer dans le Sud de la région de Gaoua une dizaine de poste militaire destinée à barré la route aux anglais. En 1901, l’administration française crée le cercle du Lobi, la capitale fut établie à Gaoua. Toutes ces créations de postes administratifs suscitent la réaction des Lobis. Les Lobis s’en prennent alors aux français. En novembre 1898, les populations de Bati attaquent un détachement de l’armée française à coup de flèches. L’insécurité règne en pays lobi, en 1912 devant l’inégalité des forces les Lobis renoncent à l’attaque directe du colonisateur. La résistance prit la forme d’une guérilla, en effet les Lobis se retranchèrent dans les montagnes puis ils organisèrent nuitamment des attaques contre les cibles françaises. Jusqu’à la première guerre mondiale, les français n’ont pas pu trouver une politique convenable pour écraser la résistance des Lobis. Les Samos opposèrent également une vive résistance aux colonisateurs français. III) Les causes de l’échec des résistances au Burkina Faso Plusieurs causes sont à l’origine de l’échec des résistances au Burkina Faso. Ce sont notamment : La supériorité militaire et technique des français sur les Burkinabè. A titre d’exemple, la mission Voulet-Chanoine a pu mettre en déroute Naaba Wobgo grâce à sa supériorité technique. Le manque de solidarité entre les peuples résistants voltaïques. L’absence d’armée de métier (une armée permanente) Les conflits internes dans les royaumes et les sociétés de l’actuel Burkina Faso. Conclusion A l’aube du XXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des puissances européennes. La France sortira victorieuse de cette conquête, elle a cependant été confrontée à des résistances notamment en pays moaga et lobi. Page 13 sur 63 Leçon5 : La carte politique de l’Afrique au début du XXème siècle 0G1 : Analyser la carte politique de l’Afrique au début du XXème siècle Introduction Après les explorations la conférence de Berlin et les conquêtes, l’Afrique fut entièrement sous domination coloniale seuls deux (02) Etats sont restés indépendants. I) Les Etats indépendants Après la conquête de l’Afrique, quelques Etats sont restés indépendants notamment le Libéria et l’Ethiopie. Le Libéria est resté indépendant car il été fondé en 1847 par les Etats Unis pour les anciens esclaves qui désiraient retourner en Afrique. L’Ethiopie est resté indépendant grâce à une vive résistance opposée aux colons italiens à la bataille d’Adoua en 1896. II) Les possessions européennes en Afrique 1) Les possessions françaises Les possessions françaises en Afrique Occidentale étaient les territoires du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), du Dahomey (actuel Benin), du Soudan Français (actuel Mali), de la Mauritanie, de la Guinée française et du Niger. Ces territoires formaient l’Afrique Occidentale Française (A.O.F) Les possessions françaises en Afrique Equatoriale étaient les territoires du Gabon, du Congo Brazzaville, de l’Oubangui Chari (actuel république centrafricaine), du Tchad. Ces territoires formaient l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F) En Afrique du Nord, les possessions françaises étaient l’Algérie et la Tunisie Dans l’océan indien : Madagascar. 2) Les possessions anglaises En Afrique de l’Ouest : la Gambie, la Gold Coast, la Sierra Leone et le Nigéria. En Afrique australe : l’Afrique du Sud, le Malawi, la Rhodésie du Sud (Zimbabwe), la Rhodésie du Nord (Zambie), du Bechuanaland (Botswana) le Page 14 sur 63 Swaziland et le Lesotho En Afrique de l’Est : le Kenya, l’Ouganda. En Afrique du Nord : l’Egypte. 3) Les possessions Portugaises En Afrique de l’Ouest : la Guinée Bissau, les Îles du Cap Vert et de Sao Tomé et Principes dans l’Atlantique. En Afrique Australe : le Mozambique, l’Angola (à cheval entre l’Afrique centrale et australe), l’enclave de Cabinda (enclave de l’Angola, en Afrique centrale, bordée à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la république du Congo et à l’est et au sud par la République démocratique du Congo). 4) Les possessions espagnoles En Afrique du Nord : le Sahara Occidental (SaharaOccidental, territoire d’Afrique du nord-ouest, limité au nord par le Maroc et au nord-est par l’Algérie, bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, et limité à l’est et au sud par la Mauritanie). En Afrique centrale : la Guinée Equatoriale 5) Les possessions allemandes En Afrique de l’Ouest : le Togoland En Afrique centrale : le Cameroun, le Rwanda, le Burundi En Afrique australe : la Namibie En Afrique de l’Est : le territoire de l’Afrique orientale allemande (actuelle Tanzanie) 6) Les possessions italiennes La Somalie Italienne (actuelle Somalie), la Lybie et l’Erythrée 7) Les possessions Belges En Afrique centrale : le Congo Léopoldville (actuelle RDC) Conclusion La carte politique de l’Afrique au début du XXe siècle fait surtout ressortir la Page 15 sur 63 présence des Français et des Anglais. Ainsi à la veille de la première guerre mondiale, l’Afrique était presque entièrement repartie en les Nations Européennes. Page 16 sur 63 Leçon1 : La Première Guerre Mondiale : causes, étapes, conséquences implication du Burkina et de l’Afrique (3H) OG1: Comprendre les causes OG2: Analyser les étapes OG3: Analyser les conséquences OG4: Evaluer les implications du Burkina Faso et de l’Afrique Introduction Au XIXe siècle, la révolution industrielle transforme l’Europe et lui donne les moyens de dominer le monde. Mais les rivalités entre Nations européennes provoquent de graves tensions qui conduiront à la première guerre mondiale. I) Les causes de la guerre 1) Les causes lointaines a) Une série de graves crises Au début du XXe siècle, des rivalités grandissantes opposèrent les puissances européennes. Les nationalistes incitaient les gouvernements à affirmer leur puissance. Les rivalités se situent d’abord dans le domaine économique. La Grande Bretagne notamment s’inquiétait de l’essor industriel de l’Allemagne. Dans le domaine politique, des rivalités existaient également. Depuis la conférence de Berlin, l’Allemagne voulait conquérir les meilleurs positions stratégiques et commerciales dans le monde : la Welpolitik (politique mondiale). En 1905 et en 1911, l’Allemagne et la France s’opposèrent violemment à propos du sort du Maroc, une colonie française que les allemands convoitaient. Un accord permis d’éviter de justesse la guerre. La France revendiquait également L’Alsace et la Lorraine, qu’elle céda à l’Allemagne après sa défaite de 1880. L’Allemagne comptait également s’étendre à l’Est sur le territoire de la Russie. L’Autriche Hongrie et la Russie convoitaient les Balkans, plusieurs fois en 1909, en 1912 et en 1913 la conquête des Balkans mit l’Europe au bord de la guerre. Ces crises économiques et politiques en Europe au début du XXe siècle provoquèrent une véritable course aux armements. Chaque puissance se préparait à une guerre qui se dessinait à l’horizon. CHAPITRE II : L’EVOLUTION DU MONDE DE LA FIN DU XIXEME SIECLE AU MILIEU DU XXème SIECLE Page 17 sur 63 b) La formation des deux camps Après la guerre de 1870, par crainte de Revenge de la France suite à la perte de l’Alsace et de la Lorraine, le chancelier allemand Bismark signa une alliance avec l’Autriche-Hongrie et l’Italie. C’est la création de la Triple Alliance ou Triplice en 1882. La France répondit à cette menace en signant des traités d’alliances avec la Russie et la Grande Bretagne, c’est la création de la Triple Entente ou l’Entente en 1907. Chaque pays s’engageait à aider militairement ses alliés en cas d’attaque. Par ce jeu d’alliances, une guerre entre deux pays des deux camps se propagerait immédiatement à l’ensemble de l’Europe. 