La question romaine de 1848 à 1871 « Il faut que tout change pour que rien ne change ».
Publié le 25/11/2015
Extrait du document
«
L’Italie, tout d’abord, oscille au lendemain de la première guerre d’indépendance
(1848-1849) entre démocratie et réaction.
Les lendemains des révolutions furent amers pour
toute tentative d’unification italienne, appuyée par des Etats pontificaux ou non, et l’on
s’interrogea sur les causes de leur échec.
La première tentation était de remettre en cause
les souverains italiens qui ne surent concrétiser les espoirs mis dans un potentiel
fédéralisme.
Giuseppe Ferrari, un des protagonistes des événements de Lombardie, dénonça
le caractère « national » des révolutions italiennes.
Selon lui, l’erreur résidait dans le fait que
ces mouvements n’avaient pas revêtu la dimension sociale qui eût permis de rallier les
masses populaires essentiellement paysannes en posant le problème des droits à la
propriété de la terre.
Giuseppe Mazzini, véritable révolutionnaire et combattant pour l’unité
italienne, considérait que la situation italienne demeurait explosive, que la révolution était
imminente et qu’il convenait d’en coordonner le déclenchement et le déroulement avec les
autres mouvements démocratiques européens.
Pour lui, la question nationale l’emportait sur
la question sociale, dans la mesure où cette dernière était facteur de division.
Il s’attacha
donc à rassembler les différentes organisations révolutionnaires en Italie, dans un réseau qui
s’étend progressivement à tout le nord et le centre de la péninsule.
En février 1853, le signal
de l’insurrection à Milan est donné.
C’est un sanglant et nouvel échec.
D’autres actions
furent également tentées : à Gênes, à Livourne.
De par leur échec, ce furent les dernières
tentatives de soulèvement provoquées par Mazzini que ses partisans abandonnèrent
progressivement pour se tourner vers le Piémont.
La réaction des forces en Italie dans les
années 1850 fut rigoureuse, comme en Lombardie, où le siège perdura jusqu’en 1856.
La
plupart des libéraux ont dû quitter durant cette période les Etats d’Italie centrale pour se
réfugier au Piémont à la suite de la répression.
Ainsi, dans l’Etat pontifical dont la plupart des
institutions créées depuis 1846 furent supprimées, la fonction publique est de nouveau
occupée par les ecclésiastiques.
Le pape et le secrétaire d’Etat restèrent sourds aux
recommandations de Napoléon III et du gouvernement français.
Ces derniers voulaient éviter
un retour brutal à l’absolutisme et souhaitaient qu’un dialogue soit renoué entre le
libéralisme italien et la papauté.
Ceci est cependant impossible à court terme.
La garnison
française à Rome est alors maintenue pour garantir l’indépendance pontificale, ce qui causa
l’aliénation de la sympathie qu’exprimaient pour la France de nombreux libéraux italiens et
qui exprime l’ambiguïté de la « question romaine ».
Ainsi de nombreux éléments semblent
être en contradiction avec l’idée d‘unification.
Comment les Italiens ont-ils réussi alors à la
construire ?
Le développement progressif en Italie de l’Idée nationale est une des clefs de ce problème.
L’idéal est désormais plus laïc que religieux, comme nous le verrons par la suite, grâce à
l’implication du royaume du Piémont dans le processus d’unification du pays.
Mazzini adopta
une ligne politique ayant pour but la conquête de l’indépendance et la réalisation de l’unité,
qu’on appellera bandiera .
La prééminence du royaume de Piémont se traduit aussi par le fait
que Turin devienne peu à peu la capitale économique et culturelle de l’Italie.
Outre Garibaldi
qui revient de son exil américain, de nombreuses personnalités influentes italiennes viennent
s’installer dans la ville : le Vénitien Paleocapa, qui devient ministre des Travaux publics ; les
Lombards Correnti et Fanti de Modène, qui lui devient général de l’armée piémontaise.
Ces
intellectuels firent de Turin la capitale de l’Italie, en adhérant plus ou moins à la politique
menée dans le royaume piémontais par Cavour mais en s’opposant fermement à l’union à
travers un état pontifical.
Ce projet d’union se forma autour du jeune roi du Piémont,.
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