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Commentaire de texte : L’ordinatio imperii

Publié le 11/03/2015

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Commentaire de texte : L’ordinatio imperii Il n’y a plus de gentils ni de juifs, de barbares ni de Scythe, d’Aquitain ni de Lombards, de Burgondes ni d’Alaman, d’esclaves ni d’hommes libres, mais tout en tous, le christ ». Agobard de Lyon en paraphrasant le célèbre texte de Saint Paul, exalte l’unité de l’église et de l’Empire.                                L’Ordinatio Imperii, est une Charte prise par Louis Le Pieux en 817. C’est un capitulaire, une loi, texte à nature normative qui a pour but de régler la succession de Louis le Pieux entre ses trois fils. Louis le Pieux, fils cadet de Charlemagne lui succède, ses deux ainés étant morts avant leur père. A la tête d’un renovatio Romani imperii, rénovation de l’empire romain d’Occident, il se proclame empereur Auguste, héritage de l’empire romain. La mort de ses frères ainés a fait en sorte qu’il demeure le seul héritier de Charlemagne. L’ensemble de l’empire lui est attribué. Influencé par ses conseillers ecclésiastiques, il prend dès le début de son règne des mesures radicales : il supprime notamment son titre les qualités de roi des Francs et des Lombards, chers à son père Charlemagne pour ne conserver que la qualité d’Auguste. Poussé par son entourage ecclésiastique, comme l’archevêque de Lyon Agobard, Louis le Pieux va prendre une sorte de Charte en juillet 817, l’Ordinatio imperii. On met l’empire en ordre pour la succession de Louis le Pieux, la répartition se fait entre Lothaire Ier, Pépin Ier et Louis. Les rois mérovingiens sont des rois faibles. Par étape, les maires du palais acquièrent le pouvoir et créent une dynastie. Leur pouvoir s’étend peu à peu sur le territoire mérovingien. La dynastie des Pippinide se pose parallèlement à la dynastie mérovingienne. Progressivement, l’autorité impériale est réduite de manière significative au profit de l’autorité des maires du palais pour parvenir à évincer du trône les mérovingiens. En 751, Pépin le Bref est sacré comme roi des Francs. Puis, en 754, il associe ses deux fils Charlemagne et Carloman à son trône. A la mort de Pépin, Charlemagne sera sacré roi, puis empereur.     Comment Louis le Pieux tente-t-il de rompre avec la tradition germanique d’une conception patrimoniale du pouvoir dans cette charte ? Il s’agit d’abord d’analyser la volonté légitimation de cette charte (...

«     Comment Louis le Pieux tente-t-il de rompre avec la tradition germanique d'une conception patrimoniale du pouvoir dans cette charte ? Il s'agit d'abord d'analyser la volonté légitimation de cette charte (I), pour ensuite étudier la légitimation de cette charte qui règle la situation de l'empire après la mort de Louis le Pieux (II).      I.

Volonté de légitimation     Face à l'opposition que rencontre ce texte dans son empire, face à la rupture avec les traditions germaniques, Louis le Pieux tente dans cette charte de légitimer ces mesures.

Le fils de Charlemagne insiste sur deux sources de légitimité pour sa charte : légitimité religieuse (A) et légitimité émanant du peuple (B).

    A.  L'origine religieuse de l'Ordinatio imperii     Dans cette charte, Louis le Pieux présente ses mesures, tout en faisant de nombreuses références à la divinité, comme pour énoncer le caractère sacré de cette nouvelle orientation.

En effet, il s'agit dans ce texte de rompre avec la tradition germanique, qui inclue une conception patrimoniale du pouvoir.

Ainsi, le pouvoir sur un royaume se partage entre les fils du souverain à la mort de celui-ci.

Charlemagne, le père de Louis, avait pris des mesures en ces sens, avant que ses deux autres fils ne meurent, laissant Louis le Pieux seul héritier légitime du royaume.

Ici, on peut noter de nombreuses allusions à Dieu : « par la divine providence, empereur Auguste », « sainte Eglise »...

Par ces très nombreuses références à la religion, Louis le Pieux marque son éloignement de la tradition germanique.

En effet, aucune référence germanique ou historique n'est faite dans ce texte.

Le passé, la tradition franque et germanique sont laissés de côté afin de faire place nette à l'influence religieuse.

La multitude d'occurrences de la religion vise à imposer cette tradition chrétienne dans le texte. Cette tradition chrétienne permet en effet de légitimer les mesures de maintien d'unité qui vont être prises.

Mais L'Auguste va même plus loin dans sa volonté de légitimation.

En effet, il se place en simple exécutant de la volonté divine, qui lui parait supérieure.

Ainsi, il s'exprime « Au nom du Seigneur Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ », « par la volonté du Dieu tout-puissant »,  bénéficie de l' « inspiration divine ».

Par ceci, il induit une sorte de fatalité, d'obligation de sa part de prendre ces mesures.

Il agit ainsi pour tenter d'imposer ces mesures.

En effet, si dans cette charte l'empereur adoptait un ton personnel et autoritaire, le rejet de ces. »

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