2) Les causes immédiates Le 28 juin1914, un évènement déclencha le premier conflit mondial. L’Archiduc François Ferdinand héritier du trône d’Autriche Hongrie est assassiné à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) par un étudiant bosniaque (Gavrilo Princip). L’Autriche Hongrie adressa d’abord un ultimatum à la Serbie puis le 28 juillet 1914 soutenu par l’Allemagne, l’Autriche Hongrie déclara la guerre à la Serbie. En quelques jours le jeu des alliances précipitèrent l’Europe dans la guerre, seul l’Italie se déclara neutre. Des deux côtés, les belligérants pensaient que la guerre serait de courte durée. L’Allemagne espérait vaincre la France en quelques semaines grâce à son armement moderne. L’Entente comptait sur sa supériorité numérique pour vaincre la Triplice. Enfin de compte la guerre dura quatre ans. II) Les étapes de la guerre 1) La guerre en Europe - La guerre de mouvement (1914) : Sur le front Ouest la stratégie de l’Allemagne est de mener une guerre éclair (Blitz Krieg). L’Allemagne envahit la Belgique (pays neutre) et le Nord de la France. Elle sera arrêtée sur la Marne (cours d’eau du Nord-Est de la France) en septembre 1914 par l’armée française commandée par le général Joffre. Sur le front Est, le Général allemand Hindenburg stoppe l’avancée des russes à Tannenberg (village du nord-est de la Pologne) en Août 1914. - La guerre des tranchées ou guerre de position (Novembre 1914-Mars 1918) : De la mer du Nord à la Suisse, français et allemands se combattent dans des tranchées (fossés). Dans cette étape de la guerre, la batail de Verdun (ville du nordest de la France) au cours de l’année 1916 fut la plus meurtrière. On estime le nombre des soldats tués à environ 700 000. Dans les deux camps, de nouveaux pays entrent en guerre : la Belgique et le Japon (1914), l’Italie (1915) et le Portugal (1916) se rallièrent à l’Entente. Tandis que Page 18 sur 63 l’empire Ottoman (1914), la Bulgarie (1915) et la Roumanie (1916) entrent en guerre aux côtés de la Triplice. Dès septembre 1914, les Alliés ont proclamé un blocus naval à l’encontre de l’Allemagne pour asphyxier son économie. L’Allemagne répliqua en pratiquant la guerre sous-marine à partir de février 1917 à l’encontre des Alliés. Elle coula les navires alliés et tous les navires suspectés de commercer avec les alliés. 2) La mondialisation de la guerre (1917) L’année 1917 fut décisive dans l’issue de la guerre. En effet, les Etats Unis entraient en guerre aux côtés de l’Entente tandis que la Russie s’en retirait. La guerre sous-marine déclenchée par l’Allemagne provoqua l’entrée des Etats Unis s’étaient opposés à tout type de guerre maritime. En effet, le 06 Avril 1917 les Etats Unis déclarèrent la guerre à l’Allemagne. Environ 2 millions d’hommes vont constituer Les troupes américaines, commandées par le général John Pershing, sur les champs de bataille en novembre 1918. Les Etats Unis apportaient ainsi un soutien déterminant à l’Entente. La guerre pesait lourdement sur la Russie, son économie était très affaibli, la colère de la population russe grandissait. En février 1917, une première révolution secoua le pays. En octobre 1917, lors d’une seconde révolution, les nouveaux dirigeants (Bolcheviks) signèrent avec l’Allemagne et l’Autriche Hongrie l’Armistice de Brest-Litovsk le 15 décembre 1917. La Russie se désengagea ainsi de la guerre. Ainsi l’Allemagne et l’Autriche Hongrie concentrèrent leur force sur le front Ouest. Brest-Litovsk : aujourd'hui Brest, en Biélorussie, pays de l’est de l’Europe et ancienne république de l’URSS, la Biélorussie est indépendante depuis 1991. Sa capitale est Minsk. 3) La victoire des alliés et la fin de la guerre (1918) A partir de 1917, lors de la seconde bataille de la Marne, les allemands lancèrent une vaste offensive (attaque) contre les alliés. En juillet 1918 une violente contreoffensive franco-américaine commandée par le Marechal Foch obligea les allemands à replier. En Août 1918, une contre-offensive massive est alors entamée par les Alliés. Elle entraînera la capitulation de l’Allemagne trois mois plus tard. Les autrichiens furent battu dans les Balkans et en Italie. Ils signèrent l’armistice le 3 novembre 1918. Mais au paravent la Bulgarie (28 septembre 1918) ; la Turquie (30 Octobre 1918), signèrent l’armistice. L’Allemagne affaibli par la défaite de son allié et par une révolution à Berlin (3-9 Novembre 1918) se résigna à son tour. Le 11 Novembre 1918 l’Allemagne signa l’armistice de Rethondes (forêt située au centre-Nord de la France). Page 19 sur 63 III) Les conséquences de la guerre. 1) Le Bilan Humain et moral Les pertes en vie humaine s’élèvent à environ 8 millions de morts. A cela s’ajoutent des millions de disparus, des mutilés, veuves et des orphelins. On note également le déclin moral de l’Europe. En effet, en Afrique, la guerre fit perdre aux blancs leur prestige et le mythe de leur invincibilité. 2) Les conséquences économiques et matérielles L’Europe perd sa place de leader de l’économie mondiale et enregistre de lourdes pertes financières. La France : environ 125 milliards de Francs or ; l’Allemagne : environ 200 milliards de Mark ; l’Angleterre : environ 260 milliards de Livre sterling. En outre l’Europe s’endette notamment auprès des Etats Unis pour sa reconstruction. Les destructions matérielles sont très importantes. Elles affectent durement les habitats, les infrastructures (routes, ponts, usines…). A cela s’ajoute des sols pollués par de milliers de cadavres humains. Deux nouveaux pays ont accru leur puissance : les Etats Unis, le Japon, le Brésil, le Canada, l’Argentine, l’Australie…. 