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Commentaire de texte Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 (histoire)

Publié le 22/01/2012

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 Louis-Napoléon Bonaparte est le fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande, et de Hortense de Beauharnais. Il est né en 1808 et a été élevé au château d’Arenenberg en Suisse. En 1832, le fils de Napoléon Ier meurt : Louis-Napoléon devient le premier héritier Bonaparte. Après deux tentatives de coups d’Etat, il est fait prisonnier puis parvient à s’enfuir pour l’Angleterre. En septembre 1848, il rentre en France et est élu député. Deux mois plus tard, il se présente à l’élection pour la présidence de la IIe République et la remporte avec succès : il attire non seulement la classe ouvrière mais également les plus nobles, les déçus de la République comme les royalistes. Après plusieurs mesures accentuant notamment la séparation entre pauvres et bourgeois, Louis-Napoléon Bonaparte se met à dénoncer l’Assemblée, lui reprochant de ne pas arriver à résoudre la crise économique et d’avoir restreint le suffrage universel.

En 1851, se pose le problème de la réélection du Président : Bonaparte n’est pas rééligible mais souhaiterait rester au pouvoir. Il propose alors une loi pour prolonger son pouvoir de dix ans, mais cette modification constitutionnelle est rejetée. Bonaparte monte alors un coup d’Etat (surnommé « l’opération Rubicond «) avec l’aide de quelques fidèles, et l’exécute le 2 décembre de cette même année.

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« * ** Tout d’abord, nous pouvons noter le fait que le Président décide de s’exprimer via des affiches, placardées dans l’ensemble de la ville : c’est d’une part un moyen d’éviter une censure qui aurait pu se faire en passant par les journaux, etd’autre part un moyen sûr de se faire « entendre » car tout le monde ne peut pas s’acheter le journal et donc se tenir aucourant des actualités.L’un des premiers reproches que Bonaparte fait à l’Assemblée, c’est de séparer le peuple, de privilégier une certaine classesociale et donc d’attiser les hostilités populaires.

Il insiste alors sur le fait que le peuple doit bel et bien être uni etsouverain, que c’est à lui seul de décider de son avenir, qu’il en a l’intelligence et les moyens.

Si l’on s’arrête à cettepremière impression, on peut associer le discours du Président à celui de Lamartine qui affirme qu’on ne peut pas corrompreles hommes dès lors qu’ils sont réunis en nombre important.

Pourtant, c’est bien en tenant ce genre de propos que lePrésident parvient à manipuler ses lecteurs : en leur présentant un pays qui court à sa perte et en flattant leur bon sens, ils nepeuvent que suivre ses directives.

Le Président prend soin par ailleurs de ne pas faire leur faire de reproches concernant lesélections qui ont suivi 1804, date de la création du premier Empire : les régimes qui se sont par la suite succédé auraientseulement abusé des passions et de la confusion pour assoir leur légitimité.

Le discours de Bonaparte devient alors le refletde ce que dénonçait Jean Grévy, c’est-à-dire que la manipulation du peuple par le Président dans le cadre du suffrageuniversel a de fortes chances de conférer à celui-ci un pouvoir proche de l’absolu.Bonaparte prend soin de choisir des formules englobant non pas une partie de la population, mais son ensemble : sondiscours n’est pas destiné qu’aux ouvriers ou bien qu’aux bourgeois.

Cette démarche lui permet de s’attirer une sympathietrès éclectique.

Le peuple parisien dans son ensemble s’estimant lésé par l’Assemblée et se voyant mis au premier plan dansles intérêts de Bonaparte, il ne se fait pas prier pour rentrer dans son rang.

Le Président a bien compris que dans sa situation, son seul appui était le peuple.

Sa réélection étant compromise parl’Assemblée, la seule solution se présentant résidait en la dissolution de cette dernière et en l’appui de cette démarche parle peuple.

Mais sous ses airs de « défenseur de la République » et de ses valeurs, Louis-Napoléon Bonaparte entend fondersa réélection sur les symboles de l’Empire, et même reconstituer ce dernier.

* ** L’allusion la plus évidente à l’Empire est bien sûr cette date du 2 décembre : en 1804, c’est ce jour-ci que Napoléon 1 er est couronné empereur, et c’est le 2 décembre de l’année suivante qu’il remporte la bataille d’Austerlitz.Par ailleurs, Bonaparte n’hésite pas à placer son nom comme le symbole de la réussite de l’Empire et de la gloire française :l’Empire, affirme-t-il, représente la prospérité après la révolution de 1789.

C’est l’avancée vers quelque chose de durable.Bonaparte n’hésite pas, en évoquant les souvenirs de l’Empire, à demander au peuple plus de pouvoir.

Il fait cette demandedans le but de « sauver » la République mais en même temps, il se compare au premier empereur et donc évoque unerévolution vers quelque chose de plus « grand » et de plus stable, qui, dans le même système d’association, est en faitl’Empire.

Si l’on continue la comparaison, la République est alors quant à elle associée à l’Ancien Régime, association qui estjustifiée par les propos tenus par le Président juste avant la concernant (elle assoit son pouvoir sur les pauvres, les écarte dusuffrage universel, profite du peuple…).De par l’évocation de la Révolution française, Louis- Napoléon Bonaparte rappelle même au peuple parisien que cetévénement a été à l’origine de la création d’idées révolutionnaires et de « républiques sœurs » dans une large partie del’Europe occidentale.

Dans le brouillard actuel de la République et de ses valeurs, le peuple perdu souhaite acquérir enfindes bases solides : Bonaparte dit lui offrir ce qu’il souhaite, en lui proposant de retourner à des valeurs sûres, symboles d’unereconnaissance internationale.

Bonaparte, pour insister sur les bienfaits d’un tel retour, attache le terme de « Providence »aux décisions du peuple.

Ce dernier, touché par l’évocation divine, est alors lancé dans la démarche voulue par le Président.

* **. »

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