CHINE ET JAPON DE 1919 A 1945 (Histoire)
Publié le 28/01/2013
Extrait du document
• Les Japonais en Mandchourie
Face à la crise économique, le Japon, - à l'instar des dictatures européennes - revendique l'accès aux matières premières, le droit aux colonies et aux zones d'influence économiques comme condition même de sa survie nationale. En 1936, une déclaration officielle définit les« principes fondamentaux d'une politique nationale« : aux revendications sur la Chine, s'ajoutent des visées sur l'ensemble du Sud-Est asiatique dont le Japon convoite le pétrole, le caoutchouc, les minerais. Les trusts sont favorables à la création d'une vaste zone d'influence économique; dans l'armée des groupes d'inspiration fasciste songent à faire du Japon une dictature militaire qui imposerait à !'Extrême-Orient un «ordre nouveau«. Dès septembre 1931, des militaires japonais saisissent un prétexte insignifiant pour occuper la Mandchourie : les progrès de l'immigration chinoise pouvaient y compromettre l'influence nippone dans la zone réservée du chemin de fer sud-mandchou rien et dans la presqu'île du Liaodong. Pris au dépourvu, le gouvernement nipi::ion couvre ses militaires.
«
1 La paysannerie chinoise Analysant, en 1926, la société chinoise,
Mao Zé-dong détermine parmi les 320 mil
lions de paysans huit caMgories : 1.
les grands propriétaires fonciers (environ 300 000), grands capitalistes ; 2.
les petits propriétaires fonciers (environ
2 millions) , en général aisés;
3.
les paysans propriétaires, dont certains
sont aisés et peuvent espérer une ascension
sociale (12
millions).
d'autres pauvres (envi
ron 50 millions), d'autres misérables (envi
ron 50 millions) ; 4.
les semi-propriétaires (environ 50 mil lions); 5.
les métayers (environ 50 millions);
6.
les paysans pauvres (environ 50 mil lions); 7.
les ouvriers agricoles et les artisans
ruraux;
8.
les éléments déclassés (soldats, bri gands, mendiants, prostituées).
La misère frappe les cinq dernières caté
gories et une large fraction de la troisième.
C'est sur ces catégories que Mao Zé-dong compte appuyer les révolutions dans les campagnes.
D"après Mao Zé-dong, Analyse de toutes les classes au sein de la paysannerie chinoi'se, éd.
de Pékin .
2 Quelques positions de la bourgeoisie
d'affaires chinoise au lendemain de la Première Guerre mondiale Mouvement pour /'autonomie douanière :
les 400 millions de Chinois ont connu la malédiction des traités qui ont fixé les droits
de douane et privé la Chine de son auto
nomie douanière.
Si nous n'essayons 'pas
maintenant d'obtenir une révision des dis
positions des traités dans
ce domaine, non
seulement nous ne pourrons pas jouir des
avantages de f' égalité entre les nations, mais nous devrons faire face au problème de la pauvreté dans notre pays, et à f' anxiété
que fera naitre la perspective d'un anéantis
sement national.
North China Herald, 14 décembre 1918.
Nous n'avons pas
le droit de fixer nous
mêmes nos droits de douane, nous ne pou
vons jouir des avantages d'une politique protectionniste.
Voilà une des principales
raisons de notre retard économique.
Hebdomadaire des ateliers de Ningbo , 1919.
Désir de coopération avec l'étranger, mais sans contrainte : Si nous voulons donner maintenant une
nouvelle impulsion â nos industries.
nous
devons tout d'abord adopter le principe de la porte ouverte, employer les capitaux
étrangers, introduire dans notre pays la force mécanique.
Sinon, au cas où le pays
voudrait développer ses industries par ses propres moyens, le but visé ne pourrait
jamais être atteint.
Ve Gong-chou.
commissaire chargé en 1919 d'une enquête industrielle en Europe et en Amérique, La Politique (Pékin), janvier 1920.
Nous
sommes favorablement disposés
à une coopération financière avec les nations à condition qu'une politique de porte ouverte opposée aux accords secrets soit
adoptée.
Une telle coopération ne devra en aucune façon interférer avec nos finances
nationales ni entraver notre développement
économique.
3° conférence nationale des banquiers chinois , cité dans le 8 ulletin commercial d'Extr~me-Orient , octobre 1921 .
3
M.
P .
Bergère, c Bourgeoisie chinoise et développement économique 1 , Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1969.
Les difficultés de l'industrie chinoise
devant la concurrence japonaise Après avoir évoqué /'instabilité politique et le brigendage, l'auteur, un industriel chi
nois , évoque les difficultés de /'industrie
cotonnière chinoise.
le prix élevé du coton chinois est aussi dO â l'augmentation des exportations vers le Japon et les Ëtats-Unis.
Ceux-ci achètent
une grande quantité de coton chinois, à la place du coton américain ou indien trop cher
pour leurs filatures.
Récemment les Japonais ont beaucoup
fait pour étendre leur industrie cotonnière en Chine.
Ils ont 1 500 000 broches à Shangai et à Qingdao, dont 1 000 000 fonctionnent.
Ils utilisent le coton chinois
qui est encore meilleur marché que le coton
américain.
Ils profitent de leurs énormes
capitaux et de leur familiarité avec le mar
ché chinois pour acheter de grandes quanti
tés de coton chinois et donc
le maintenir à un prix assez élevé.
4 ....
Un « seigneur de la guerre 11
5 Â La diaspora chinoise solidaire de la Chine Manifestation d'étudiants chinois à Phila delphie en faveur des revendications chi
noises à la Conférence de Paris.
Voici
les raisons pour lesquelles cette
année le prix des filés a tant baissé.
La pre
mière est la lourdeur du marché des filés au Japon.
Ceux-ci sont plus grossiers que les
filés anglais et se vendent plus lentement.
Il leur faut trouver un débouché , et ils se ven
dent en Chine depuis plusieurs années.
C'est la situation des filatures japonaises qui
détermine donc le prix des filés sur le mar
ché chinois .
Comme les perspectives du
marché des filés au Japon sont encore sombres, il y
a peu d'espoir que le marché
des filés en Chine change de façon favo
rable.
( ...
)
Notre industrie cotonnière a atteint un
point véritablement critique (
...
).
Si nos con
ditions intérieures continuent à être aussi anormales, le mal va frapper non seulement le commerce du coton, mais également les autres secteurs commerciaux .
La vieille idée
que les hommes d'affaires ne doivent s'oc
cuper que de leurs affaires ne convient plus aujourd'hui.
Ils doivent se réunir et trouver
tous les moyens pour obliger notre gouver
nement à améliorer notre situation inté
rieure.
C 'est seulement à cette condition,
pensons-nous, que nous arriverons à la réussite commerciale de notre pays.
Si nous ne prenons pas une telle initiative , nous
allons à la faillite économique complète, il sera impossible pour notre peuple de survivre, et cela finira par la restriction de notre
nation .
H.
Y.
Moh, China Weekly Review, 3 décembre 1922, in Chesneaux , La Chine, Hatier éd., t.
3, p.
44..
»
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