Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIè siècle)
Publié le 07/02/2013
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Fiche leçon : classe de 2nde
Chaque citoyen appartient à l’une des 135 tribus et, suivant son cens, est affecté à l’une des 5 classes,
elles-mêmes réparties en 193 centuries.
C’est au sein des tribus et des centuries qu’il participe aux différentes
assemblées populaires et qu’il vote pour élire les magistrats inférieurs (tribuns militaires, questeurs aux
responsabilités financières, édiles veillant à l’entretien des bâtiments publics, etc).
L’éligibilité aux magistratures inférieures ou supérieures dépend du montant du cens.
L’immense majorité des
citoyens n’a aucune possibilité d’accéder aux postes de responsabilité dans l’Etat.
-En tant que propriétaire, le citoyen est mobilisable, car l’on ne peut combattre que si l’on a un bien à
défendre.
Or la mobilisation est également fonction de la fortune : plus on est riche, plus on est requis, sachant
que les futurs magistrats ont à accomplir 10 années de service.
Avec la paupérisation d’une partie du corps civique, ce dispositif constitua un verrou, qui sauta en deux
temps : en 107 av.
J.-C., Marius décida d’accepter tous les volontaires sans tenir compte de leur fortune ; en
90-88, les alliés italiens furent intégrés dans la cité romaine, ce qui augmenta considérablement le vivier
civique où étaient puisés les légionnaires.
L’Etat romain attribuait souvent des lots de terre aux vétérans lors de leur démobilisation, lots taillés
dans le « territoire public », confisqué aux peuples vaincus.
Des centaines de milliers de citoyens furent ainsi
enrichis par de telles distributions.
De plus, l’impôt direct sur la fortune ( tributum) ne fut plus levé après 167
av.
J.-C.
Dans le bassin méditerranéen, les citoyens romains apparaissent comme une catégorie de
vainqueurs jouissant des bénéfices de la conquête : en Italie, des esclaves les remplacent dans la plupart
des travaux, ce qui les rend disponible pour un service militaire qui, à terme, les enrichit, ou pour
exploiter les provinces.
-A la différence des cités grecques, Rome se montra généreuse dans l’octroi du droit de cité.
Les esclaves des
citoyens, lorsqu’ils ont été affranchis, deviennent des citoyens et non des métèques comme à Athènes.
Ils
demeurent frappés de certaines incapacités et redevables de certains services envers leurs anciens patrons,
mais leurs enfants sont pleinement citoyens.
De même, Rome agrège également au corps civique des communautés entières au fur et à mesure de
son expansion territoriale.
-A l’époque impériale, la qualité de citoyen ne connut pas de dégradation.
Etre citoyen romain sous l’Empire,
c’était toujours appartenir à une catégorie juridique privilégiée et pouvoir, en appel, recourir au jugement de
l’empereur.
C’était également organiser son existence quotidienne dans une ville italienne ou provinciale qui
essaie d’être une « petite Rome », avec son Sénat local, ses magistrats annuels, son corps électoral, son
calendrier, ses bâtiments publics et ses loisirs.
La qualité de citoyen avait aussi ses obligations : celle
d’acquitter des impôts spéciaux (comme le 5% sur les héritages), celle de participer à la religion d’Etat (ce qui
plaçait les chrétiens aux marges de la cité).
En revanche, les magistratures supérieures furent désormais
réservées aux sénateurs (la majorité des citoyens était en fait déjà écartée de cette fonction) et surtout, le
peuple perdit la possibilité d’accéder aux magistratures inférieures.
Les citoyens restèrent toutefois des
témoins attentifs des élections consulaires et ils ont toujours maintenu leur intérêt pour les évènements
politiques (crises dynastiques, etc).
Le problème, c’est que progressivement, la législation fut édictée par le
prince, et le choix de l’empereur passa du Sénat aux soldats-citoyens, ce qui marqua peut-être un progrès de la
souveraineté populaire, même si les désaccords ne manquent pas entre militaires et civils.
Pour faire partie de la classe dirigeante (administration impériale, fonctionnaires..), il fallait d’abord
être citoyen.
Pour les citoyens habitant Rome, l’empereur se conduisit comme le magistrat efficace qu’ils
attendaient, construisant pour eux de grandioses édifices (forums, thermes, temples…) pourvoyant à
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