Chine de 1940 à 1949 : Histoire
Publié le 08/12/2018
Extrait du document
La guerre sino-japonaise
N’ayant pu obtenir ni les avantages économiques espérés ni le renversement du gouvernement de Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi), le Japon décide d'établir à Nankin (Nanjing). occupé par ses armées depuis décembre 1937. un gouvernement satellite dont la direction est confiée à un rival de Tchang Kaï-chek, Souen Wang Tsing-wei (Sun Wang Jingwei).
Ci-dessus:
Mao Tsé-toung en 1943.
© Yahr Verlag
La progression des forces communistes.
Depuis 1936, le Kouo-min-tang (Guomidang) et le parti communiste de Mao Tsé-toung (Mao Zedong) luttaient ensemble en un «front uni» contre l'adversaire japonais. Mais cette coopération se révéla bientôt impossible: l'armée du Kouo-min-tang s'était engagée dans la lutte armée contre les Japonais, tandis que les forces communistes s'efforçaient de consolider leurs positions dans les zones soustraites à l'influence nippone. Cette rivalité aboutit au début de l'année 1941 à de violents affrontements.
La chute du Kouo-min-tang Contraint par l'avancée des troupes japonaises à se réfugier à Tchong-k’ing (Chongqing). le gouvernement de Tchang Kaï-chek espère obtenir le soutien des troupes alliées. L'entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941 confirme ses espoirs. Toutefois, sous l'influence du général américain Joseph W. Stillwell, qui dénonce la corruption régnant au sein du Kouo-min-tang. l'aide des États-Unis reste limitée.
Ayant perdu les riches provinces au sud du fleuve Jaune, nécessaires à la survie de l'armée nationaliste, le régime de Tchang Kaï-chek est amené à faire de l’impôt foncier sa principale
source de revenus, perdant ainsi le soutien de la grande masse des paysans. Acculé à la faillite, Tchang Kaï-chek décide en 1942 de recourir à l'inflation. Mais cette mesure, qui entraîne une forte dévaluation monétaire, ne fait que renforcer la spéculation et la corruption du régime, déjà largement discrédité.
De plus, Tchang Kaïk-chek, qui espérait ménager ses troupes pour lutter contre les communistes apres la fin de la guerre, se heurte à l'autorité de Stillwell. mieux disposé à l’égard des communistes. Stillwell est finalement rappelé par le président Roosevelt et remplacé par le général Wedemeyer le 29 octobre 1944.
La progression des communistes Progressivement les communistes réussissent, malgré le manque de
d'août 1948 à mars 1949
I I d'avril à décembre 1949
• régions sous opérations militaires.
Bastion communiste. 1945
jusqu’en avril 1947 de mai 1947 à juillet 1948
moyens matériels, à organiser de puissantes bases de guérilla en arrière des lignes japonaises. Grâce aux distributions de terres et à l’abaissement du prix du fermage, ils gagnent le soutien massif des paysans, qu’ils associent aux comités administratifs des bases de guérilla conformément à la condamnation du dogmatisme du Komintern par le PC chinois et à l'affirmation de la solidarité révolutionnaire entre ouvriers, paysans et classes moyennes.
«
POLITIQUE
30.03.1940 Entrée
en fonctions d'un •gouvernement central de la
République chinoise� sous contrôle japonais.
28.10.1944 Le
général Stillwell, commandant des forces
américaines en Chine, en Birmanie et en Inde, est
destitué et re mp lacé par le général Wedemeyer.
02.09.1945 Capitulation
du Japon.
La lune contre les forces
japonaises fait place à la guerre civile.
29.01.1947 Les
États-Unis abandonnent leur effort de médiation
entre le Kouo-min-tang et le parti communiste.
Le
géné ra l Mars )lall, chargé de mission en Chine, est
rappelé aux Etats-Unis.
02.03.1947 Début
des grandes offensives communistes en
Mandchourie.
01.10.1949 Proclamation
de la République populaire de Chine.
10.12.1949 Tchang
Kài-chek se réfugie à Taiwan.
À la suite
de la défaite japona ise en 1945.
les Amlricains tentent
d'imposer leur médiation entre
les deux forces hostiles et
d'amener Tchang Kaï-chck à assainir
son administration.
Les communistes
acceptent de participer à un
gouvernement de coalition mais
refusent de rendre leurs armes tant
qu'ils n'auront pas la certitude de
partager le pouvoir.
Or le Kouo-min
tang est formel.
Aucune responsabilité
ne sera atlribuée aux armées
communistes.
Aussi Marshall
n'aboutit-il à aucun résultat et ne
emre
les forces advers es.
L'ambassadeur américain,
Patrick Hurley (ci-dessous),
l o rs de négocia tio ns
artc les di�igeams commwristes
à Yenan.
A sa gauche:
Chou En-Lar et un re pr és enta/li
du Kouo-min-tang.
© Süddewscher Ver/ag h?
Signawre de la capüulation des troupes japonaises en Chine le 9 septembre 1945.
Deuxième en parralll de la gauche, Tc/rang Kar-clrek.
© Süddeutsclrer Ver/ag
Arri11ée triomphale de Tchang Kal"-chek à Taiwan.
© Unired Press lmemationa/
peut-il éviter la reprise de la guerre
civile en Mandchourie alors occupée
par l'armée soviétique.
En contrepartie
d'une déclaration de guerre au Japon,
l'Union soviétique avait en effet
obtenu le droit, lors de la conférence
de Yalta, de récupérer celle région
perdue à la suite de sa défaite de 1905
lors de la guerre russo-japonaise, avec
l'obligation, toutefois, de rendre le
pouvoir au Kouo-min-tang trois mois
après la capitulation du Japon.
Occupée à démanteler les équipements
industriels, l'armée soviétique ne
quittera la région qu'au début de
l'année 1946.
Dénonçant le traité
d'amitié et d'alliance signé avec le
gouvernement de Tchang Kaï-chek,
l'Union soviétique autorise les
communistes à pénétrer en
Mandchourie (Manzhouli) pour
combattre les nationalistes.
Ravitaillés
en vivres et en armes par un pont
aérien et maritime américain, les
nationalistes réussissent à prendre, le
19 mars 1948, Yenan (Yan'an), la capitale
communiste.
Mais dès 1948, la
situation se renverse.
Isolé
politiquement et abandonné par les
Américains qui consacrent désormais
leurs efforts à la reconstruction de
l'Europe, le Kouo-min-tang perd toute
crédibilité auprès de la bourgeoisie et
des milieux inteEiectuels qui se
rapprochent de Mao Tsé-toung, tandis
que des brigades entières du Kouo
min-tang se ralliem aux forces
communistes, qui progressivemem
prennent le contrôle des grandes villes.
Le 1er octobre 1949, une conférence
politique populaire réunie sur la place
de la Paix-Céleste à Pékin proclame
l'avènement de la République
populaire de Chine, avec Mao Tsé
toung comme président et Chou En-laï
(Zhou Enlai) comme chef du
gouvernement.
Le 10 décembre 1949,
Tchang Kaï-chek se réfugie à Formose
(Taiwan) pour y poursuivre la guerre
contre la Chine communiste.
Dès lors
vont coexister deux gouvernements
chinois..
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