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Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIè siècle)

Publié le 07/02/2013

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Chapitre 2 : Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIè siècle) PROGRAMME : L'extension de la citoyenneté à la Gaule romaine : étude des tables claudiennes. L'extension de la citoyenneté à l'ensemble de l'Empire : étude de l'édit de Caracalla. « Venant après le travail sur la démocratie à Athènes, le premier objectif de cette question est de confronter deux approches très différentes de la citoyenneté, au niveau conceptuel et territorial. A une vision restreinte et fermée dans le cadre étroit de la cité pour Athènes s'oppose une vision universaliste et intégratrice dans celui d'un vaste empire de plus de 3 millions de Km2 pour Rome. Pourtant, la citoyenneté est fondée sur le principe d'égalité à Athènes, déterminée par la naissance et le niveau de richesse à Rome. La conception et le sens de cette citoyenneté sont très différents. Dans le cas de Rome, les historiens mettent en évidence que la pérennité de l'empire tient pour beaucoup à l'octroi de la citoyenneté romaine aux peuples conquis, ce qui constitue un cas unique dans l'Antiquité, voire dans l'histoire. Mais cette extension fut progressive entre le discours de l'empereur Claude à Lyon, en 48 qui amorce l'attribution aux habitants de la Gaule « chevelue « et l'édit de Caracalla en 212 qui généralise la citoyenneté aux habitants libres de l'empire. Dans cette perspective, il convient de montrer qu'il s'agit d'un long processus passant par exemple par l'octroi de la citoyenneté aux auxiliaires de l'armée après 24 ans de service ou par l'essor du droit latin. La décision de Claude suscita cependant des débats en particulier au Sénat, les Romains s'avérant jaloux d'un privilège qui, avant 48, leur était réservé. Ainsi Sénèque fustige-t-il cette réforme dans Apothéose burlesque du César Claude. La signification de la citoyenneté romaine s'est profondément modifiée entre le début du Ier siècle et la fin du IIIe siècle : les citoyens participent de moins en moins au pouvoir politique avec l'augmentation du rôle de l'empereur dont les pouvoirs sont de plus en plus monarchiques et qui n'est plus choisi par le Sénat. Les citoyens sont devenus des sujets mais ils bénéficient d'un statut juridique et social privilégié. Être citoyen est un symbole de réussite sociale et d'intégration culturelle : il s'agit d'un « civisme concret, improvisé, informel, individuel, un mélange d'inégalités économiques et de solidarisme civique « selon Paul Veyne. L'étude doit donc être menée en liaison avec le processus de romanisation et d'intégration. « Eduscol MISE AU POINT SCIENTIFIQUE SUR LA CITOYENNETE ET L'EMPIRE A ROME (Ier-IIIè siècles) : -Rome est fondée en 753 av.J.-C. par Romulus. A partir de la fin du IVè siècle av.J.-C., Rome apparaît comme une cité au sens grec du terme : c'est une communauté d'hommes obéissant aux mêmes institutions, sous la protection des dieux. Le populus est bien présent, à côté des anciens magistrats, du Sénat, des magistrats annuels et des tribuns militaires élus aux consuls. LA CITOYENNETE ROMAINE : -Le citoyen romain est avant tout un homme libre et fier de l'être : la présence d'esclaves est là pour le rassurer. Il porte un habit qui lui est propre, la toge, inconnue des Grecs. Il est identifié par un nom et un prénom, parfois un surnom, par l'indication du prénom de son père et par son appartenance à une tribu civique. Il est très attaché à sa langue, le latin, même si les élites pratiquent la langue grecque considérée comme culturellement supérieure. Il dispose de nombreux droits civils et civiques qui assurent la cohésion familiale, avec égalité devant la loi. Le citoyen romain est d'abord celui de Rome, mais le territoire romain s'étend par la création de nouvelles tribus, dans un premier temps à l'intérieur de la péninsule italienne, puis en Gaule et en Afrique. Chaque citoyen appartient à l'une des 135 tribus et, suivant son cens, est affecté à l'une des 5 classes, elles-mêmes réparties en 193 centuries. C'est au sein des tribus et des centuries qu'il participe aux différentes assemblées populaires et qu'il vote pour élire les magistrats inférieurs (tribuns militaires, questeurs aux responsabilités financières, édiles veillant à l'entretien des bâtiments publics, etc). L'éligibilité aux magistratures inférieures ou supérieures dépend du montant du cens. L'immense majorité des citoyens n'a aucune possibilité d'accéder aux postes de responsabilité dans l'Etat. -En tant que propriétaire, le citoyen est mobilisable, car l'on ne peut combattre que si l'on a un bien à défendre. Or la mobilisation est également fonction de la fortune : plus on est riche, plus on est requis, sachant que les futurs magistrats ont à accomplir 10 années de service. Avec la paupérisation d'une partie du corps civique, ce dispositif constitua un verrou, qui sauta en deux temps : en 107 av. J.-C., Marius décida d'accepter tous les volontaires sans tenir compte de leur fortune ; en 90-88, les alliés italiens furent intégrés dans la cité romaine, ce qui augmenta considérablement le vivier civique où étaient puisés les légionnaires. L'Etat romain attribuait souvent des lots de terre aux vétérans lors de leur démobilisation, lots taillés dans le « territoire public «, confisqué aux peuples vaincus. Des centaines de milliers de citoyens furent ainsi enrichis par de telles distributions. De plus, l'impôt direct sur la fortune (tributum) ne fut plus levé après 167 av. J.-C. Dans le bassin méditerranéen, les citoyens romains apparaissent comme une catégorie de vainqueurs jouissant des bénéfices de la conquête : en Italie, des esclaves les remplacent dans la plupart des travaux, ce qui les rend disponible pour un service militaire qui, à terme, les enrichit, ou pour exploiter les provinces. -A la différence des cités grecques, Rome se montra généreuse dans l'octroi du...

