Brunehaut et Frédégonde, reines ennemies
Publié le 01/09/2013
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Le fils de Brunehaut, Childebert II, sauvé de justesse après l'assassinat de son père Sigebert ler, est proclamé roi d'Austrasie. En Neustrie, Frédégonde s'emploie à garantir les droits successoraux de ses enfants, en éliminant les fils du premier mariage de Chilpéric ler.
runehaut entre triomphan-te à Paris. Après l'assassi¬nat de Sigebert le` par des sbires de Frédégonde, la ville se transforme en piège pour la reine d'Austrasie, coupée de ses bases. Elle parvient à orga¬niser la fuite à Metz de son fils de cinq ans, qui est proclamé roi à Noël 575 sous le nom de Childebert 11. Mais elle a toutes les raisons de craindre le pire pour sa personne. Pourtant Chilpéric ler, en arrivant à Paris, épargne sa belle-soeur. Il s'em¬pare de ses trésors puis l'exile à Rouen, la séparant de ses deux filles qu'il relègue à Meaux.
«
LA CHEVELURE
DES ROIS
Selon la coutume franque ,
la
marque de la dignité royale est une longue chevelure,
conservée intacte depuis la
naissance.
Les cheveux, nattés
ou en liberté sur les épaules et descendant jusqu'aux reins,
distinguent les descendants du
vieux Mérovée du commun des
mortels.
Couper les cheveux
d'une personne royale , c'est
profaner sa personne, lui ôter
son droit héréditaire à la
souveraineté.
Cette déchéance
peut n'être que temporaire.
Selon Grégoire de Tours,
Frédégonde aurait fait jeter le
corps de Clovis dans la Marne pour qu'il n'ait pas les
honneurs de la sépulture .
Par
hasard, un pêcheur le remonte dans ses filets : «Au premier
moment, je ne savais pas de qui pouvait être ce cadavre.
Mais bientôt à sa chevelure,
je reconnus que c'était celui
de Clovis», expliqua le brave homme qui enterra
discrètement la dépouille.
On retrouva ainsi le corps
qui fut identifié sans doute possible grâce à "ses longues
tresses blondes."»
risques .
D'abord parce que
cette union est interdite par
l'Église en raison du degré de
parenté entre les époux.
En
suite, et surtout, parce qu 'il en
court les foudres du roi.
S'il
passe outre, c'est
qu 'il est le
parrain de Mérovée et qu'il
l'aime comme son propre fils .
Le destin tragique
de Mérovée
Quand Chilpéric apprend la
nouvelle, il accourt furieux à
Rouen et veut faire casser cet
te union.
Les époux trouvent
asile dans une église de Saint
Martin.
Ils refusent d'en sortir
et aucune des promesses de
Chilpéric ne les en persuade .
À
bout d'argument, le roi jure so-
lennellement que «puisque
c'est la volonté de Dieu, il ne
les forcerait
point à se sépa
rer.»
Quand enfin le couple ap
paraît , le roi l'accueille avec
bienveillance .
Peu après,
Chilpéric part avec
son fils
libérer Soissons qu'un
seigneur de Champagne, profi
tant de son absence, est en
train d'assiéger .
Le roi
reprend
sa capitale mais il rend Méro
vée responsable de cette guer
re.
Il lui retire ses armes et le
met sous bonne garde, en at
tendant de statuer définitive
ment sur son sort.
Les Austra
siens envoient une ambassade
demandant la libération de
Brunehaut , mère de leur roi.
À
la surprise générale, Chilpéric ,
sans marchandage aucun, re
met son illustre prisonnière en
liberté.
Celle-ci, sans deman
der son reste, quitte Rouen , ré
cupère ses deux filles et rejoint
!'Austrasie .
Mérovée , resté plusieurs mois
en semi-captivité, est con
damné à perdre sa chevelure,
symbole de ses angines
royales .
Il est contraint à entrer
dans les ordres , puis envoyé
au monastère de Saint-Calais,
près du Mans.
Le prince, ainsi
tonsuré,
s'échappe sur le che
min de l'exil et trouve asile
dans la
basilique Saint-Martin
à Tours.
Il tente de rejoindre
Brunehaut, mais les seigneurs
d'Austrasie s'y
opposent .
Mérovée reprend son errance
et sa vie de proscrit ...
Une marâtre
impitoyable
Mérovée meurt en 578 .
Traqué,
trahi
par les hommes de son
père, il
demande à un de ses fi
dèles de le tuer .
Selon une
autre hypothèse,
il aurait été,
dès sa capture, assassiné sur
ordre de Frédégonde .
Cette
dernière poursuit le prince
d'une haine implacable .
Son
mariage avec son ennemie Bru-
nehaut est une raison supplé
mentaire de vouloir l'éliminer.
La reine a l'obsession d'assurer
l'avenir de sa progéniture, au
détriment des enfants du pre
mier mariage de Chilpéric .
Le
fils aîné
Théodebert a été tué
au combat, en 575 .
Depuis la fin
tragique de Mérovée , il ne res
te plus que Clovis ...
dont les
jours
sont comptés !
Frédégonde croit sa descen
dance assurée, grâce aux nom
breux fils qu'elle donne à Chil
péric .
Mais, en quelques mois,
ses trois fils
sont emportés en
bas âge
par l'épidémie .
Clovis,
lui, affiche une santé insolente
-et a l'imprudence de proférer
des menaces contre sa belle
mère.
Frédégonde l'accuse
d '
avoir tué ses demi-frères par
des maléfices .
Elle fait arrêter
la
mère d'une jeune femme
dont il est amoureux et qui
avoue, sous la torture , être une
sorcière.
Clovis, malgré ses dé
négations, est emprisonné et
meurt en prison .
Frédégonde
espère être bientôt enceinte ....
»
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