L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie
Publié le 24/11/2015
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L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie Plan & idées principales 1/ Mémoire et histoire A) Mémoire et histoire : deux approches du passé la mémoire : il n’y a pas une mémoire mais des mémoires repose sur le souvenir vécu d'une période ou d'un événement, tel qu'un individu ou un groupe se le remémore : prisme de la construction de celui qui se souvient, relève d'une expérience individuelle forte charge émotionnelle la mémoire n'est pas objective : elle est sélective, elle déforme les faits ; le porteur de mémoire a une vision par définition subjective du passé, impossibilité d'un témoignage neutre la mémoire n'est pas linéaire : elle suppose des phases d'oubli, d'amnésie, une revitalisation en fonction des enjeux du présent l'histoire : volonté de comprendre un phénomène ou un événement passé par une démarche scientifique exigence d'objectivité : reconstitution et lecture du passé à partir de plusieurs sources ; la méthode historique permet la mise à distance des mémoires analyse critique des sources, croisement de données B) L'historien face aux mémoires les mémoires sont une des sources de l'historien : importance des témoignages pour l'historien de la période contemporaine compétition entre l'histoire et la mémoire : d'un côté, explication et recherche des faits ; de l'autre, fidélité à des souvenirs des groupes de mémoire peuvent exercer des pressions sur le travail des historiens les enjeux mémoriels et les usages politiques de la mémoire : le « devoir de mémoire », terme app...
« noms de rues, d'établissements scolaires, etc.) et dans le temps (journées de commémoration) • les lois mémorielles : l’intervention du Parlement français dans l’écriture de l’histoire pose la question du rôle social de l'historien et de l’autonomie de l’histoire par rapport aux mémoires • l'historien doit-il travailler en fonctions des attentes sociales du présent ? 2/ L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie en France A) L’oubli officiel des « événements » d’Algérie (1962-1970) • dès le début de l'insurrection en novembre 1954 (« Toussaint rouge »), refus d'utiliser le terme de « guerre » : on parle de « maintien de l'ordre » ou de « pacification » ou des « événements » • le conflit trouve un écho important en métropole : l’ opinion publique est profondément divisée • une mémoire de vaincus : • les appelés gardent le silence sur une guerre subie, souvenir de la violence et des exactions commises (utilisation de la torture, massacres) • la perte du prestige colonial • la mémoire douloureuse des harkis : sentiment d'abandon, de trahison • l'arrivée des pieds-noirs • une guerre « ensevelie » (Benjamin Stora), amnésie officielle : • dès 1962, les lois d'amnistie accordent l'impunité à tous les combattants ; lois d'amnistie pour les membres de l'OAS en 1968 • silence officiel sur la répréssion très violente du 17 octobre 1961 B) L'émergence des mémoires de la guerre d'Algérie dans le débat public (1970-1990) • des groupes de mémoire cherchent à faire entendre leur voix : • les rapatriés d’Algérie : « nostalgérie », mémoire du pays perdu, idéalisé • les harkis : mémoire douloureuse du départ de l’Algérie pour échapper au FLN et de l’accueil en France après la guerre ; les enfants de harkis se mobilisent et alertent l'État sur les conditions de vie de leurs parents et le manque de reconnaissance • dans un contexte de montée de l'extrême-droite, la marche « pour l’égalité et contre le racisme » ou « marche des Beurs » rassemble 100 000 personnes en 1983 , majoritairement d'origine immigrée • normalisation des relations entre la France et l'Algérie dans les années 1980 C) L'historien face à une question qui reste sensible • l'ouverture des archives permet le passage de la mémoire à l'histoire • les travaux des historiens Vidal-Naquet et Harbi , puis Stora : établir des faits, analyser les déformations de la mémoire par rapport aux faits • la guerre civile algérienne réactive la mémoire de la guerre d'Algérie dans les années 1990-2000 • les mémoires de la guerre restent un enjeu diplomatique entre la France et l'Algérie • la « guerre d’Algérie » est reconnue officiellement en 1999 • la controverse autour de la date de commémoration de la fin de la guerre : des. »
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