2) Les conséquences politiques. a) La signature du traité de Versailles La signature du traité de Versailles par l’Allemagne le 28 juin 1919, modifia la carte politique de l’Europe : - L’empire austro-hongrois (Autriche-Hongrie) éclate pour donner naissance deux Etats séparés : l’Autriche et la Hongrie. - L’empire Ottoman devient la Turquie - De nouveaux Etats sont créés : la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. - L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Finlande deviennent indépendantes. - L’Allemagne perd les territoires de l’Alsace et la Lorraine au profit de la France. L’Allemagne perd également environ 10% de son territoire et ses colonies africaines : le Togoland, le Cameroun, le Rwanda, le Burundi, le sud-Est africain (actuel Namibie) et l’Afrique orientale allemande (actuel Tanzanie). L’Allemagne est en outre condamnée à de lourdes réparations et elle est rendu seul responsable de la guerre. Page 20 sur 63 b) La création de la Société des Nations (SDN) A l’initiative du président américain Wilson, la SDN fut créée par les vainqueurs. Son siège fut établit à Genève en Suisse. Elle comptait lors de sa création 32 membres, et elle a réuni jusqu’à 60 pays excepté les Etats Unis. La mission de la SDN était de garantir la paix dans le monde, elle devait arbitrer les conflits entre les pays et éviter que ne survienne un second conflit mondial. La SDN était également chargée de veiller sur certains territoires coloniaux confiés aux vainqueurs notamment les anciennes colonies allemandes. NB : Paradoxalement, bien que la SDN ait été créée à l’instigation du président des ÉtatsUnis, qui faisait partie du comité de rédaction du pacte, celui-ci n’a jamais été ratifié par le Sénat américain en raison de l’article X, selon lequel chacun des membres s’engageait à préserver l’indépendance territoriale des autres et à intervenir en cas d’agression. IV) Les implications du Burkina Faso et de l’Afrique 1) La contribution de l’actuel Burkina Faso et l’Afrique à l’effort de guerre Les colonies ont contribué militairement à l’effort de guerre. En effet, les européens ont mobilisé en Afrique plusieurs milliers de soldats appelés « Tirailleurs sénégalais » ces soldats provenaient de la plupart des colonies. Les recrutements de soldats de la France en Afrique noire et Septentrionale sont estimés à 600 000 hommes. Les colonies ont également contribué économiquement en fournissant aux belligérants des matières premières minérales et agricoles. Elles ont en outre contribué financièrement à l’effort de guerre par le paiement de l’impôt. 2) Les conséquences du conflit au Burkina Faso actuel et en Afrique Au titre des conséquences du conflit en Afrique, on peut retenir : - La mort et la disparition de milliers de tirailleurs. A cela s’ajoute de nombreux mutilés au sein des tirailleurs. - Le partage des colonies allemandes aux vainqueurs : le Togoland et le Cameroun à la France ; La Namibie et la Tanzanie actuelles à l’Angleterre ; le Rwanda et le Burundi à la Belgique. - L’éveil des nationalismes anticoloniaux dans les colonies. - L’introduction de nouvelles maladies contractées aux champs de bataille. Conclusion Les rivalités politiques et économiques entre puissances européennes ont à la première guerre mondiale. Cette guerre a ruiné l’Europe tandis que les Etats Unis sont devenus la première puissance économique mondiale. Le règlement du conflit en lui-même ne comportait-il pas les germes d’un second conflit mondial ? Page 21 sur 63 Leçon 2 : La Révolution russe de 1917 et ses prolongements (2 H) OG1: Comprendre les causes OG2: Analyser les étapes OG 3: Analyser les prolongements (guerre civile, institution du socialisme comme système économique, social et politique dans l’empire russe Introduction Une révolution politique peut être définie comme un ensemble de mouvement qui provoque un changement de régime politique. Durant l’année 1917, la Russie connaîtra deux révolutions successives. Quelles sont cependant les causes, les étapes et les prolongements de ces révolutions ? I) Les causes de la révolution Russe 1) Les causes politiques Elles sont liées à la dictature du Star. En effet, Jusqu’au début du XXe siècle, le système politique de la Russie était toujours fondé sur la monarchie absolue. L’empereur ou le Tsar détenait tous les pouvoirs. Sous le règne du Tsar Nicolas II, une assemblée élue fut créée (la Douma), malgré cela le Tsar conserva son pouvoir autocratique (pouvoir absolu). Ce climat favorisa la naissance de partis révolutionnaires : Les socialistes-révolutionnaires : ils revendiquent le partage des terres des grands domaines. Les sociaux-démocrates : constitués des Menchéviks et des Bolcheviks : les menchéviks désiraient une évolution lente de la société russe vers le socialisme tandis que les Bolcheviks désiraient un changement immédiat. A la dictature du Tsar s’ajoute : - Le mauvais équipement de l’armée russe et les lourdes pertes humaines de l’armée russe pendant la première guerre mondiale (2 millions de morts plus 4 millions de mutilés) 2) Les causes économiques Elles sont liées aux mauvaises conditions de vie et de travail des ouvriers. A cela s’ajoute l’inflation et les pénuries alimentaires du fait de la participation de la Russie à la première guerre mondiale, ainsi que l’inaction du gouvernement du Tsar face à ces problèmes socio-économiques. Page 22 sur 63 3) Les causes sociales Elles sont liées à l’accaparement des terres par le Tsar et les nobles. En effet 40% des terres appartenait aux Tsar et aux nobles. Cela favorisa l’apparition de deux classes de paysans : les Koulaks (paysans riches proche du Tsar) et les Moujiks (paysans pauvres sans terres) II) Les étapes de la révolution russe 1) La révolution de février 1917 En février 1917 des manifestations spontanées éclatent à Petrograd la capitale, elles sont organisées par des milliers de femmes qui revendiquent de meilleures conditions de vie. Elles sont soutenues par les ouvriers et les paysans ainsi que des soldats qui refusent de tirer sur la foule. Ces manifestations obligèrent le Tsar Nicolas II à abdiquer (démissionner) le 03 Mars 1917. La Bourgeoisie libérale et démocrate s’empara du pouvoir et constitua un gouvernement provisoire dirigé par Kerenski. Ce gouvernement décida de poursuivre la guerre et rejette à plus tard les reformes sociales que la population russe attendait avec impatience. Cette situation sera à l’origine de la seconde révolution. 2) La révolution d’Octobre 1917 Révolte à nouveau des ouvriers, des soldats et des paysans mécontents des décisions du gouvernement Kerenski. Soutenu par la population, les Bolcheviks dirigés par Lénine prirent le pouvoir lors d’une seconde révolution le 25 Octobre 1917. Un gouvernement entièrement Bolcheviks est mis en place. Les Bolcheviks par le biais de Lénine s’engagent à conclure la paix avec l’Allemagne, et à résoudre les problèmes socio-économiques et politiques du pays. III) Les prolongements ou les conséquences de la révolution russe de 1917 1) L’instauration d’une série de reformes Pour se consacrer aux affaires internes de la Russie, Lénine négocia la paix avec l’Allemagne (Signature de l’armistice de Décembre 1917). Lénine et ses compagnons travaillèrent ensuite à transformer la société russe. Leur objectif était de supprimer la propriété privée des biens, mais ils se heurtèrent aux nobles (qui désiraient le retour du Tsar) et aux minorités nationalistes (qui désiraient des républiques autonomes) Le gouvernement révolutionnaire Bolcheviks quitta Petrograd pour s’installer au Page 23 sur 63 Kremlin à Moscou et créa une police politique (la Tcheka) chargé de traquer les opposants. Ces mesures suscitent dans tout le pays de violentes oppositions. Ainsi de 1918 à 1921, la Russie est déchirée par une guerre civile. 