Brésil de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
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Le 15 mars 1990, Fernando Collor de Mello, candidat de droite élu président le 17 décembre 1989, entre en fonctions. Il lance aussitôt un programme économique pour enrayer une grave crise conjuguant inflation, fuite des capitaux et extrême misère. Ce programme, négocié avec le FMI, prévoit le gel des salaires et des dépôts bancaires, la libéralisation des marchés, l’assainissement des finances par la suppression d’emplois, des
privatisations et l’augmentation des tarifs des services publics. Il a pour conséquence la pire récession que le Brésil ait jamais connue, ^hyperinflation se confirme, tandis que le chômage augmente dans des proportions dramatiques et que les déséquilibres sociaux s’accentuent. Les mauvais résultats économiques ont une incidence immédiate sur les élections générales d'octobre et novembre 1990, et en particulier sur celle des

«
Sous
la pression de gigantesques
manifestations, le président
Coll or, accusé de corruption,
est obligé de dém issionner.
© Fridman -Sygma 1995,
du Marché commun du Cône sud
(MERCOSUR).
Cependant, le
Congrès vote en mars une loi limitant
le pouvoir de l'exécutif de gouverner
par décrets.
Par ailleurs, la présidence
est encore affaiblie par une série de
scandales dans lesquels sont impliqués
des hauts fonctionnaires et des
ministres, ce qui contraint Fernando
Collor à demander en mars 1992 la
démission collective de son
gouvernement.
Cherchant de nouvelles
alliances à droite, il se rapproche de
l'Alliance rénovatrice nationale
(AREN A), qui a longtemps soutenu la
dictature militaire et dont est issu un
tiers des membres de son nouveau
gouvernement.
Au mois de mai, le
président brésilien est accusé par son
propre frère de corruption et de trafic d'influence.
Une commission
d'enquête parlementaire, créée à sa
demande, ayant confirmé ces
accusations, Fernando Collor
démissionne avant d'être reconnu
coupable.
Le Sénat le condamne à huit
ans de privation de ses droits civiques,
et le vice-président ltamar Franco lui
succède.
Cette affaire (Coll or sera
acquitté, faute de preuves, le 12
décembre 1994) mobilise l'attention de
l'opinion publique, à un moment où le
Brésil négocie la restructuration de sa
dette avec le FMI, qui lui accorde, en
contrepartie d'une politique de
rigueur, un nouveau crédit, une
réduction de la dette et un
rééchelonnement de son
remboursement.
D'un montant de
120 milliards de dollars, celle-ci reste
néanmoins la plus importante des pays
du tiers-monde.
Doté de grandes
richesses, mais très inégalement
réparties, le Brésil souffre d'une
paupérisation croissante.
En 1993, divers organismes
internationaux soulignent ainsi
l'aggravation de la mortalité infantile,
annoncent que près de la moitié de la
population est atteinte de dénutrition
et recensent des dizaines de milliers de
cas d'esclavage, sans parler des enfants
des rues, régulièrement «éliminés >>
par ceux que l'on appelle les
« escadrons de la mort ».
Le ministre
de l'Économie, Fernando Henrique
Cardoso, lance un programme de
redressement progressif (plan real), afin
d'enrayer l'hyperinfiation et
d'atteindre l'équilibre budgétaire.
Un
fonds social d'urgence, destiné à
secourir les populations les plus
démunies, est c.réé ; la monnaie
nationale change d'appellation, Ie real
remplaçant le cruzeiro en juin 1994,
mais les salaires sont gelés.
Alors que
de nouvelles affaires de corruption
soryt révélées ett qu'un projet de coup
d'Etat militaire est découvert,
l'élection présidentielle paraît acquise
à l'opposition, menée par Luiz Ignacio
da Silva, dit LuHa, leader du Parti des
travailleurs (PT) et candidat
malheureux aux élections de 1989, qui
fonde pour l'occasion le Front
populaire du Brésil (FPB).
De leur côté, les partis politiques
traditionnels, le Parti du front libéral
(PFL) et le Parti de la social
démocratie brésilienne (PSDB),
s'unissent derrière Cardoso, qui
l'emporte dès le premier tour le 3
octobre 1994.
La réussite de son plan
de stabi.lisation, qui a permis de réduire
l'inflation de 45 %en juin à 1,5 %en
septembre, est la cause principale de sa
victoire.
En attendant son entrée en
fonctions officielle, prévue pour janvier
1995, le nouveau président intensifie la
lutte contre les mouvements sociaux,
ainsi que la répression du trafic de
drogue dans les favelas..
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