Constitution civile du clergé : quand la Révolution légifère sur la religion
Publié le 30/08/2013
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Le 12 juillet 1790, l'Assemblée adopte la Constitution civile du clergé. Un vote semble-t-il sans histoire, pour une réforme essentiellement administrative, réorganisant les institutions ecclésiastiques en fonction des nouvelles structures territoriales. Mais le ver est dans le fruit... Ce texte d'apparence anodine sera plus tard à l'origine d'une « guerre « religieuse dévastatrice.
«
Force est donc à la Consti
tuante de se lancer dans l'éla
boration d'un statut de l'Église
au sein
de la Nation.
Le Comi
té ecclésiastique de l'Assem
blée en est chargé, et les dé
bats s'ouvrent le 29 mai 1790.
Un premier projet, présenté
par l'avocat d'Aix-en-Provence
Durand de Maillane, qui dé
fend la primauté du pouvoir
laïc
sur le pouvoir religieux,
est rejeté.
Une deuxième pro
position est soutenue par
l'avocat parisien Martineau le
21 avril1790.
C'est ce texte qui
va
être voté, après quelques
modifications, sous le nom de
Constitution civile du clergé le
12 juillet 1790.
Des curés mieux
payés
Désormais, comme tous les
fonctionnaires titulaires de
charges publiques, évêques
et curés doivent être élus ; les
premiers par l'assemblée du
département, les seconds par
celle du district.
Pour être can
didat, il faut avoir au moins
quinze ans
de ministère pour
un évêché, cinq ans pour une
cure.
L'institution
ne leur est
plus donnée par le pape, à qui
ils notifient
simplement leur
élection, mais par l'évêque
métropolitain.
Le remodelage territorial trou
ble parfois le peuple dans sa
vie quotidienne, jusque-là
organisée autour
de la paroisse.
Mais les ecclésiastiques
y trou
vent une contrepartie maté
rielle.
Leurs traitements sont
confortables : cinquante mille
livres
par an pour l'évêque
métropolitain de Paris, vingt
mille
pour les autres évêques.
Répartis en huit classes, les
curés perçoivent
des émolu- i
ments pouvant aller jusqu'à " 0 six mille livres.
Les plus pau- ]
aucun ne reçoit moins de
douze mille livres par an,
contre
sept cents livres seule
ment pour les plus mal lotis
en 1789.
Certes, la Constitution civile
du clergé marque le triomphe
du gallicanisme, par lequel
l'Église de France prétend
restreindre l'autorité de Rome,
notamment au plan temporel.
Mais le
dogme n'est pas remis
en cause.
De sorte que le
texte et la réforme qui s'en
suit, s'ils sont accueillis de
manière diverse, ne suscitent
pas forcément l'hostilité.
Le
bas clergé, on le comprend,
en est globalement partisan.
L'épiscopat, lui,
est divisé.
Quant à Louis
XIV, troublé par
les avis contradictoires qu'il a
recueillis,
il préfère soumettre
le texte de la Constitution au
pape Pie VI.
Mais l'avis de
Rome tarde à venir.
Finale
ment, malgré ses scrupules, le
roi
décide de lui-même de
ratifier la loi, le 24 août 1790.
Mais, bientôt, la réponse du
pape, négative, et l'obligation
pour les prêtres de prêter ser
ment à la Nation vont mettre
le feu aux poudres.
vres, ceux qui
composent le 8
bas clergé, voient leur salaire ~
substantiellement augmenté : tf.
...........
...,...., _.....,.,..tiO.iii~;:.:;J,i
SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE
En 1789, la France compte
environ trente-cinq mille
paroisses et autant d'églises, sans compter les
succursales et les
chapelles.
Dans un souci de
simplification, la
Constitution civile du clergé
réduit le nombre des
églises à une seule paroisse
pour toutes les villes de
moins de six mille habitants
administrées par des curés.
Quatre mille paroisses,
ainsi que les chanoines, les
chapelains et les archidiacres disparaissent,
tandis que les chapitres
sont remplacés par des
conseils épiscopaux.
La
carte de la France
religieuse est simplifiée : les circonscriptions
ecclésiastiques vont
désormais correspondre au
nouveau découpage
territorial et administratif,
avec un diocèse par département et une cure
par district.
Parmi les
prélats à la tête des
diocèses, dix évêques
métropolitains sont nommés, à Rouen, Reims, Besançon, Rennes, Paris,
Bourges, Bordeaux,
Toulouse, Aix-en-Provence
et Lyon..
»
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