2) La guerre civile de 1818 à 1921 Le gouvernement Bolcheviks par le biais de Trotski constitua une armée appelé « l’armée rouge ». Elle devait faire face à une armée d’opposants appelée « armée blanche » soutenue par les pays occidentaux notamment la France et la Grande Bretagne. La guerre civile dura jusqu’en 1921, l’armée rouge sortie victorieuses de cette guerre. 3) La réorganisation de l’économie russe Après la victoire des communistes en 1921, Lénine décida de faire une pause dans les reformes pour renforcer le pouvoir communistes. Il lança la NEP (Nouvelle Politique Economique) qui autorisait partiellement le privé à investir dans les secteurs agricoles et industriels, avec la NEP, l’économie russe se redressa. 4) La fédération de la Russie et l’instauration du socialisme En 1922, pour répondre aux désirs d’indépendance des minorités nationales la Russie se transforma en fédération d’Etats : l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS). En 1924 Lénine mourut, deux (02) de ses compagnons à savoir Léon Trotski et Joseph Staline rivalisèrent durant trois (03) ans pour lui succéder. Staline l’emporta en 1927. Sous Staline les reformes fut accélérée. Des plans quinquennaux (5 ans) qui fixaient les objectifs de chaque acteur (Etats, entreprises, etc.) ont été adoptés. Ces plans donnaient la priorité à l’industrie. Dans le secteur agricole, la collectivité des terres a abouti à la création de grandes coopératives de production (Kolkhozes) et de fermes d’Etat (Sovkhozes) Malgré les progrès économiques la vie des soviétiques étaient très rude. Staline imposait aux soviétiques une dictature sanglante. Conclusion Plusieurs raisons sont à l’origine de la révolution russe de 1917. Nous avons entre autre le pouvoir autocratique du Tsar. La révolution de déroula en deux étapes, une première révolution eu lieu février et la seconde en Octobre 1917. La guerre civile de 1918 à 1921 et l’institution de l’URSS sont entre autres les prolongements de cette révolution. Page 24 sur 63 Leçon3: La crise économique de 1929 (2 H) OG1: Comprendre les causes OG2: Analyser l’évolution OG3: Analyser les conséquences OG4: analyser les solutions Introduction En 1929 une économique éclate aux Etats Unis, elle s’étend assez rapidement aux reste du monde, notamment en Europe dont l’économie était en partie soutenue par les capitaux américains. I) Les origines de la crise En pleine période de prospérité, une grave crise économique éclate brutalement aux Etats Unis en 1929. Les causes de cette crise sont : - Les effets de la surproduction : L’économie américaine était en grande partie tournée vers l’exportation notamment vers l’Europe, la reconstruction de l’Europe étant achevée, on assiste alors une surproduction agricole et industrielle dès 1927. Les Etats Unis devaient également faire face à la concurrence en matière d’exportations de certains pays notamment l’Australie, l’Argentine, le Brésil ... - La baisse du pouvoir d’achat : Sur le marché intérieur, la capacité de production s’accroissait plus rapidement que la demande. Les salaires de nombreux travailleurs étant insuffisants pour combler la demande, les entreprises vendaient donc à crédit aux ménages. La vente à crédit accroissait l’endettement des ménages. Ils vivaient au-dessus de leur moyen. - L’abus de la spéculation boursière : Les actionnaires achetaient et revendaient les actions pour en faire monter les prix et faire fortune rapidement. Le Jeudi 24 Octobre 1929, à la bourse de Wall Street à New York aux Etas Unis, une crise de confiance provoque l’effondrement subit des prix des actions. Pris de panique, les actionnaires ordonnèrent la vente massive de leur action (titre). Faute d’acheteurs, les cours (les prix) s’effondrèrent. Ce fut le Krach de Wall Street également appelé Black Thursday (jeudi noir). En quelques jours 70 millions d’actions furent mis sur le marché dont 13 millions pour la seule journée du 24 Page 25 sur 63 Octobre. Certaines actions perdirent plus de 90 % de leur valeur. II) L’évolution de la crise 1) la mondialisation de la crise En Europe, la France, l’Allemagne, l’Angleterre, le Portugal…. Sont touchés par la crise par le biais des entreprises et des banques américaines. Dans le reste du monde, le Brésil, l’Argentine, le Canada, la Gold Coast sont touchés par la crise. Cela est dû à la domination de l’économie américaine. 1) Les domaines de manifestation de la crise a) Le domaine financier : Le domaine financier : La crise boursière se transforme rapidement en une profonde crise économique, la plus grave que le monde ait connu à cette époque. Plusieurs banques avaient participé à la spéculation boursière, elles furent très affectés (perte d’importants capitaux). Les épargnants pris de peur retirèrent leur dépôt dans les banques, ce qui provoqua un manque de liquidité. La faillite oblige les banques américaines à cesser les investissements notamment à l’étranger et à rapatrier leurs capitaux, c’est ce qui explique l’extension de la crise au reste du monde notamment aux pays européens qui avaient bénéficié des capitaux américains. La crise affecte également la plupart des colonies d’Afrique dont l’économie reposait sur l’exportation des matières premières notamment agricoles. b) Le domaine industrielle L’arrêt ou la cessation des crédits à la consommation entraîne une sous consommation des produits industriels et la baisse des prix. Il s’ensuit une mévente des produits industrielles puis une diminution des salaires et enfin une compression (licenciement du personnel) et enfin la fermeture des unités industrielles. c) Le domaine agricole Baisse considérable des prix des produits agricoles due à la surproduction. Entrainant ainsi un endettement des agriculteurs et un important exode rural. Page 26 sur 63 III) Les conséquences de la crise 1) Aux Etats Unis La crise a fortement marqué les américains. Au plan politique, la crise favorisa l’élection à la présidence de Franklin Delano Roosevelt en novembre 1939 en remplacement de Hoover qui n’avait pas trouvé de solutions à la crise. Au plan social, la crise entraina la baisse du pouvoir d’achat, le licenciement de nombreux ouvriers et une augmentation spectaculaire du nombre de chômeurs. En effet on comptait en 1932, 12 millions de chômeurs aux Etats Unis. A cela s’ajoute plusieurs suicides du fait du désespoir. Dans les campagnes la situation des agriculteurs étaient encore plus grave, la crise entraina un important exode rural. Entre 1930 et 1932, environ 10 millions d’américains quittent les campagnes pour les villes y augmentant ainsi le nombre de chômeurs. 