Commentaire de texte : Discours d'investiture de Léon Blum à la Chambre des députés en juin 1936 (politique)
Publié le 09/11/2012
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4) Un gouvernement qui tiendra ses engagements :
Léon Blum nous livre, dans ce passage(l.95-111), une conclusion. « Le Parlement républicain,
délégataire de la souveraineté, comprendra avec quelles impatiences de grandes réalisations sont
attendues(..) « Léon Blum fait appel à la compréhension de tous les parlementaires, toutes convictions
politiques confondues de comprendre « l’espoir avide de renouvellement(..)qui s’étend à la nation toute
entière. Léon Blum exprime en quelque sorte un souhait : que le parlement uni réalise l’attente commune
de la nation. Il ne demande pas à ses adversaires d’adhérer à sa politique
mais de comprendre cette volonté de changement.
« Il démontrera ainsi, une fois de plus, la partialité et la vanité des tentatives faites pour le discréditer
devant l’opinion publique «. Ici Léon Blum fait référence aux ligues qui ont porté atteinte au Parlement,
puisque celles ci étaient fortement anti-parlementaires. Léon Blum oppose les démocrates(le Parlement
républicain)aux anti-démocrates(les ligues), il met en garde ceux qui voudraient recourir à la violence
pour gêner le Parlement.
«
à la guerre d’Ethiopie que l’Italie avait déclenché en 1935, Mussolini se rapprochait progressivement de
Hitler.
Le gouvernement Blum héritait donc d’un climat national « crispé », d’ une situation internationale
fort compromise, et d’une conjoncture économique détériorée.
Le discours d’investiture de Léon Blum peut se diviser en 4 parties.
Tout d’abord il présente la
nouvelle majorité élue à la Chambre des députés, celle-ci dénouera la crise : elle affiche une perspective
d’avenir et d’espoir.(l1-24) Ensuite, Léon Blum présente les différents projets de lois qui seront présentés
à la Chambre : il annonce une vraie « Révolution par la loi »(.l25 -75).
Léon Blum dans une troisième
partie prône le pacifisme comme mot d’ordre pour la conduite des affaires internationales (l.76 -94).
Pour
finir, Léon Blum rappelle que le gouvernement tiendra ces engagements de réformes et de
changements .
(l.95 -111)
1)Une nouvelle majorité résolue qui offre une perspective d’avenir et d’espoir :
Léon Blum présente son gouvernement à la Chambre des députés .
« La sentence du suffrage
universel, notre juge et notre maître à tous s’est traduite avec plus de puissance et de clarté qu’à aucun
moment de l’histoire républicaine » : Léon Blum légitime la formation de son gouvernement, en
personnifiant le suffrage universel (symbole de la démocratie)il invoque le caractère solennel de ce
dernier et réaffirme le respect des valeurs fondamentales de la démocratie.
L’utilisation
d’un vocabulaire juridique (« sentence », « juge », « maître ») rappelle la suprématie de ces valeurs.
Selon, Léon Blum « la sentence du suffrage s’est traduite avec plus de puissance et de clarté(..) » , il
convient cependant de préciser que la victoire de la SFIO aux élections de 1936 était une mince victoire
en chiffre absolus mais une large victoire politique et psychologique pour une gauche désunie depuis
1920, donc une victoire pas si « claire ».
Après avoir légitimé son gouvernement, émanation du suffrage universel et donc de la volonté du
peuple, il explique la décision de ce dernier : « (..)préserver contre toutes les tentatives de la violence ou
de la ruse les libertés démocratiques qui ont été son œuvre et qui demeurent son bien ».
Léon Blum fait
référence ici aux violentes manifestations des ligues(les Croix de Feu, l’Action française, les Jeunesses
patriotes, l’Union Nationale des Anciens Combattants) le 6 février 1934.
Il oppose les forces républicaines
et démocratiques (le Front Populaire) aux forces politiques ayant recours à la violence.
Même si le 6
février 1934 n’était pas un coup d’état programmé ni une réelle manifestation fasciste( l’émeute n’avait
guère d’autre ambition que de provoquer un changement de majorité), la gauche y vit cependant une
menace fasciste : la République et les libertés étaient en danger.(Léon Jouhaux, secrétaire général de la
CGT déclarait « le fascisme est à nos portes »).
Il faut rappeler que l’antiparlementarisme
faisait le succès des ligues d’extrême droite et ces dernières voulaient instaurer un régime fort, ce qui
explique les propos tenus par Léon Blum.
A l’approche des élections l’opposition « Front populaire contre
Front national » s’était renforcée avec une montée de la violence entre ces deux camps.
(l’enjeu des
élections étant concentré entre ces deux derniers)Léon Blum fut lui même pris a parti le 13 février 1936
par des ligueurs d’Action française.
Le peuple français en votant pour le Front populaire a sauvé le
régime républicain attaqué dans la rue par les ligues, il a réaffirmé la force de conviction d’une
démocratie parlementaire, il a choisi la raison, le maintien des libertés démocratiques face à la violence.
« Le peuple français a affirmé la résolution de chercher dans les voies nouvelles les remèdes de la
crise qui l’accable, le soulagement de souffrances et d’angoisses(..) » (l.5-8)Le peuple français a ainsi
donné sa confiance au Front Populaire(qui est une nouvelle majorité, en effet le Front populaire se
présentait comme une force neuve), ce dernier étant à même de pouvoir régler la situation actuelle de la
France.
La « crise » qui accable le peuple français est en réalité triple: une crise internationale (menace
de la sécurité française par l’ambition hégémonique d’Hitler), une crise économique, et la crise sociale :
(chômage dû à la crise économique, et les grèves très importantes dans les usines).Ces grèves qui
avaient éclaté avant.
»
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