« PAGES Carole Fiche leçon : classe de 2nde Chaque citoyen appartient à l’une des 135 tribus et, suivant son cens, est affecté à l’une des 5 classes, elles-mêmes réparties en 193 centuries.

C’est au sein des tribus et des centuries qu’il participe aux différentes assemblées populaires et qu’il vote pour élire les magistrats inférieurs (tribuns militaires, questeurs aux responsabilités financières, édiles veillant à l’entretien des bâtiments publics, etc). L’éligibilité aux magistratures inférieures ou supérieures dépend du montant du cens.

L’immense majorité des citoyens n’a aucune possibilité d’accéder aux postes de responsabilité dans l’Etat. -En tant que propriétaire, le citoyen est mobilisable, car l’on ne peut combattre que si l’on a un bien à défendre.

Or la mobilisation est également fonction de la fortune : plus on est riche, plus on est requis, sachant que les futurs magistrats ont à accomplir 10 années de service. Avec la paupérisation d’une partie du corps civique, ce dispositif constitua un verrou, qui sauta en deux temps : en 107 av.

J.-C., Marius décida d’accepter tous les volontaires sans tenir compte de leur fortune ; en 90-88, les alliés italiens furent intégrés dans la cité romaine, ce qui augmenta considérablement le vivier civique où étaient puisés les légionnaires. L’Etat romain attribuait souvent des lots de terre aux vétérans lors de leur démobilisation, lots taillés dans le « territoire public », confisqué aux peuples vaincus.

Des centaines de milliers de citoyens furent ainsi enrichis par de telles distributions.

De plus, l’impôt direct sur la fortune ( tributum) ne fut plus levé après 167 av.

J.-C. Dans le bassin méditerranéen, les citoyens romains apparaissent comme une catégorie de vainqueurs jouissant des bénéfices de la conquête : en Italie, des esclaves les remplacent dans la plupart des travaux, ce qui les rend disponible pour un service militaire qui, à terme, les enrichit, ou pour exploiter les provinces. -A la différence des cités grecques, Rome se montra généreuse dans l’octroi du droit de cité.

Les esclaves des citoyens, lorsqu’ils ont été affranchis, deviennent des citoyens et non des métèques comme à Athènes.

Ils demeurent frappés de certaines incapacités et redevables de certains services envers leurs anciens patrons, mais leurs enfants sont pleinement citoyens. De même, Rome agrège également au corps civique des communautés entières au fur et à mesure de son expansion territoriale. -A l’époque impériale, la qualité de citoyen ne connut pas de dégradation.

Etre citoyen romain sous l’Empire, c’était toujours appartenir à une catégorie juridique privilégiée et pouvoir, en appel, recourir au jugement de l’empereur.

C’était également organiser son existence quotidienne dans une ville italienne ou provinciale qui essaie d’être une « petite Rome », avec son Sénat local, ses magistrats annuels, son corps électoral, son calendrier, ses bâtiments publics et ses loisirs.

La qualité de citoyen avait aussi ses obligations : celle d’acquitter des impôts spéciaux (comme le 5% sur les héritages), celle de participer à la religion d’Etat (ce qui plaçait les chrétiens aux marges de la cité).

En revanche, les magistratures supérieures furent désormais réservées aux sénateurs (la majorité des citoyens était en fait déjà écartée de cette fonction) et surtout, le peuple perdit la possibilité d’accéder aux magistratures inférieures.

Les citoyens restèrent toutefois des témoins attentifs des élections consulaires et ils ont toujours maintenu leur intérêt pour les évènements politiques (crises dynastiques, etc).

Le problème, c’est que progressivement, la législation fut édictée par le prince, et le choix de l’empereur passa du Sénat aux soldats-citoyens, ce qui marqua peut-être un progrès de la souveraineté populaire, même si les désaccords ne manquent pas entre militaires et civils. Pour faire partie de la classe dirigeante (administration impériale, fonctionnaires..), il fallait d’abord être citoyen. Pour les citoyens habitant Rome, l’empereur se conduisit comme le magistrat efficace qu’ils attendaient, construisant pour eux de grandioses édifices (forums, thermes, temples…) pourvoyant à Page 2 sur 15. »

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