Canada de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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Le conservateur Joe Clark, Premier ministre depuis mai 1979, ne parvient pas à s’imposer et, après le vote d’une motion de censure sur le budget, il se retire dès le mois de décembre. Les élections générales de février 1980 remportées par le parti libéral portent de nouveau Pierre Elliott Trudeau à la tête du gouvernement fédéral.
L’avenir du Québec
La première question qu'aborde ce nouveau gouvernement libéral d'Ottawa est celle du Québec et du référendum organisé par le Premier ministre René Lévesque qui invite la province à se prononcer sur son statut politique. Le 20 mai 1980, les électeurs du Québec rejettent par 59,5% des voix le projet de «souveraineté-association», durement ressenti par les dirigeants de la province et par le parti québécois, et qui contrevient à l’idée de souveraineté d’une province francophone distincte du Canada anglais. Il est vrai que Trudeau s'est personnellement investi dans la campagne en appuyant les fédéralistes partisans du rejet du projet, tout en promettant une réforme du système fédéral canadien qui prendrait en compte les revendications autonomistes des Québécois. Malgré cet échec, le gouvernement Lévesque restera aux affaires et poursuivra sa résistance contre la volonté centralisatrice de Trudeau. En effet, le 13 avril 1981, avec près de 50 % des suffrages aux élections législatives, René Lévesque est reconduit à la tête du gouvernement provincial, maintenant dans l’opposition les libéraux de Claude Ryan.
Révision constitutionnelle
À la fin de l’année 1980 a été présenté par Trudeau un projet de «rapatriement» et de révision de l'AANB, l'Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867, conservé à Londres et qui sert de Constitution au Canada depuis cette époque. Le nouveau texte prévoit une charte des droits (notamment culturels et linguistiques) ainsi qu’une procédure d'amendement. Mais en raison du renforcement du gouvernement central et de la limitation du pouvoir de légiférer des provinces que contient le projet, celui-ci apparaît pour beaucoup comme un «coup de force». De plus, Trudeau souhaite faire voter la réforme sans le consentement des provinces. Huit d’entre elles protestent et le conflit est porté devant la Cour suprême. Celle-ci déclare le 28 septembre 1981 que l'action du gouvernement d’Ottawa est légale tout en étant contraire au principe de consentement des provinces.

«
Le
20 mai 1980.
les électeurs québlcois re je/lent
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© Tmmenbaum - Sygma Québec.
seule province à avoir rejeté
le texte.
De plus, cette victoire du
centralisme signifie l'échec de la
politique d'autonomie et de
souveraineté défendue par René
Lévesque.
En juin 1985, le Premier
ministre québécois se retire après tant
d'insuccès.
Pierre Marc Johnson est
désigné pour le remplacer à la
direction du parti québécois (Jacques
Parizeau lui succédera en 1988) et du
gouvernem ent, mais ne parvient pas à
renverser la tendance à la baisse de la
cote de popularité du parti.
Les
élections provinciales du 2 décembre
1985 sont un échec ct.
avec près de
57% des suffrages.
le parti libéral de
Robert Bourassa (qui a succédé à
Claude Ryan en 1983) prend la
direction des affaires du Québec.
L'arrivée au pouvoir d'un fédéraliste
rassure les autorités d'Ottawa.
Orientant son action sur le
redressement économique de la
province, la nouvelle équipe enregistre
de bons résultats à la fin de la
décennie.
La mort de René Lévesque
le l" novembre 1987 provoque une
grande émotion dans le pays et relance
les revendications séparatistes et
linguistiques.
notamment sur la
question du bilinguisme dans
l'affichage commercial.
Mais aux
élections provinciales du 25 septembre
1989, le parti libéral remporte une
nouvelle victoire et Robert Bourassa
est reconduit dans ses fonctions.
Le
parti québécois quant à lui améliore
nettement ses résultats.
Relance économique
Au début de la décennie, les autorités
fédérales ont dû affronter une situation
économique difficile.
Largement
tributaire de la politique américaine,
l'économie canadienne est elle aussi en
crise.
En 1980, l'activité économique
stagne, le chômage attcint7,5% de la
population active, taux supérieur de
deux points à la moyenne des pays de l'OCDE.
L'inflation est forte (plus de
JO%), la monnaie affaiblie et les taux
d'intérêt très élevés.
Mais l'excédent
de la balance commerciale est le signe
de ta grande richesse du pays et de la
compétitivité des produits canadiens.