3) En Afrique Parmi les conséquences de la crise en Afrique, on peut retenir : - La réduction ou l’arrêt des investissements des Métropoles dans les colonies - Prélèvements d’avantage d’impôts et exploitation accentuée des matières agricoles et minières des colonies au profit de l’économie des Métropoles. 2) Dans le monde Sur le plan économique : effondrement de la production industrielle mondiale et baisse des échanges internationaux. Sur le plan social : la crise entraina dans le monde notamment en Europe, une importante augmentation du taux de chômage et de pauvreté ainsi que de l’exode rural massif. A cela s’ajoutent des grèves, des suicides… Sur le plan politique : abandon du capitalisme libéral au profit du capitalisme d’Etat. On note notamment en Europe la montée au pouvoir ou le renforcement des régimes dictatoriaux (fascistes). A cela s’ajoute le rayonnement du socialisme incarné par l’URSS, seul pays à avoir échappé aux effets de la crise grâce à son système économique isolé sans lien avec le système capitaliste (autarcie) IV) Les solutions à la crise 1) Aux Etats Unis : le New deal Une fois élu, le nouveau président américain Roosevelt initie une nouvelle politique appelée New Deal (nouvel donne) pour résoudre la crise. Les grands axes du New Deal sont entre autres : Page 27 sur 63 La Dévaluation du dollar pour relancer les exportations et les investissements. Apport de subventions (aides) aux agriculteurs pour lutter contre la surproduction. La mise en application d’un programme de grands travaux : construction de ponts, de routes, de barrages, de bâtiments publics etc. assurant ainsi du travail à des centaines de milliers de chômeurs. La réduction des heures de travail pour favoriser l’embauche. Le New deal a permis de résoudre en partie la crise aux Etas Unis, ce qui a permis de préserver la démocratie que la crise avait mis en cause dans de nombreux pays. 2) Dans le reste du monde Dans le reste du monde, notamment en Europe, les gouvernements font recours à la déflation (baisse générale des prix), au dumping à cela s’ajoutent la réduction des salaires ; la dévaluation des monnaies ; la création de zones monétaires : zone francs, zone dollar, zone Sterling …. Dumping : pratique anticoncurrentielle consistant à exporter et à vendre sur un marché étranger un produit à un prix inférieur de celui pratiqué dans le pays d’origine. Conclusion La crise économique de 1929 a mis en exergue les faiblesses du système capitaliste. Née aux Etats Unis, la crise s’est propagée dans le monde excepté l’URSS. La crise a entrainé la montée au pouvoir de certains régimes dictatoriaux qui remettront en cause la paix mondiale. Les mots clés - La bourse : établissement financier où l’on achète et vends des actions. - L’autarcie : système politique d’un pays vivant sur ses propres ressources - La spéculation : opération qui consiste à profiter de la hausse ou de la baisse des cours des actions pour faire des bénéfices. - L’action : part d’une société, d’une entreprise. - L’actionnaire : celui qui détient une ou plusieurs actions. - Krach : mot qui désigne l’effondrement brutal de la valeur des actions. - Dévaluation : diminution de la valeur d’une monnaie par rapport aux autres monnaies. Page 28 sur 63 Leçon4 : Les Fascismes (2 H) OG1: Comprendre la nature (définition, origine) OG2: Analyser l’organisation (sur le plan social, politique économique : caractères généraux Fascismes principaux, secondaire OG3: Analyser les conséquences Introduction Après la crise économique de 1929, de nouveaux types de régimes antidémocratiques appelés fascistes connaissent un essor particulièrement en Europe et en Asie. L’œuvre des fascistes eu des conséquences de portée internationale. I) Définition et origines du Fascisme 1) Définition Fascisme vient du mot italien « fascio » qui signifie le faisceau c’est-à-dire le rassemblement. Le fascisme est un mouvement politique qui rassemblait les opposants au système capitaliste et communiste. Il fut fondé en 1919 par Benito Mussolini. 2) Les origines du Fascisme Au lendemain de la première guerre mondiale, l’Italie traverse une crise économique (endettement, inflation) ; sociale (baisse du pouvoir d’achat, taux de chômage élevé) et morale (les italiens sont déçus car ils n’ont pas obtenu les territoires promis par les alliés après la première guerre mondiale). En mars 1919, Benito Mussolini, fonde à Milan les « faisceaux italiens de combat » destinés à rassembler les mécontents de la crise. A partir de 1920 le fascisme prend son essor. En 1921, Mussolini transforme les faisceaux italiens de combat en « Parti National Fasciste ». Pour s’emparer du pouvoir, Mussolini organise en Octobre 1922 une marche sur Rome. Le souverain italien (VictorEmmanuel III) cède à la pression et nomme Mussolini chef du gouvernement le 29 Octobre 1922. II) Les caractères généraux du Fascisme Les caractères généraux du fascisme sont entre autres : L’antilibéralisme et le totalitarisme : le fascisme préconise un régime très autoritaire avec la création d’un parti unique et d’une police politique. L’anticommunisme et le racisme : le fascisme se déclara opposé au communisme. Car selon lui, il est impossible de vouloir supprimer les Page 29 sur 63 inégalités entre les hommes. L’ultranationalisme : les fascistes soucieux de la grandeur de la nation développèrent le militarisme c’est-à-dire l’amour de la force militaire au détriment des libertés individuelles et des droits de l’homme. La propagande et le culte de la personnalité : c’est-à-dire l’organisation (régulière) de grandes manifestations ou la foule acclame le chef en lui lançant des slogans (expression qui résume en quelques mots simples un message fort). III) L’organisation des fascistes On distingue les fascismes secondaires tels que ceux de la Hongrie, de la Roumanie, du Portugal, de l’Espagne. Et les fascismes principaux notamment celui du Japon, très particulier et surtout ceux d’Italie et d’Allemagne. 1) Le fascisme italien Sur le plan politique, le pouvoir appartenait désormais à Mussolini le « Duce » malgré l’existence du roi et du parlement. Seul le parti national fasciste était autorisé. Mussolini utilise les moyens de communication modernes (presse, radio, cinéma) pour sa propagande. En 1929 Mussolini signe avec les papes les accords de Latran qui accordaient aux papes un Etat : le Vatican. Sur le plan social, la population est embrigadée dès l’école. Les italiens sont encadrés dans leur vie professionnelle par les syndicats fascistes, les seuls autorisés. Mussolini encourage la natalité et interdit l’émigration. Sur le plan économique, à partir de 1927, l’Etat intervient dans l’économie. Mussolini lance « la batail du blé » pour accroitre la production et satisfaire les besoins alimentaires du pays. Une politique de bonification des terres est entreprise, des grands travaux d’infrastructures routières, ferroviaires et d’urbanisation sont lancés. Pour lutter contre les conséquences de la crise économique de 1929, l’Etat crée l’Institut pour la reconstruction industrielle (IRI) en 1933 et impose l’autarcie. 