condition de travail et mouvement ouvrier
Publié le 14/12/2012
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En deux ans, la campagne du syndicat des peintres avait réussi à faire démarrer la machine
administrative et parlementaire.
Mais il faudra une dizaine d'années, par suite du rôle ralentisseur du
Sénat pour arriver à interdire légalement l'usage d e la céruse (7).
C'est presque le seul exemple de campagne ouvrière en matière d'hygiène et sécurité.
Il s'agissait d'un
problème limité, ne mobilisant qu'une corporation e t qui ne débouchait pas sur la naissance
d'institutions permanentes.
Pourtant on peut également citer le cas des allumet tiers.
L'utilisation du phosphore blanc dans la
fabrication des allumettes produisait des nécroses de la mâchoire (8).
L'action du syndicat des
allumettiers et allumettières (créé en 1892), about it en six ans à l'interdiction du phosphore blanc par
le gouvernement (9).
Là encore on se trouve dans un e situation très particulière.
L'industrie des
allumettes vient d'être rachetée par l'Etat qui s'e fforce d'être un employeur modèle (salaires plus
élevés, sécurité de l'emploi, retraite au bout de 3 0 ans).
Le personnel est très fortement syndiqué (2 /3
de femmes) et entreprend une action très efficace, relayée largement par la presse.
En 1898 le
gouvernement cède et décide l'interdiction du phosp hore blanc.
Enfin une convention internationale de
1906 interdira l'emploi du phosphore blanc dans les allumettes.
Les luttes des mineurs
Les mineurs formulent très tôt et en tous cas dès 1 848 des revendications concernant la limitation du
temps de travail, l'interdiction du salaire "à prix fait" ou à la tâche, le contrôle des caisses de secours et
de retraite (10).
La lutte engagée, liée aux effort s d'unité syndicale et à l'utilisation de toutes les armes
réformistes aboutit finalement au vote d'une série de lois en leur faveur : la loi du 8 juillet 1890
instituant des délégués mineurs à la sécurité, élus par les mineurs eux-mêmes, la loi du 29 juin 1894
permettant le contrôle par les ouvriers des caisses de secours et de retraite et la loi du 29 juin 1905
limitant le travail au fond à 8 heures par jour, la loi de novembre 1913 limitant la durée du travail à 8 h
pour tous les mineurs et la loi du 23 juillet 1907 sur l'hygiène et la salubrité des mines.
Les accidents du travail (11)
Les travailleurs ne font pas le plus souvent de dif férence entre les vieillards, les ouvriers usés par la
fatigue et les victimes d'accidents du travail.
Ils sont tous privés de leur force de travail et donc de
leurs revenus alors que la faiblesse des salaires n e leur a pas permis d'épargner pour se protéger con tre
ces difficultés.
C'est au congrès de Lyon en 1878 q u'on parle pour la première fois des accidents du
travail et qu'on y réclame une loi.
Le thème est re pris en 1879.
Les mutuellistes en parlent au congrè s
du Havre, puis n'en parlent plus.
Les collectiviste s en parlent dans le point 9 de leur programme
économique de 1880.
C'est en 1880 également que Nad aud dépose un projet de loi sur les accidents du
travail.
En 1884 on parle de la responsabilité péna le des patrons.
En 1886, la fédération nationale des
syndicats reprend la revendication de la responsabi lité patronale.
Le thème est repris régulièrement
jusqu'au vote d'une loi en 1898.
Certains courants, notamment les guesdistes, réclam ent une couverture patronale des risques.
Les
congrès collectivistes, puis la fédération national e des syndicats prévoient que les sommes seraient
reversées dans des caisses contrôlées par les syndi cats qui pourraient être cogérées par le patronat et
les associations ouvrières.
Les conflits concernant l'estimation des réparations seraient soumis aux
conseils de prud'hommes.
Au congrès de Nantes, en 1894, à l'initiative de Le Brun de Saint-Nazaire, on s'orientera finalement
vers l'idée d'une gestion de l'Etat..
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