En avril !980, le gouvernement fédéral
de Trudeau annonce une nouvelle
politique énergétique qui vise à
renforcer l'indépendance du pays dans
ce, secteur.
à augmenter le rôle de
l'Etat dans l'exploitation du pétrole,
contrôler les prix et à diminuer la
consommation.
Mais cette politique
alimente les tensions entre les
provinces productrices de pétrole
(l'Alberta) ct les provinces
consommatrices, pour la détermination
des prix (inférieurs aux cours
mondiaux).
De plus, le caractère
nationaliste des mesures se heurte à
l'hostilité des États-Unis et envenime
les relations commerciales déjà
difficiles.
Enfin.
ces ambitieux projets
échouent devant la conjoncture
économique internationale.
Malgré les
mauvais résultats économiques
enregistrés.
l'équipe libérale se
maintient au pouvoir.
Cependam.
le
courant conservateur trouve un écho
de plus en plus favorable dans
l'opinion.
Au début de 1983, dans le
sillage de la relance américaine, la
reprise économique est amorcée au
Canada.
Malgré une tendance au
ralemisscment dès la fin de l'année, en
raison surtout du maintien d'un faible
ni\•eau d'investissement.
les résultats
sont satisfaisant pour l'inflation qui
tombe à moins de 5% dès 1983 pour
baisser encore à la fin de la décennie.
Le taux de chômage, quant à lui, reste
supérieur à 10 o/o et il faut attendre la
fin des années quatre-vingt pour que le
recul soit net.
Victoire conservatrice
La désaffection progressive de
l'opinion pour le gouvernement libéral
apparaît dans le même temps et
favorise le parti conservateur, dom la
cote de popularité progresse dans les sondages.
En mars 1984, Pierre Elliott
Trudeau se retire.
John Turner, ancien
ministre des Finances, lui succède en
juin à la direction du parti et du
gouvernement fédéral et annonce
l'organisation d'élections générales
anticipées, le 4 septembre 1984.
Le
scrutin consacre les succès des
conservateurs qui emportent 211 sièges
sur 282, et c'est l'homme d'affaires
Brian Mulroney, chef des
conservateurs depuis juin 1983, qui est
désigné au poste de Premier ministre.
Proche de Ronald Reagan, le nouveau
chef du gouvernement se montre un
ardent défenseur du rétablissement de
bonnes relations avec les États-Unis ct
de l'approfondissement de l'intégration
économique des deux pays.
Les
premiers résultats de cette volonté se
traduisent aussitôt par l'élimination des
obstacles aux investissementS étrangers
et par la signature d'accords
commerciaux, au cours du sommet
Reagan-Mulroney à Québec en mars
1985.
Après quelques difficultés (le
Canada refuse de participer au
programme américain IDS), un accord
de libre-échange est signé par les deux
pays en janvier 1988.
Cet accord, entré
en vigueur le l" janvier 1989, après
ratification.
prévoit la libération
progressive des échanges commerciaux
par l'élimination des obstacles
tarifaires et non tarifaires ainsi que la
libre circulation des capitaux, afin de
créer un marché commun en Amérique
du Nord.
Ce rapprochement suscite
quelques inquiétudes dans le pays.
en
raison des déséquilibres et du
renforcement possible de la tutelle
américaine sur le Canada.
Le
gouvernement Mulroney remporte de
bons résultats économiques: la
croissance est nette ( + 5,2% en 1988),
le chômage est en baisse (7 ,8% en
1988), mais les tentatives pour réduire
le déficit budgétaire se montrent
maladroites.
Enfin.
les disparités
économiques régionales restent fortes.
Mais.
avec 170 sièges conservateurs
aux élections législatives de novembre
1988, Brian Mulroney sort renforcé du
scrutin.
Vers l'unité nationale ?
Le gouvernement Mulroney cherche
également à renforcer la cohésion
nationale sur une nouvelle entente
constitutionnelle.
Celle-ci semble
acquise en juin 1987 par la signature de
!'«accord du lac Meech», signé par les
dix provinces ct le gouvernement
d'Ottawa.
Cet accord permet le
ralliement du Québec, qui avait refusé
le texte de 1982.
car la Constitution
reconnaîtra le Québec comme une
«Société distincte».
Le texte doit
cependant être ra ti fié par les dix
Parlements avant d'entrer en vigueur..
»
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