2) Le Nazisme allemand L’Allemagne est l’un des pays européens durement touché par la crise économique de 1929. Le mécontentement de la population s’exprime par l’essor des partis communistes, socialiste et fascistes. C’est ainsi qu’en 1932, Adolph Hitler, chef des Nazis est candidat à la présidentielle contre Hindenburg président sortant. Hitler est battu mais sous la pression des milieux capitalistes Hindenburg fait appel à Hitler qu’il nomme Chancelier le 30 janvier 1933. Parvenu au pouvoir Hitler installe en quelques mois une dictature totalitaire. Page 30 sur 63 Sur le plan politique, l’Allemagne est « nazifiée » Hitler instaure le parti unique et supprime les syndicats et les opposants. A la mort du président Hindenburg, Hitler ajoute à son titre de Chancelier celui de « Führer ». En 1933, la police politique (la Gestapo) est créée. Les nazis utilisent tous les moyens d’information pour leur propagande (presse, cinéma, radio) Sur le plan économique, Hitler a remis au travail 6 à 7 millions de chômeurs. En 1933 le gouvernement lance une politique de grands travaux (construction d’autoroute, d’usines automobiles, aéronautique etc.) mais à partir de 1936, l’économie est orientée vers la réalisation d’un programme militaire, l’autarcie devient l’objectif prioritaire. Les résultats de cette politique sont inégalés : le chômage disparaît et l’industrie allemande accède au deuxième rang mondial, mais l’autarcie n’est pas atteinte. Sur le plan social, les libertés fondamentales sont ignorées par le régime nazi. La société allemande est solidement encadrée et militarisée. Dès 1935 les étudiants, les médecins, les enseignants les travailleurs en général sont regroupés en « associations nazis » et soumis aux travaux obligatoires. IV) Les conséquences du fascisme 1) Les alliances fascistes En novembre 1936, un axe d’amitié Rome-Berlin est proclamé. Il est remplacé en Avril 1939 par le « Pacte d’Acier ». Au paravent le 25 novembre 1936, l’Allemagne et le Japon signèrent le pacte « Anti-Kominterm » dirigé contre l’URSS. L’Italie adhère à ce pacte un an plus tard soit 1937. Pour ne pas se battre sur plusieurs fronts à la fois en cas de conflits, l’Allemagne signe avec l’URSS en Août 1939 un pacte de non-agression. 2) Les agressions fascistes Dès 1933, l’Allemagne et le Japon quitte la SDN, mais au paravent le Japon annexe la Mandchourie (région chinoise) en 1931. Hitler réarme l’Allemagne, rétablit le service militaire obligatoire et remilitarise la Rhénanie (1936). En mars 1938, Hitler occupe l’Autriche (c’est l’Anschluss), il occupe ensuite une partie de la Tchécoslovaquie en 1938. L’Italie envahi l’Ethiopie en 1935 par soucis de prestige et d’expansion coloniale. La SDN se contentait de simples déclarations de condamnation face à toutes ces agressions. Le 1 er Septembre 1939, les troupes allemandes envahissent brutalement la Pologne. L’Angleterre et la France pour soutenir leur allié Polonais déclarèrent la guerre à l’Allemagne : c’est le début du second conflit mondial. Rhénanie : Région de l'ouest de l'Allemagne. À la suite de la Première Guerre mondiale, la région fut occupée (1918-1930) par les troupes alliées. En 1936, l'Allemagne commença Page 31 sur 63 à remilitariser la région, au mépris du traité de Versailles (1919). Conclusion La faiblesse de la SDN et les agressions fascistes ont été à l’origine du second conflit mondial. Mots clés - Embrigadé : faire entrer de force dans un parti, une association - Totalitaire : régime politique ou l’Etat contrôle tout et obtient la soumission totale du peuple. - Führer : mot allemand désignant guide, titre porté par Hitler. - L’Anschluss : mot allemand désignant le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. Annexe : les leaders fascistes dans le monde - En Allemagne : Adolph Hitler - Au Portugal : Antonio de Oliveira Salazar - En Espagne : le Général Francisco Franco - Au Japon : l’Empereur Hirohito et le Général Tojo - En Italie : Benito Mussolini Page 32 sur 63 Leçon5 : La seconde guerre mondiale OG1 : Comprendre les causes OG2 : Analyser les étapes OG3 : Analyser les conséquences Introduction A peine sorti de la crise économique de 1929, le monde se trouve plonger dans une situation plus catastrophique : le second conflit mondial. Il a été provoqué par plusieurs facteurs, il s’est déroulé en 3 phases avec de nombreuses conséquences. I) LES ORIGINES DE LA GUERRE 1) Les causes lointaines a) Le règlement de la première guerre mondiale La 2è Guerre Mondiale trouve ses origines dans le règlement de la première. En effet, le Traité de Versailles de 1919 avait condamné l’Allemagne comme seule responsable de la guerre, en outre elle devait payer de lourdes réparations. Elle avait également été dépossédée de ses colonies. Ces mesures avaient suscité des désirs de revanche et de reconquête chez les peuples allemands. b) La crise économique de 1929 La guerre trouve également ses origines dans la misère créée par la crise économique de 1929 qui a favorisé l’installation du fascisme en Europe. Partout des politiques d’armement sont mises en place pour sortir de la crise. En outre, Ces régimes fascistes se sont illustrés à travers des agressions et des expansions territoriales contribuant ainsi à menacer la paix mondiale : l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie en 1935 ; l’annexion par l’Allemagne de l’Autriche en 1938, d’une partie de la Tchécoslovaquie en 1938 et la Pologne en 1939. c) L’Echec de la Société des Nations La guerre s’explique aussi par l’échec de la SDN. En effet, les pouvoirs de la SDN étaient limités. En cas de difficultés, elle ne pouvait prendre, contre un État récalcitrant (rebelles), que des décisions de sanctions morales ou économiques. Des décisions que ses membres étaient libres d’appliquer ou non. En outre, l’absence des États-Unis de la SDN limitait son action. 2) Les causes immédiates Après avoir annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie en 1938, Hitler se tourna vers la Pologne qui résista, l’armée allemande (la Wehrmacht) envahit la Pologne Page 33 sur 63 dès le premier septembre 1939. La Grande Bretagne et la France, les alliés de la Pologne déclarèrent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939 : C’est le début de la seconde guerre mondiale. II) LES ETAPES DE LA GUERRE 1) Les camps en conflit Deux camps se trouvaient face à face : l’Axe et les Alliés. L’Allemagne, l’Italie et le Japon constituaient l’Axe. Tandis que la France, la Grande-Bretagne, quelques petits pays d’Europe et plus tard les Etats-Unis et l’URSS constituaient les Alliés. Il est difficile de classer sans confusion un pays belligérant dans l’un des camps. Car les alliances se sont modifiées tout au long du conflit. 