Comparer l'accession au pouvoir de Mussolini et de Hitler
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
analyse du sujet
• Sujet de synthèse qui, sous diverses formes, a été posé à maintes reprises lors des précédentes années. Couvrant une vaste partie du programme, il est cependant assez délicat à traiter.
• Les limites du sujet prêtent à discussion. On peut, en effet, se demander si l'expression « accession au pouvoir « sous-entend le pouvoir absolu, la dictature, ou s'il convient de la considérer sous sa forme la plus restrictive, c'est-à-dire en limitant le sujet à la formation du premier gouvernement présidé par Mussolini, en 1922, et par Hitler, en janvier 1933. C'est cette dernière interprétation qui nous semble la plus correcte.
• Il ne saurait être question de faire une étude successive de l'accession au pouvoir de chaque apprenti dictateur. Il faut avant tout dégager les caractères communs de leur ascension. Le récit des faits propres à chaque pays servira à illustrer les lignes de force ainsi mises en valeur.
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les faiblesses traditionnelles du pays : surpeuplement, chômage chronique, déséquilibre entre le Nord et leMezzogiorno.
• En Allemagne, la poussée nazie coïncide avec les effets de la profonde crise économique des années trente quiaffecte plus particulièrement une Allemagne dont l'économie dépend largement des capitaux américains et dont laprospérité, plus qu'ailleurs, repose sur les exportations.
La crise provoque la faillite de banques, la chute de laproduction, une poussée du chômage qui frappe 6 millions de travailleurs, affecte sensiblement les revenus desclasses moyennes et de la petite bourgeoisie déjà très frappées par l'inflation dramatique de 1923.
3.
La peur des rouges
La révolution de 1917, en Russie, et la prise du pouvoir par les bolcheviks fait craindre aux possédants et à delarges couches de la population une contagion de la révolution.
Cette crainte, vivement ressentie dans les premièresannées de l'après-guerre, s'estompe dans les années vingt (échec des mouvements révolutionnaires, mise en placed'un « cordon sanitaire », retour à la prospérité) mais elle réapparaît à l'occasion de la « grande dépression » danslaquelle les communistes voient le signe avant-coureur de l'effondrement du système capitaliste.
• En Italie, la poussée populaire est très vive en 1919 et 1920.
Une flambée de révolte agraire secoue le pays : des paysans occupent les grands domaines et constituent desconseils de fermes qui rappellent les soviets.
Dans les grands centres industriels, les grèves avec occupation d'usinese multiplient : on compte 600 000 grévistes en août 1920.
• En Allemagne, la révolution spartakiste, en 1919, a été écrasée.
Mais le souvenir en reste vivace et les nouveauxprogrès des communistes, à partir de 1930, réveillent les inquiétudes.
Pour beaucoup, le fascisme ne tardera pas àapparaître comme le seul rempart efficace contre le danger rouge.
Toutes ces circonstances permettent à Mussolini et à Hitler de séduire de vastes clientèles dans la plupart descouches sociales : chômeurs, ouvriers auxquels ils promettent un emploi, mais surtout petite et moyennebourgeoisie en partie ruinées par les effondrements monétaires et menacées de prolétarisation par les effets de laconcentration industrielle et commerciale.
Beaucoup sont prêts à entendre les voix qui leur prêchent la mobilisationcontre les « gros » capitalistes, souvent étrangers, les politiciens « profiteurs » et les marxistes accusés de sacrifierles intérêts nationaux.
II.
Des adversaires affaiblis
1.
La fragilité des régimes démocratiques
• Le manque de traditions démocratiques.
En Italie comme en Allemagne, les régimes démocratiques manquent desolides assises historiques.
— En Italie, dont l'unité ne fut achevée qu'en 1870, le suffrage universel ne date que de 1912.
— En Allemagne, la république de Weimar est née de la défaite de 1918 à laquelle elle est abusivement associée.Secouée, entre 1919 et 1924, par des crises qui n'ont cessé de menacer son existence, elle n'a trouvé uneapparente stabilité que sous la présidence du maréchal Hindenburg, soutenu par l'aristocratique et réactionnaireReichswehr.
Mais le Président est lui-même personnellement favorable à une restauration de la monarchie.
Ladémocratie républicaine, aux yeux de beaucoup, n'est donc qu'un régime transitoire.
• L'instabilité des gouvernements
— En Italie, le régime parlementaire est affaibli par la multiplicité des partis qui empêche de trouver des majoritéshomogènes.
Les coalitions gouvernementales sont éphémères, incapables de prendre les orientations décisives, quirisquent d'être impopulaires, pour résoudre les crises.
— En Allemagne, dans le début des années trente, faute de trouver une majorité au Reichstag, les diverschanceliers qui se succèdent en 1932 (Bruning, von Papen, von Schleicher) doivent gouverner par décrets.
Desélections répétées ne permettent pas de dégager des majorités mais elles offrent à Hitler et au parti nazi l'occasionde prouver leur audience auprès des électeurs.
2.
La division du monde ouvrier
Les ouvriers, en raison de leur nombre, de leur organisation et surtout de leur tradition de lutte, auraient pus'opposer aux partis fascistes.
Mais le monde ouvrier est divisé : socialistes, réformistes et communistes se heurtentavec violence.
Le Komintern s'isole dans une tactique « classe contre classe » et refuse de collaborer avec les «sociaux-traîtres ».
• En Italie, la scission du parti socialiste date du congrès de Livourne, en 1921.
Les communistes sont dirigés par.
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