Charles Joseph Natoire directeur de l'Académie de France à Rome
Publié le 30/08/2013
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UN DIRECTEUR ZÉLÉ
Une fois nommé directeur
de l'Académie de France à
Rome, Charles Joseph Natoire
se donne pour mission de
gérer au mieux les intérêts de
cette illustre maison et
d'être un administrateur des
plus exigeants. Il jouit d'une
grande autorité, mais son
zèle manque de lui coûter
sa précieuse place en 1767
quand il expulse un jeune
élève architecte sous
prétexte que ce dernier n'a
pas accompli à Pâques ses
devoirs religieux.
Le « coupable «, peu
désireux de voir interrompre
son séjour à Rome, fait appel
de la décision et poursuit
son directeur en justice. Par
ordonnance du tribunal
parisien du Châtelet, Natoire
est condamné à verser une
indemnité de vingt mille
livres à son élève et
à le réintégrer. Maintenu
malgré tout à son poste de
directeur, il reste encore
quatre ans en fonction, avant
de se retirer à Castel
Gandolfo, près de Rome, où il
meurt le 29 août 1777.
«
Un premier séjour
en
Italie
C'est donc un jeune homme
dévoré d'ambition qui arrive à
Rome en 1721.
Fasciné par les
beautés et les trésors artis
tiques de la Ville éternelle, il y
déploie une activité extraor
dinaire et se fait vite remarquer
par son talent.
La célèbre Aca
démie romaine de Saint-Luc lui
décerne
même un premier prix
pour un tableau hélas aujour s d'hui perdu et dont on ignore ~
le sujet .
Cet honneur lui vaut
de nombreuses commandes,
et il se spécialise dans le do
maine des décorations galan
tes, appelé à connaître un
grand succès en France dans la
décennie suivante.
Ses succès
le poussent
à différer son re
tour à Paris, et il prolonge son
UN DIRECTEUR ZÉLÉ
Une fois nommé directeur
de l'Académie de France à
Rome, Charles Joseph Natoire se donne pour mission de
gérer au mieux les intér:êts de cette illustre maison et
d'être un administrateur des plus exigeants .
li jouit d'une grande autorité, mais son
zèle
manque de lui coûter
sa précieuse place en 1767 quand il expulse un jeune
élève architecte sous prétexte que ce dernier n'a
pas accompli à Pâques ses
devoirs religieux.
Le « coupable », peu
désireux de voir interrompre
son séjour à Rome, fait appel
de la décision et poursuit
son directeur en justice.
Par
ordonnance du tribunal
parisien du Châtelet, Natoire
est condamné à verser une
indemnité de vingt mille
livres à son élève et
à le réintégrer .
Maintenu
malgré tout à son poste de
directeur, il reste encore
quatre ans en fonction, avant
de se retirer à Castel
Gandolfo, près de Rome, où il
meurt le 29 août 1777.
séjour romain jusqu'en 1731,
dépassant de six ans le terme
de la bourse allouée par l'Aca
démie.
Lorsqu'il se décide
enfin à quitter l'Italie, il est un
peintre au talent confirmé et se
voit sollicité par maints com
manditaires.
Dès la première
année de son retour, Philibert
Orry, directeur des Bâtiments
du roi, qui a la haute main sur
une grande partie des
chan
tiers artistiques, lui demande
d'exécuter pour sa résidence
campagnarde une suite
de neuf
tableaux sur l'Histoire des Dieux .
Très favorablement accueillies,
ces toiles, aujourd'hui
disper
sées dans les musées des
Beaux-Arts de Troyes, de l'Er
mitage à Saint-Pétersbourg et
Tretiakoff à Moscou, lancent la
carrière parisienne
de Natoire.
Psyché
et Don Quichotte
Le 31 décembre 1734, Natoire
est
admis à l'Académie .
Le 2
juillet de l'année suivante, il
est
nommé professeur adjoint
au sein de la respectable insti
tution et, deux ans plus tard,
professeur en
titre .
La consé
cration de sa fin de carrière lui
est annoncée en 1751, lorsqu'il
se voit proposer de prendre la
succession
de Jean-François de
Troy comme directeur de l'Aca
démie de France à Rome .
Dans
le
domaine des arts, son prin
cipal titre de gloire est d'avoir
joué le premier rôle dans la dé
coration du magnifique hôtel de
Soubise, rue des Francs-Bour
geois à Paris, en créant entre
1737 et 1739 huit compositions
sur l'Histoire
de Pstjché pour le
salon ovale.
Construit par l'ar
chitecte Germain Boffrand pour
la princesse de Soubise, ce
somptueux salon
est considéré
comme le chef-d'œuvre
de l'art
rocaille : les charmantes
nudi
tés de Natoire s'intègrent de
manière audacieuse aux mou
lures blanc et or de Boffrand et
offrent une merveilleuse syn
thèse de l'art gracieux de cette
époque .
Une de ses autres
grandes réussites
est la série
de tapisseries consacrées à
l'Histoire de Don Quichotte .
Ces
neuf tentures tissées à la ma
nufacture royale de Beauvais
entre
1735 et 1744 pour Pierre
Grimod, seigneur d'Orsay, sont
aujourd'hui
la pièce maîtresse
du musée des tapisseries
d'Aix-en-Provence.
Révélant un
talent d'illustrateur hors du
commun, Natoire a pleinement
tiré parti du roman de Cervan
tès tout en faisant preuve de
son habileté à travers une accu
mulation de détails ornemen
taux, le tout regroupé dans des
formes découpées ajoutant
au
pittoresque et au caractère
rocaille
de cette œuvre ..
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