2) Les fronts La guerre s’est déroulée sur terre, sur mer, sous mer et dans les airs. Les principaux fronts étaient : Le front occidental : l’Allemagne est opposée à la France et à l’Angleterre. Le front oriental : l’URSS est opposée à l’Axe à partir de 1941. Le front méditerranéen : les Alliés sont opposés à l’Allemagne et à l’Italie. Le front du Pacifique : Les Etats-Unis sont opposés au Japon à partir de décembre 1941. Le front extrême orient : la Chine est opposée au Japon. 3) Les principales phases de la Guerre 1939-1942 : Les grandes victoires de l’Axe : Pendant cette période, les Allemands adoptèrent la tactique de la guerre éclaire (Blitzkrieg). Elle se caractérise par l’utilisation massive de soldats et d’armes, ce qui a permis d’écraser la Pologne le 6 septembre 1939, d’envahir la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas entre Mai et Juin 1940. L’Italie entre en guerre en juin 1940. Le 14 Juin 1940, les Allemands sont à Paris. Le 18 Juin 1940, le Général De Gaulle s’enfuit à Londres d’où il lance son appel à la résistance. Le 22 Juin 1940, la France capitule et signe l’armistice à Rethondes. Elle est occupée au 2/3, le Maréchal Pétain transfert la Capitale française à Vichy. D’Août à Mai 1941 les Anglais résistent seuls à l’Allemagne. (Grâce à la Royal Air Force). Cette résistance entraine l’échec des bombardements allemands en GrandeBretagne. Page 34 sur 63 Apres la conquête de la Yougoslavie et de la Grèce, L’Allemagne attaque l’URSS le 22 Juin 1941 (opération Barbarossa). Le Japon occupe l’Indochine en Juillet 1941. A cause du soutient qu’ils apportaient aux Etats démocratiques, Les Etats-Unis sont attaqués le 7 Décembre 1941 par le Japon à Pearl Harbor. Une partie de leur flotte est détruite (2 400 hommes tués, 18 navires et 150 avions détruits). Les États-Unis déclarèrent la guerre au Japon dès le lendemain, le 8 décembre 1941, ce qui changea le cours du conflit. L’Allemagne et l’Italie déclarèrent la guerre aux ÉtatsUnis, le 11 décembre 1941. Ainsi, avec l’entrée en guerre de l’URSS et des ÉtatsUnis, la guerre s’étendit au monde entier. Indochine désigne le Cambodge, le Laos et le Viêt Nam qui, entre 1893 et 1954, furent réunis sous le nom d'Indochine française. 1942-1943 : l’équilibre des forces L’entrée en guerre des Etats-Unis et de l’URSS permet dans un premier temps d’équilibrer les forces. Les Alliés passent à l’offensive, les Allemands enregistrent leur premières défaites en URSS. Entre octobre et novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent sur les côtes de l’Afrique du Nord et refoulent l’armée germano-italienne. Le 10 Juillet 1943, les troupes anglo-américaines débarquent en Sicile (Italie). Le 24 Juin Mussolini démissionne. Il est remplacé par le Maréchal Badoglio qui signe l’armistice le 3 septembre 1943. 1944-1945 : La victoire finale des Alliés En 1944 les Soviétiques lances une offensive qui aboutit à la libération de leur pays, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Hongrie et de la Pologne. Le 6 Juin 1944 les armées américaines, anglaises et françaises débarquent en Normandie et libèrent la France en Aout 1944. Le 2 Mai 1945 les Allemands capitulent. Au paravent le 30 Avril 1945, Hitler se donne la mort dans son Bunker. Dans le pacifique, les Japonais décident de se battre jusqu’au bout, des milliers de jeunes volontaires s’engagent à effectuer des missions suicides contre les cibles Alliés. Ce sont les Kamikazes. Le 6 Aout 1945, les Américains font explosés une bombe atomique à Hiroshima (environ 75 mille victimes) et le 9 Aout à Nagasaki (environ 40 mille victimes). Le 15 Aout 1945, l’empereur japonais Hirohito capitule et signe l’armistice le 2 septembre 1945. C’est la fin de la guerre. III) LE BILAN DE LA GUERRE La seconde guerre mondiale a été plus meurtrière et plus dévastatrice que la première. Page 35 sur 63 1) Les pertes humaines Ce conflit fut le plus coûteux en vie humaine de toute l’histoire de l’humanité. On recense environ 50 millions de morts dont 35 millions d'Européens, avec plus de victimes civiles que militaires. L’URSS a enregistrée la plus lourde perte avec près de 20 millions de victimes, civils et militaires (14% de sa population). Des peuples entiers ont été presque décimés : les trois quarts des Juifs d’Europe ont péri par suite du génocide. Les Nazis ont créé des camps de concentration (Dachau, Auschwitz, Buchenwald, Treblinka). En 1945, Hitler décida d’exterminer totalement les juifs (solution finale), certains étaient enterrés vivants, d’autres étaient brulés vifs, certains étaient empoisonnés dans les chambre à gaz. A cela s’ajoutent plusieurs millions de mutilés, et de réfugiés ainsi qu’une forte baisse de la natalité. L’Afrique n’est pas en reste, plusieurs milliers de soldats africains y ont perdu la vie. 2) Le bilan économique et financier Les économies européennes ont été une fois de plus ruinées. Plusieurs infrastructures (usines, chemins de fer, ponts, immeubles) ont été détruits. Des villes et des villages ont été ravagés : Hiroshima, Nagasaki, Stalingrad, Hambourg... Les pertes matérielles sont estimées à 1500 milliards de dollars. Sur le plan financier certains pays tels que le Canada, le Brésil, l’Argentine, l’Australie et surtout les Etats-Unis ont profité de la guerre en fournissant des matières premières et du matériel de guerre aux pays belligérants. A la fin de la guerre, les États-Unis possèdent la première flotte de guerre et de commerce mondiale. En outre, ils détiennent 75 % des stocks d’or du monde. 3) Les progrès scientifiques et techniques. La guerre a permis de réaliser de nombreux progrès scientifiques et techniques : le radar, les avions à réaction, le nucléaire, l’ordinateur, les sonars, les navires porte-avions, etc. 4) Les conséquences politiques La seconde guerre mondiale a contribué à l'émergence de deux superpuissances qui vont se partager le monde : les États-Unis d’Amérique et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). L’Allemagne est divisée en quatre (4) zones d’occupation (américaine, britannique, française et soviétique). La réunification de l’Allemagne n'aura lieu qu'en 1990. Les criminels de guerre Nazis furent jugés et condamnés au procès de Nuremberg en 1946. A ces conséquences, s’ajoutent : le développement des mouvements d’émancipation dans les colonies notamment africaines ; la création de l’Organisation des Nations unies suite à l’échec de la Société des Nations. Ainsi que la modification de la carte politique de l’Europe à travers le tracé de nouvelles frontières pour la Pologne, la France et l’URSS. Page 36 sur 63 5) Les conséquences de la guerre en Afrique Sur le plan humain, on dénombre des