Corée du sud de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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Avec la crise financière de l’été 1997, la Corée du Sud, membre de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) depuis 1996, et l’une des plus grandes puissances économiques des pays émergents d’Asie, connaît de graves difficultés et doit relever de sérieux défis, à l’origine d’importants bouleversements politiques et sociaux. En effet, le pays, confronté à une triple crise (monétaire externe, bancaire interne et structurelle), essaie de répondre aux menaces pesant désormais sur son modèle d’organisation et de développement économiques. La crise, qui frappe toute la région, démarre en Thaïlande, avec la chute du bath (juillet 1997), et atteint la Corée (dépréciation du won à partir du 25 août). Pour éviter la banqueroute de la Corée du Sud, les organismes financiers internationaux et les pays industrialisés réagissent : le FMI débloque 25 milliards de dollars et les États-Unis, le Japon et d’autres pays de l’OCDE ajoutent 55 milliards de dollars. En échange, la Corée s’engage à appliquer un plan d’austérité drastique : arrêt des prêts bancaires à caractère politique ; fermeture des institutions financières les plus fragiles et application des normes de la Banque des règlements internationaux (BRI) ; restauration de l’équilibre budgétaire ; ouverture aux capitaux étrangers (levée des restrictions pesant sur les opérations de fusion ou d’acquisition conduites par les firmes étrangères, cession aux acteurs étrangers de certains actifs des entreprises à restructurer, libéralisation des achats fonciers) ; restructuration des conglomérats, les chacbols. Cette stratégie marque une rupture importante avec les pratiques anciennes. L’aide que les autorités de Séoul sollicitent du FMI après avoir tardé à reconnaître la gravité de la situation est vécue par les Coréens comme une véritable humiliation. Leur premier réflexe fut d’échanger leurs dollars, de céder leur or, de réduire leur consommation intérieure et de limiter leurs investissements directs à l’étranger. Mais la situation tarde à s’améliorer, et les répercussions négatives de la crise ne cessent de grandir. Les exportations vers l’Asie ralentissent en raison de la stagnation de l’économie japonaise et des faibles performances des nouveaux pays industrialisés (NPI) de la zone -un marché où s’écoule plus du tiers des ventes sud-coréennes. Les faillites touchent le tiers des trente premiers chaebols et mettent en difficulté l’ensemble du système bancaire. Les principaux conglomérats sont surendettés. Cette situation entraîne une remise en cause globale de la solvabilité extérieure du pays et un manque de liquidités. La crise monétaire asiatique
survient dans un contexte marqué par le dysfonctionnement croissant de l’économie coréenne qui, dès 1995 et notamment lors de l’admission de la Corée du Sud à l’OCDE, fait l’objet de réformes structurelles pour rendre transparente la comptabilité des chaefx)ls, supprimer les prêts croisés entre filiales, ouvrir les marchés financiers et assouplir la législation du travail. Mais ces mesures sont insuffisantes : le won perd 56 % de sa valeur initiale face au dollar en moins d'un semestre (juillet 1997-janvier 1998) ; les indices boursiers chutent de plus de 50 % ; la croissance s’effondre de près de 7 points ; le chômage augmente sensiblement (2 à 4 millions de chômeurs selon les sources et les méthodes de calcul) et les
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