Christiaan Huygens et l'Académie des sciences
Publié le 29/08/2013
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Le 22 décembre 1666, l'Académie royale des sciences tient sa première séance. Parmi ses membres siège le savant hollandais Christiaan Huygens, physicien, mathématicien et astronome, que le ministre Colbert a appelé en France pour organiser la prestigieuse institution.
«
thèque royale, qui accueille la
nouvelle Académie dans ses
locaux,
appointements de six
mille livres par an ! Le double
aspect théorique et pratique
de ses travaux a joué en sa fa
veur, ainsi que l'absence rela
tive de grands scientifiques
français: Marin Mersenne, René
Descartes,
Pierre Gassendi,
Blaise Pascal sont morts.
.8 :il.
Envieux de la protection que 12 Colbert accorde aux Beaux ~ .
~ Arts, les savants se plaignent
"' de manquer de moyens et ré
]
clament une Académie royale
"- comme il en existe une à Lon
Six mille livres
par an
Esprit fin, aussi doué pour
l'abstraction que remarquable
ment adroit pour les construc
tions pratiques, Huygens étu
die les mathématiques, la mé
canique, l 'optiq ue, l'astrono
mie.
En 1655, il commence à
fabriquer des lentilles opti
ques.
L'année suivante, il met
au point l'horloge à pendule et
découvre l'an neau de Saturne.
Ses publications lui assurent
un grand renom,
qui l'amène à
se rendre à Paris et à Londres,
où
il est reçu membre de la
Société royale récemment fon
dée.
C'est au cours d'un de ses
séjours
à Paris que celui qui
est alors le plus grand physi
cien et mathématicien euro
péen rencontre Chapelain et,
par son entremise, est invité
par Colbert à organiser l'Aca
démie royale des sciences que
le ministre veut mettre sur
pied .
Le savant hollandais
accepte bien volontiers cette
proposition, qui lui vaut un
traitement princier: apparte
ments spacieux à la Biblio-
dres.
Eux aussi, à l'instar des
hommes de lettres et des
artistes, sont tout prêts à ren
dre hommage au roi en lui dé
diant leurs travaux, ce que
Huygens fera en 1673 avec le
premier grand traité de dyna
mique, Horologium oscillatorium .
Roberval,
Papin, Leibniz
L'Académie, où tout débat non
scientifique est exclu, tient sa
première séance le 22 décem
bre 1666 .
Jouissant à la fois
d'un immense prestige et de
la protection de Colbert , Hu y
gens en est le principal anima
teur, et l'étendue de son savoir
lui permet d'asseoir sa réputa
tion.
Mais, bientôt, il lui faut
rivaliser avec ses pairs, tel
Gilles Personne Roberval en
matière de mathématiques et
de mécanique.
Beaucoup de
travaux sont menés en com
mun - par exemple sur la ma
chine pneumatique -, on con
fronte les vues de chacun et
parfois on se querelle , comme
encore avec Roberval.
Cepen
dant, c'est Huygens qui fait
venir le jeune Denis Papin à
Paris, entretient des liens avec
le savant allemand Wilhelm
Gottfried Leibniz et les scien
tifiques anglais .
A la demande
de Colbert, il travaille à cer
tains problèmes pratiques de
nivellement et d'adduction
UN SAVANT
MÉCONNU
Savant parmi les plus réputés
et les plus prestigieux de son
temps, Christiaan Huygens a
été célébré de son vivant,
mais
dans les siècles suivants
n'a
pas eu la notoriété de
Galilée, René Descartes ou
Isaac Newton.
Modéré ,
réaliste,
peu enclin à se
mettre en avant, il pense
avant tout à résoudre des
problèmes, qui sont
nombreux.
Pour lui, le travail
n '
est jamais terminé et la
cohérence jamais atteinte.
Pourtant,
il est, entre autres,
l '
auteur du premier traité
concret sur les probabilités ;
il a fait considérablement
avancer l'horlogerie et la
mécanique ; il a fait, en 1673,
devant le ministre Colbert et
les membres de l'Académie
des sciences, la
démonstration
du premier
moteur à piston ; il a
découvert l'anneau
de
Saturne, la rotation de Mars
et la nébuleuse d'Orion !
d'eau à Versailles, améliore la
lunette astronomique, exami
ne les machines présentées
pour la délivrance de brevets.
Entre
1666 et 1681 , Huygens
ne retourne que deux fois en
Hollande, pour raisons de
santé (il souffre de dépression
profonde).
et reste au service
de Louis XIV malgré l'entrée
en guerre de la France contre
sa patrie.
En 1683, de nouveau
malade, il séjourne dans son
pays natal
quand la mort de
Colbert, en septembre, le
changement de climat politi
que et la révocation de l'édit
de Nantes qui se profile à l'ho
rizon le font renoncer à revenir
à Paris (on ne l'y encourage
d '
ailleurs pas . ..
).
li poursuit ses
travaux
et, en 1678, élabore
une théorie ondulatoire de la
lumière exposée dans Traité de
la lumière publié en 1690.
li
meurt en 1695 à La Haye, à
près de soixante-six ans.
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