milliers de morts de mutilés et de disparus. Sur le plan politique, la guerre a entrainé le déclin des puissances impériales d’Europe (France, Grande-Bretagne), et a ouvert le processus de décolonisation de l’Afrique. A cela s’ajoute la montée des nationalismes africains. Conclusion Causée entre autres par la volonté d’annexion des régimes fascistes, la seconde guerre mondiale a été longue et dévastatrice. La SDN a montré son impuissance à éviter un second conflit mondial, plusieurs conférences se sont alors tenues pour mettre sur pied une autre Organisation pour préserver la paix dans le monde : l’ONU. Page 37 sur 63 Leçon 6 : LE BURKINA FASO ET L’AFRIQUE DANS LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE OG1 : connaître les théâtres des opérations en Afrique OG2 : Analyser la participation de l’Afrique OG3 : Analyser la participation du Burkina Faso Introduction L’Afrique en générale et le Burkina Faso en particulier ont participé à l’effort de guerre aux côtés des métropoles européennes. Cette participation s’est faite à plusieurs niveaux. I) Le théâtre des opérations en Afrique L’Afrique a joué un rôle stratégique dans la victoire des Alliés. Le sol africain a été utilisé comme champ de bataille. En 1941 les Anglais aident l’empereur Hailé Sélassié à chasser les Italiens de son territoire. En janvier 1942 en Lybie l'Afrikakorps et ses alliés italiens lance une offensive contre les britanniques. Elle fait reculer les britanniques jusqu’à El-Alamein en Egypte. Le 8 novembre 1942, les forces britanniques débarquent en Afrique du Nord française, et prennent en étau les troupes italo-allemandes. Ils remportent ainsi la victoire. Le 5 mai 1942, les troupes anglaises comprenant des régiments de soldats noirs envahissent la colonie française de Madagascar, contrôlée par le gouvernement de Vichy. Le 8 novembre 1942, pour soulager l’Union soviétique qui résiste seule à l’assaut allemand, les forces américaines et britanniques débarquent au Maroc et en Algérie, contrôlés également par le gouvernement de Vichy : c’est l’opération Torch. Depuis l’Afrique du Nord, les Alliés organisent des débarquements en Sicile (Italie) 10 Juillet 1943, et en Provence (France) 15 Août 1944. Ces débarquements permettront de libérer la France et l’Italie. En Afrique Equatoriale Française, les troupes de la France Libre (Opposé à celle du Gouvernement de Vichy) attaquèrent Douala (Cameroun), Libreville (Gabon) et Pointe Noire (Congo Brazzaville). Le Gouverneur du Tchad, Félix Eboué se rallia à la France Libre. Le Général De Gaulle choisit alors Brazzaville comme capitale de la France Libre. Afrikakorps, détachement de l’armée allemande en Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, commandé par Erwin Rommel de février 1941 à mai 1943. Page 38 sur 63 II) La contribution du Burkina Faso et de l’Afrique à l’effort de guerre. 1) La participation de l’Afrique L’Afrique a contribué de plusieurs manières à l’effort de guerre : Au plan humain, l’Afrique a fourni aux belligérants de nombreux combattants appelés tirailleurs sénégalais. On estime le nombre de soldats dans les colonies françaises à 100 000 dont un régiment de soldats burkinabè et à 400 000 dans les colonies britanniques. Les populations indigènes ont également soumises aux travaux forcés pour contribuer à l’effort de guerre. Au plan économique, l’Afrique a fourni d’importante quantité de matières premières agricole (coton, bois, café, caoutchouc…). L’Afrique a également fournis aux alliés des matières premières minières telles que, le fer, l’or, l’uranium etc. nécessaire notamment à l’industrie d’armement. L’Afrique a également fourni des capitaux aux métropoles à travers le paiement de l’impôt. Au plan politique L’Afrique francophone fut divisée lors du conflit. En effet l’AEF soutenait la France Libre du Général De Gaulle tandis que l’AOF soutenait le Gouvernement de Vichy du Marechal Pétain. 2) La participation du Burkina Faso Au plan Humain : le Burkina Faso actuel a contribué militairement à la guerre par le biais de milliers de voltaïques recrutés et intégrés aux tirailleurs sénégalais. La population a également contribué à l’effort de guerre à travers les travaux forcés. Au plan économique : le Burkina Faso actuel a contribué économiquement à l’effort de guerre à travers la production des matières premières agricoles (coton, céréales) et minières (or). Conclusion L’Afrique a activement participé à la seconde guerre mondiale. La fin de la guerre ouvrira la porte au processus de décolonisation de l’Afrique. Page 39 sur 63 Leçon 7 : L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES OG1 Connaître les origines de l’ONU OG2 Connaître les objectifs de l’ONU OG3 Analyser l’organigramme de l’ONU OG4 Evaluer l’action et les résultats de l’ONU Introduction L’Organisation des Nations Unis (ONU) fut créée en 1945 à la fin de la deuxième guerre mondiale sur les cendres de la Société des Nations (SDN). Contrairement à la SDN, l’ONU regroupait les grandes puissances du monde. I) Les origines et les objectifs de l’ONU 1) Les étapes de la création de l’ONU Comme la SDN, la création de l’ONU a été une initiative des Etats-Unis. En effet dès 1941, le président Roosevelt avait lancé l’idée de sa création. L’ONU est finalement née à l’issue de plusieurs rencontres internationales. Les plus importantes étaient : La charte de l’Atlantique (Août 1941) Signé par le premier ministre Britannique Churchill et le président américain Roosevelt, la charte de l’Atlantique a été publiée le 14 Août 1941. Elle contenait les principes de la future Organisation des Nations Unies. La conférence de Moscou (En URSS en Octobre 1943) A cette conférence, les Etats Unis, la Grande Bretagne, la Chine et la Russie mirent en place les grandes lignes de la future organisation. La conférence de Dumbarton Oaks (Aux Etats-Unis de Septembre à Octobre 1944) A cette conférence, les structures de l’ONU sont définies. La conférence de Yalta (En Ukraine février 1945) A Yalta, Roosevelt persuada (convaincre) les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations unies. La conférence de San Francisco (Aux Etats-Unis le 26 Juin 1945) A cette conférence, la charte des Nations unies (comportant 111 articles) fut signée par 51 pays : l’ONU était née, son siège fut établit à New York aux Etats-Unis. La charte des Nations Unies entra en vigueur le 24 Octobre 1945. 2) Les objectifs de l’ONU Les objectifs essentiels de l’ONU sont entre autres : Page 40 sur 63 Préserver la paix dans le monde et garantir la sécurité internationale par des moyens pacifiques où par l’engagement des forces armées si nécessaire ; Assurer le respect du droit des peuples à disposer d’eux même ; Promouvoir et les droits de l’Hommes et des libertés fondamentales ; Promouvoir le désarmement Développer entre les Nations, des relations amicales dans le respect de l’égalité des peuples.