COMMENTAIRE D'HISTOIRE : « la charte d'Amiens »
Publié le 08/11/2012
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Nous avons donc vu que la Charte d’Amiens du 11ème congrès de la CGT réaffirmait bien les principes
essentiels de l’organisation syndicale, la lutte contre la société capitaliste et la défense du droit des
travailleurs. Dans un même temps, elle prépare l’avenir en mettant en avant le principe d’indépendance,
essentiel à son bon fonctionnement, et en imaginant une nouvelle société plus juste pour les ouvriers.
Cette charte continue à être la base des débats syndicaux aujourd’hui et marque l’apogée du
syndicalisme révolutionnaire. Mais aujourd’hui le contenu révolutionnaire n’est plus forcément mis en
avant même si les syndiqués s’appuient toujours sur cette charte.

«
Nous avons donc vu la revendication de luttes quotidiennes et de principes fondateurs de la CGT mais
par ce congrès, la CGT prépare aussi son avenir.
La CGT dans sa Charte va toujours prôner son indépendance.
Celle-ci est un élément essentiel pour
leur bon fonctionnement futur.
La CGT compte rester neutre dans la politique, « la CGT groupe, en
dehors de toute école politique », (l2).
On est dans une organisation unie contre le patronat et chacun qui
rejoint cette organisation est libre de penser ce qu’il veut et d’être du bord politique qu’il souhaite.
En
dehors de la CGT, chacun peut participer à diverses formes de luttes diverses, « l’entière liberté pour le
syndiqué, de participer en dehors du groupement corporatif, à telles formes de luttes correspondant à sa
conception philosophique ou politique », (l16-17).
Des consignes claires sont données pour l’avenir afin
de ne pas entraver cette indépendance, « de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe
au dehors », (l18).
La CGT refuse la tutelle des partis politiques et ne se préoccupe pas de
ceux-ci et des sectes, il y a une méfiance vis-à-vis de l’Etat et de toute initiative qui pourrait être prise.
La
CGT compte rester un syndicalisme révolutionnaire et c’est pour leur succès que l’indépendance est
ordonnée aux syndiqués.
L’organisation prépare son « émancipation intégrale » (l10).
La CGT voit son avenir dans la disparition du patronat et ceci est la seule solution possible selon eux
pour une société qui fonctionnerait correctement et qui serait juste, tous les travailleurs seraient
« conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat » (l2).
C’est une disparition
de cette société qu’ils veulent atteindre, « l’expropriation capitaliste » (l11).
Pour construire une nouvelle
société, il faudrait d’abord raser l’ancienne.
Pour cela, ils préconisent « la grève générale » (l11), tous les
ouvriers de France doivent cesser le travail pour affirmer leur mécontentement et faire bouger les choses.
Ils voient pour l’avenir, un syndicat qui serait « le groupement de production et de répartition, base de
réorganisation sociale », (l12-13).
Nous n’aurions plus d’un coté les patrons et de l’autre les ouvriers mais
plutôt des petites cellules de production dans lesquelles les ouvriers auraient la possibilité de s’associer
et échangeraient librement le fruit de leur travail.
Cette nouvelle société imaginée par la CGT est leur but final et leur raison d’existence.
C’est donc
vraiment par la disparition de la société capitaliste et dans une société plus égalitaire que la CGT voit son
avenir et par cette Charte, elle le présente.
Nous avons donc vu que la Charte d’Amiens du 11ème congrès de la CGT réaffirmait bien les principes
essentiels de l’organisation syndicale, la lutte contre la société capitaliste et la défense du droit des
travailleurs.
Dans un même temps, elle prépare l’avenir en mettant en avant le principe d’indépendance,
essentiel à son bon fonctionnement, et en imaginant une nouvelle société plus juste pour les ouvriers.
Cette charte continue à être la base des débats syndicaux aujourd’hui et marque l’apogée du
syndicalisme révolutionnaire.
Mais aujourd’hui le contenu révolutionnaire n’est plus forcément mis en
avant même si les syndiqués s’appuient toujours sur cette charte.
Le côté indépendant même s’il
présente une liberté d’opinion peut être critiqué, en effet l’appui de l’Etat peut se révéler utile pour
changer les choses, on peut faire un rapprochement avec les syndicats Anglais et Allemands qui eux,
prônent plus la discussion avec l’Etat que la révolution et on peut se demander quelle est finalement la
meilleure solution pour faire évoluer les société.
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