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Charles V fait bombance en compagnie du duc Jean de Lorraine

Publié le 05/09/2013

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Originaire d'Asie, le paon est considéré au Moyen Age comme un noble oiseau. Si la chair de ce gallinacé à la chatoyante livrée bleue est indéniablement insipide et un rien coriace, elle est néanmoins considérée comme la viande des preux. Le paon — celui qui fait si bien la roue et mène si bien sa parade nuptiale, celui qui est à l'origine du verbe « se pavaner « — est aussi l'oiseau des cours d'amour. d'une couronne tressée de ses plumes, les gentes dames récompensent les poètes dont les écrits, le style et le brio les ont particulièrement émues. C'est enfin l'oiseau du voeu. Voeu solennel d'amour ou d'audace, le « voeu du paon « est le plus absolu de tous les serments.

« premier service, simple mise en appétit !, propose une venaison de sanglier , du bouillon de viande garnie de «soupes», de larges tranches de pain, du « sabourot de poussins », sorte de fricassée de volaille épicée, un ragoût de lièvre au vin et à la cannelle.

Après cette mise en bouche, le second service fait la place belle aux poissons .

Des pois­ sons de mer, car ceux d'eau douce sont généralement consommés lors des périodes de jeûne et de carême.

Cuisi­ nés au court-bouillon ou pré­ parés en ragoût , ils plaisent à Charles V pour leur légèreté .

Vient ensuite le troisième ser­ vice, celui des rôts.

Les tables sont surchargées de porc ou mouton entier, de volailles que les écuyers-tranchants détail­ lent en menus morceaux.

Car chacun aime à goûter de tous les plats.

Les convives sont déjà repus quand arrive le quatrième ser­ vice.

Avec l'entremets, on marque une pause, bien méri­ tée ...

Tout en picorant dans les compotiers, les drageoirs rem­ plis d'amandes et d'épices enrobées de sucre, l'assemblée se régale du spectacle donné par les ménestrels, les jon­ gleurs, les montreurs d'ours.

Un paon cracheur de feu Puis vient enfin, avec le «paon cracheur de flammes », le moment tant attendu de cette exceptionnelle soirée.

Canimal, occis et cuisiné comme il se doit puis dressé sur un plat d'argent, ~ a été rhabillé de son chatoyant ~ plumage et ses pattes ont été j délicatement dorées .

Le bec ~ bourré d'étoupe camphrée de ~ l'oiseau s'enflamme, sous les ~ c cris d'admiration de l'assistan- B ce, dans un bref feu d'artifice .

~ Avant de découper le paon en 0 autant de morceaux que d'invi- ~ tés , mission délicate s'il en est, le duc Jean de Lorraine, suivant la tradition de la chevalerie, prononce le « vœu du paon».

Ce soir, c'est à Charles V qu'il fait serment « de tout mettre en œuvre tant par les armes que par les actes , les paroles et les sentences afin que, selon les désirs du roi de France, paix et tranquillité soient ramenées sur nos régions ».

Cela dit , tous se lèvent et s'écrient en chœur : « Nous le jurons aussi ! » Après ce morceau de roi, le repas se poursuit avec les légumes , choux, artichauts, fèves, navets.

Les salades, lai­ tue, cresson, chicorée.

Puis viennent encore les desserts, fruits, compotes et tartes, arro­ sés de vin miellé et de vin piment.

On est déjà depuis fort long­ temps à table quand le roi donne le signal du « boute­ hors ».

Les dîneurs peuvent maintenant se nettoyer les mains - qui tiennent lieu de principal couvert, la fourchette n'étant pas encore en usage - avec de l'eau et des serviettes parfumées .

Ses prières dites, chacun pourra s'en repartir dans sa chacunière, fort satisfait de ce festin, qui, s'il fut délicieux , eut pour qualité première d'avoir LE PAON, LA VIANDE DES PREUX Originaire d'Asie, le paon est considéré au Moyen Age comme un noble oiseau.

Si la chair de ce gallinacé à la chatoyante livrée bleue est indéniablement insipide et un rien coriace, elle est néanmoins considérée comme la viande des preux.

Le paon - celui qui fait si bien la roue et mène si bien sa parade nuptiale, celui qui est à l'origine du verbe « se pavaner » - est aussi l'oiseau des cours d'amour .

d'une couronne tressée de ses plumes, les gentes dames récompensent les poètes dont les écrits, le style et le brio les ont particulièrement émues.

C'est enfin l'oiseau du vœu.

Vœu solennel d'amour ou d'audace, le « vœu du paon » est le plus absolu de tous les serments.

été partagé avec le roi de Fran­ ce.

Un privilège que les Lorrains ont su apprécier à sa juste mesure, et à l'aune de leur posi­ tion sociale .. »

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